Article mis à jour le 27 mai 2021 à 18:43
Dans le cadre des élections régionales qui se tiendront les 20 et 27 juin prochain, Made In Perpignan vous propose les interviews des porteurs de listes dans les Pyrénées-Orientales. Aujourd’hui, Frédérique Lis pour la liste aux couleurs de Vincent Terrail-Novès. Ce dernier est Maire de la commune de Balma, en Haute-Garonne, et élu d’opposition au Conseil Régional depuis 2010. Une liste soutenue par la majorité présidentielle En Marche.
♦ Frédérique Lis, pourriez-vous nous rappeler votre parcours ?
Je suis référente départementale La République En Marche depuis 4 ans, depuis l’été 2017 pour être précise. Je suis également la petite-fille de Pierrette cordelette qui était maire de Mont-Louis. Joelle Cordelette, ma mère, a pris la suite à la mairie. Elle a été réélue en 2020.
Mon père était militaire de carrière et nous avons pas mal bougé. Et j’ai découvert l’investissement politique de mes grands-parents assez tardivement. Finalement, je m’intéressais plus à politique nationale. C’est en revenant dans le département que j’ai découvert l’investissement en politique locale. J’ai été happé par la chose publique. Je trouve cela assez extraordinaire ! C’est de la réalité concrète. Chaque décision que l’on prend se voit dès le lendemain. Il y a peut-être un peu de déterminisme dans ce parcours…
Au-delà de l’investissement politique j’ai fait des études de juriste en histoire de l’art ; et j’ai travaillé dans la valorisation du patrimoine avant de m’investir dans le monde associatif. Ensuite, je suis devenue directrice de cabinet du maire de Claira.
En 2020, s’est posée la question de reprendre un poste de même nature ; mais j’ai fait le choix de rester en retrait pendant la période des investitures et des échéances électorales. J’ai pensé que cumuler un poste dans une collectivité avec mon rôle de référente, ce n’était pas ce que l’on pouvait faire de mieux en termes de probité. J’ai donc choisi de me mettre entre parenthèses durant le temps des investitures et surtout de la campagne électorale.
♦ Votre parcours politique avant La REM ?
Je viens d’une famille de centre-droit. Mais j’ai eu la chance pouvoir forger ma culture politique en famille. D’avoir très vite des opinions et de les exprimer. Moi-même je ne m’étais jamais engagée en politique avant En Marche. J’étais passionnée par la politique, mais pas engagée avant le mouvement En Marche ; il ne m’avait jamais semblé pertinent de m’engager.
Depuis, j’ai fait pas mal de meetings et de porte à porte. La politique sur le terrain est souvent différente de ce qui se passe à la télévision. Ma grand-mère m’a aussi fait bénéficier de son expérience. Avec elle, j’ai vu à quoi cela pouvait ressembler de l’intérieur.
Mon premier investissement d’ampleur fut pour les municipales à Perpignan. Et finalement, ce n’est pas le meilleur souvenir que l’on puisse avoir. [NDLR Frédérique Lis faisant référence aux colistiers de Romain Grau qui ont rejoint Louis Aliot]. Quand on voit cela…. Que certains choisissent de démarrer leur carrière politique avec une trahison, ce n’est franchement pas ma vision de la politique.
Pour certains la boussole tourne vite en fonction des intérêts et ce n’est pas simple de nager là-dedans. Surtout quand on a un logiciel politique différent de la plupart de ceux qui son en place.
♦ Pourquoi avoir choisi de vous investir sur les élections régionales et non pas sur les départementales?
J’avais déjà fait l’expérience d’un mandat municipal et je ne suis pas dans la course au mandat. Par contre, je cherche à être vraiment utile. Et donc si je me lance dans une élection, c’est dans ce but. Quand on voit les compétences de la Région, comme la formation ou les mobilités, je considère que c’est l’échelon de collectivité le plus utile. Et sur lequel il faut s’investir pour débloquer les choses.
♦ Quel est votre sentiment par rapport à la 4e place En Marche annoncée dans les sondages ?
Je ne vais pas un speech sur les sondages ; parce que ça reste une photographie de la réalité à un instant T ou à remettre en cause cette partie-là. Par contre, on voit que le climat de l’opinion publique n’est absolument pas focalisé sur le sujet des élections. On voit aussi que ce sont des élections qui, habituellement, bénéficient largement aux sortants. Donc, naturellement, les sondages sont la traduction de cet état de fait.
Ensuite, il est vrai que nous sommes en position de challengers ; mais sans vraiment avoir commencé la campagne, sans avoir encore parlé de nos axes de développement ou présenté notre projet ou note volonté politique. Alors je me dis que ces sondages affichent le score sur la ligne de départ, et il peut différer de celui de la ligne d’arrivée.
