fbpx
Aller au contenu

Artisan à Céret, Greg d’Alortujou livre ses impressions après la Foire de Paris

Artisan à Céret, Greg d’Alortujou livre ses impressions sur la Foire de Paris

Article mis à jour le 31 octobre 2023 à 15:18

La Foire de Paris s’est tenue du 27 avril au 8 mai 2023 à la Porte de Versailles et a accueilli environ 400.000 visiteurs. 1.250 exposants étaient réunis pour les accueillir. Parmi eux, Grégory Bas d’Alortujou, un atelier qui fabrique des jeux en bois.

Basé à Céret dans les Pyrénées-Orientales, l’entrepreneur a accepté de nous livrer ses impressions suite à sa première participation à l’évènement parisien. Photo © Instagram Alortujou.

Beaucoup de déception

Pour Greg, le bilan est « plutôt mitigé ». Le passionné de jeux en bois avait beaucoup d’espoir sur les retombées de ce salon. Grégory estime ne pas avoir pu réaliser assez de ventes au regard du nombre de visiteurs, de l’espace d’exposition et du coût de l’emplacement. « La Foire de Paris est une foire et non un salon, et ce n’est pas la même chose», estime le fondateur d’Alortujou. « Nous, nous faisons des salons d’art et de créateurs qui sont vraiment des salons dans lesquels les visiteurs vont venir chercher un créateur ou une œuvre bien spécifique » tandis que dans une foire « on trouve peu de tout ». « Le fait d’être mélangé à tout ça n’a pas permis de capter une clientèle propre à l’artisanat ». La Foire de Paris ne serait pas un salon fréquenté par la clientèle cible des jeux en bois.

Selon Gregory Bas, malgré son emplacement dans le Village Création Française, rares étaient les exposants qui fabriquaient. « C’était plutôt des concepteurs alors que nous, nous sommes vraiment des fabricants ». Preuve en est, il était installé en face du stand Amazon où chaque exposant était équipé d’un micro. Une vraie nuisance pour Greg, contraint de parler extrêmement fort pour communiquer avec les visiteurs intéressés par les jeux en bois.

Une période difficile pour vendre les créations en bois ? Les jeux Alortujou sont particulièrement recherchées en période de fêtes car sont souvent offerts comme cadeaux de Noël. C’est pour cette raison qu’il fait des salons en fin d’année et non en mai comme la Foire de Paris cette année.

Idem pour le format de la Foire de Paris qui s’étale sur douze jours. « Pour nous qui expliquons tout le temps les règles du jeu aux visiteurs, c’est trop long ». Grégory est plutôt habitué aux salons qui durent cinq jours. « En cinq jours, vous arrivez, vous carburez à fond, vous n’avez pas le temps de vous mettre dedans que c’est déjà fini ».

YouTube

En chargeant cette vidéo, vous acceptez la politique de confidentialité de YouTube.
En savoir plus

Charger la vidéo

Un problème de cible

Greg a souhaité revenir sur la clientèle parisienne, différente de celle qu’il rencontre habituellement. « Elle n’est pas véhiculée comme nous, les gens viennent en trottinette ou en transports en commun donc ils ne s’encombrent pas des jeux sur place, ils ne peuvent pas repartir avec ». Le transport était souvent un des freins à l’achat.

Mais ce n’est pas le seul problème. Le patron d’Alortujou continue « nous avons aussi des pièces relativement grandes pour les intérieurs parisiens ». Aucune grosse pièce n’a été vendue lors de la Foire de Paris. Et comme l’explique Greg « les grosses pièces sont celles qui font du chiffre ». Se priver de la vente de pièces importantes sur ce type de salon a un impact considérable sur le bilan final.

Malgré tout, Greg espère que les visiteurs qui n’ont pris qu’un prospectus deviendront ses futurs clients pour la fin d’année. Même s’ils sont encore peu nombreux, quelques clients résidant en Île-de-France lui ont déjà passé des commandes depuis la fin de la Foire de Paris.

Et financièrement ?

D’un point de vue financier, Greg déclare être rentré dans ses frais. « À peine un peu plus, mais pas beaucoup plus ». Entre l’emplacement, le logement, les repas midi et soir, le parking du camion à la Foire, la location du camion, l’essence, le péage, il faut compter « pas loin de 10.000 € » dont 4.000 à 5.000 € juste pour l’emplacement. Mais l’artisan se console, « on aurait pu perdre des sous !».

« La Foire de Paris m’a coûté plus cher que les trois salons que j’ai l’habitude de faire » (Nîmes, Grenoble et Toulouse). Grégory Bas estime avoir fait presque mieux en cinq jours à Grenoble qu’en douze à Paris !

« On a vendu un quart de ce avec quoi on était parti ». L’artisan l’assure avec son stock actuel, il aura assez de pièces pour la fin de l’année, futurs salons et vente en ligne inclus. Un avantage pour lui, même s’il eut préféré vendre davantage à la Foire de Paris, pour avoir un retour sur investissement plus rapide.

Les foires et salons à l’avenir ?

Pour cette année, Greg a choisi de ne plus faire les salons de Nîmes et de Toulouse, où il avait l’habitude d’exposer. Par contre, Alortujou sera bien présent au salon Artisa de Grenoble. Le meilleur salon pour l’entrepreneur avec « une clientèle qui aime le bois, qui aime le jeu ».

Alortujou a été sélectionné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie pour représenter le département au salon Made in France qui se tiendra également à Paris du 9 au 12 novembre 2023. Pour Greg, « ce salon correspond tout à fait à ce qu’on fait » car il ne dure que quatre jours, qu’il se déroule en novembre et que les visiteurs s’y rendent pour trouver des cadeaux de Noël et venir à la rencontre d’artisans français. « Je suis sûr que sur ce salon, je vais trouver une clientèle qui vient chercher du Made in France ». Le prix de son emplacement sera pris en charge par l’Occitanie et les autres frais seront moins élevés que pour la Foire de Paris puisque la durée est divisée par trois. Il mise donc beaucoup d’espoir sur ce salon.

Après le Made in France en novembre à Paris, le spécialiste des jeux en bois espère participer au salon des Artisans Créateurs de Lodève. Un salon « qualitatif » où les artisans ne peuvent pas exposer plus de deux fois. Un vrai plus pour Greg car chaque année, des nouveaux créateurs sont présents. « Je préfère faire des formats plus courts avec forcément un peu moins de chiffre au bout car sur des gros formats comme la Foire de Paris l’investissement est énorme ». 

Même si son bilan est plus que mitigé, Greg est satisfait d’avoir gagné une notoriété parisienne qu’il n’aurait pas eu sans cette Foire de Paris. Mais, une chose est sûre, cette première participation de Greg à la Foire de Paris était aussi la dernière.

Participez au choix des thèmes sur Made In Perpignan

Envie de lire d'autres articles de ce genre ?

Comme vous avez apprécié cet article ...

Partagez le avec vos connaissances

Pauline Garnier