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Faibles salaires et temps réduits, le double défi des services à la personne

Les Pyrénées-Orientales toujours lanterne rouge au niveau des salaires

En 2019 en Occitanie, 100.000 salariés exercent une activité de services à la personne au domicile de particuliers. Près de deux tiers d’entre eux travaillent directement pour un particulier employeur.

Bien qu’essentiels pour nombre de bénéficiaires, notamment des personnes âgées ou dépendantes, ces salariés ont des temps de travail très réduits et, par conséquent, de faibles revenus. Quel est le profil de ces salariés ? Comment expliquer ces revenus inférieurs à la moyenne des salariés ?

Une part importante de salariés dans les services à la personne en Occitanie

Avec 4,7% de salariés dans les services à la personne sur l’ensemble des salariés, l’Occitanie se place au-dessus de la moyenne des régions de France métropolitaine s’établissant à 4,1%. Seule la Nouvelle-Aquitaine fait mieux avec 5%. Le recours à ces services est souvent plus important dans les territoires ruraux où la population est plus âgée. En effet, la part des services à la personne dans l’emploi salarié avoisine les 6% dans le Lot, le Gers, l’Aude, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et l’Ariège.

Entre 2013 et 2019, le nombre de salariés des services à la personne diminue de 3% et le nombre d’heures réalisées de 7% en Occitanie. Ce constat n’est pas propre à la région puisque le nombre de salariés baisse de 4% en France métropolitaine sur cette même période, avec une diminution plus marquée dans les territoires ruraux.

Une progression des organismes prestataires

Les salariés qui travaillent dans les services à la personne peuvent être employées directement par un particulier ou bien faire partie d’un organisme. L’organisation est un peu différente. Dans le premier cas, le salarié se rend au domicile des particuliers qui deviennent ainsi ses employeurs. Dans le second cas, c’est l’organisme qui attribue des interventions au domicile des particuliers. Le salarié est donc embauché directement par l’organisme, qui peut avoir un statut d’établissement public, d’association ou d’entreprise privée.

En Occitanie, 61% des salariés des services à la personne travaillent exclusivement pour des particuliers employeurs, 33% exclusivement pour des organismes prestataires de services à la personne et 6% cumulent les deux modalités d’emploi.

Lorsqu’ils sont employés par des organismes, les salariés sont rémunérés pour des durées de travail plus longues. En 2019, 54% des heures de services à la personne sont rémunérées par un organisme. En 2013, ces heures ne représentaient que 52%. Les particuliers sont donc de plus en plus nombreux à privilégier les organismes plutôt que l’emploi direct de salarié.

Temps de travail réduit et rémunération faible : la double peine pour ces salariés

En Occitanie comme ailleurs, les revenus générés par les activités de services à la personne sont faibles. En 2019, la moitié des salariés employés dans ce secteur gagne moins de 7.200 € bruts annuels. Les trois quarts perçoivent un salaire brut inférieur à 14.400 € sur l’année, soit 3.900 € de moins qu’un Smic à temps complet.

Ces faibles revenus s’expliquent par un temps de travail réduit. Les salariés des services à la personne effectuent en moyenne 730 heures en 2019, soit à peine 40% des 1.880 heures d’un temps plein dans le secteur. Bien que ces salariés cumulent plusieurs postes, deux sur trois travaillent moins d’un équivalent mi-temps et un sur deux moins d’un équivalent quart-temps.

Dans la région, près d’un salarié sur quatre cumule une activité dans un autre secteur que celui des services à la personne. Pour ces salariés, les activités de services à la personne ne représentent en moyenne que 40% de leur temps de travail au cours de l’année et ne constituent donc pas leur activité principale.

En 2019 en Occitanie, le salaire horaire brut médian dans les services à la personne est proche de celui de l’ensemble des activités du secteur privé : 14 € contre 13,7 €. Les rémunérations sont plus faibles lorsque le salarié est embauché par un organisme prestataire de services à la personne. En effet, la moitié des postes sont payés moins de 11,2 € bruts par heure contre 14,3 € chez les particuliers employeurs.

Plusieurs raisons expliquent cette différence, notamment l’allègement des cotisations patronales, plus important pour les particuliers employeurs. Ces derniers peuvent ainsi mieux rémunérer leurs salariés. Dans ce secteur aussi, des disparités entre femmes et hommes sont présentes. Le salaire horaire est plus élevé pour les hommes que pour les femmes. Cette différence atteint en moyenne 30% alors qu’elle n’est que de 20% dans l’ensemble du secteur privé. Elle s’explique en partie par la nature des activités exercées : les hommes se tournent davantage vers du bricolage et du jardinage tandis que les femmes sont plutôt dans l’assistance aux personnes dépendantes et les activités d’entretien.

Quel est le profil de ces salariés ?

35% des salariés travaillant dans les services à la personne sont âgés d’au moins 55 ans et 7% ont 65 ans ou plus. Ce secteur est l’un des principaux employeurs de seniors puisqu’il emploie 17% des salariés de 65 ans ou plus. Pour ces salariés, cette activité constitue un revenu d’appoint.

Les métiers des services à la personne sont très féminisés. En 2019, 89% des salariés sont des femmes. Mais, depuis 2013, la proportion d’hommes augmente de 15% tandis que celle des femmes diminue de 5%.

Dans ces activités, les salariés sont en moyenne moins diplômés que les autres actifs. 35% des employés de maison et personnels de ménage n’ont pas de diplôme contre seulement 17% de l’ensemble des salariés d’Occitanie.

Comment est réparti le travail des organismes de services à la personne ?

En 2019, 67% des heures rémunérées par les organismes prestataires de services à la personne concernent l’assistance aux personnes âgées ou dépendantes en Occitanie. Comme dans les autres régions de province, les associations occupent une grande place parmi les organismes en Occitanie puisqu’elles rémunèrent plus de la moitié des heures effectuées par l’intermédiaire de ces structures.

Leur poids est encore plus important dans les départements ruraux où est implanté le réseau ADMR. Les entreprises ne représentent qu’un tiers du volume de travail et les organismes publics (par exemple les CCAS) un dixième.

Entre 2013 et 2019, le volume de travail des entreprises progresse de 60% tandis que celui des associations et des organismes publics recule de 20%. Les entreprises profitent du développement des enseignes multi-services nationales installées dans les plus grandes villes sans oublier la création d’enseignes locales.

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Pauline Garnier