J’espère que l’on va pouvoir s’ancrer un peu dans le territoire, commencer à s’exprimer, bref faire campagne. Même si la période n’est guère propice à faire campagne ; en temps normal, on serait déjà en train d’organiser des réunions publiques pour diffuser nos idées. Là, c’est quand même plus compliqué.
J’ai une petite expérience en tant que militante, et même si nous sommes un mouvement très numérique, nous n’avons pas peur du rapport humain, du porte-à-porte. Au contraire, ce contact est indispensable ; surtout dans des élections territoriales. Et puis, nous avons l’habitude d’avaler du pavé. Notre mouvement ne s’appelle pas En Marche pour rien !
♦ Quel est votre projet pour La Région ?
Parmi les priorités de Vincent Terrail-Novès, il y a l’emploi et l’économie. En tant que tête de liste des Pyrénées-Orientales, je pourrai dire que tout est une priorité ! L’emploi, l’économie, c’est ce qu’on rappelle souvent quand on rappelle notre fort taux de chômage. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes aussi la région la plus pauvre de France. Et les Pyrénées-Orientales sont donc le département le plus pauvre, dans l’une des régions les plus pauvres. Alors oui pour moi, les priorités sont multiples. L’emploi, l’économie, le savoir, la mobilité, la formation.
Bien sûr, je n’enlève rien aux priorités de Vincent Terrail-Novès, je dis juste que dans les Pyrénées-Orientales, nous partons de plus loin. Et il faut en être bien conscients !
♦ Si vous étiez élue au Conseil Régional, voteriez-vous la subvention pour SOS Méditerranée ?
Si j’étais moi-même élue, c’est une question qui me tiendrait à cœur. On fait souvent de ce type de question un combat politique ; mais quand on voit des gens s’échouer sur les plages, je pense qu’il faut arrêter la politique politicienne et se rappeler avant tout pourquoi on s’est engagé. J’ai été touchée comme tout le monde par les images que l’on a pu voir.
Quand j’entends certains dire qu’il va y avoir des migrants qui vont arriver par bateaux entiers, moi je dis il faut savoir raison garder. Quand on connaît la situation géopolitique des régions touchées, c’est quand même rarement par plaisir qu’on effectue une traversée en Méditerranée sur une barque où on a 2 chances sur 3 de se noyer ; et la dernière chance est d’arriver sur la rive en bien mauvais état.
Et quand on s’engage, c’est aussi par altruisme et en tout cas, par humanisme.
Moi, je suis extrêmement attachée à cela. Je pense que d’aider les gens qui viennent s’échouer ça ne suffit pas. Donc ce n’est pas la solution, et ça résout une des conséquences, mais pas les causes. Mais si on peut faire quelque chose à l’échelle de la Région, qu’on s’y engage. Mais c’est aussi à l’échelle nationale et internationale qu’il faut s’engager pour traiter les causes de ces drames. Et le mouvement que je représente s’est pas mal engagé à ce niveau.
La question posée comme cela, je répondrai, oui je voterai, mais je n’ai pas tous les tenants et les aboutissants. Le souci avec ce genre de question, c’est que l’on en fait souvent un marqueur politique ; alors que ce sont des questions qu’il faut discuter. Il faut avoir un avis, mais il faut aussi les discuter. Mais j’ai aussi du mal quand on dit qu’il faut fermer nos frontières pour arrêter cela ; ce n’est pas mon idée politique.
Relire notre article à propos du soutien de la Région à SOS Méditerranée.
♦ Les colistiers de Frédérique Lis dans les Pyrénées-Orientales
Visualiser la liste des colistiers de Frédérique Lis :
- Frédérique Lis – Collaboratrice de collectivité.
- Whueymar Defradas – Maire de Villelongue-de-la-Salanque.
- Josiane Ponticaccia-Dörr – Médecin psychogériatre, Conseillère municipale (Thuir).
- Pierre Pérucho – Médecin hospitalier.
- Véronique-Léo Vigreux – Responsable communication et relations presse.
- Etienne Turra – Retraité DRH, Adjoint au Maire.
- Elodie Lapiczak-Leyder – Juriste, Conseillère municipale (Collioure).
- François Rey, Directeur Financier.
- PatriciaNadal – Retraitée de la Fonction publique, Conseillère municipale (Argelès-sur-mer).
- Sylvain Viot – Artisan du bâtiment, Conseiller municipal (Saleilles).
- Sylvie Lecomte – Retraitée de l’Éducation Nationale.
- Guillaume Bellaton – Géographe-urbaniste.
- Corinne Rolland-McKenzie – Manager sportif, Conseillère municipale (Pézilla-la-rivière).
- Henri Melchior – Magistrat honoraire.
- Catherine Faye – Retraitée.
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