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Grenelle contre les violences conjugales – Un filtre Instagram, une Tour Eiffel éteinte et une citation de Big Flo et Oli

23/11/2019, Perpignan, France, Marche NousToutes violences conjugales et faites aux femmes féminicide © Arnaud Le Vu / MiP

Article mis à jour le 20 novembre 2020 à 01:07

Telles ont été caricaturées sur le Net les mesures annoncées par le Premier ministre. Le 25 novembre s’est achevé le Grenelle de la lutte contre les violences conjugales. Lancé le 3 septembre dernier, par Marlène Schiappia, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, il avait pour objectif d’apporter des réponses. Et surtout des solutions en matière de violences faites aux femmes. Quelles ont été les conclusions de ce Grenelle ? Quelles mesures annoncées par Édouard Philippe ? Quel accueil par l’opinion publique de ces dispositifs ?

♦ Les mesures pour améliorer l’accueil des victimes de violences conjugales

Actuellement, le nombre de féminicides est de 138. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter tout au long de l’année. Pour lutter contre les violences conjugales, le Premier ministre, Édouard Philippe a annoncé 30 mesures, dont 10 d’urgence. Première mesure : l’accessibilité 24/7 du 3919. Avant le Grenelle, ce numéro recevait 150 appels/jour. Désormais, ce sont 600 appels qui sont passés chaque jour. Rappelons que ce numéro est anonyme et gratuit et qu’il permet aux femmes victimes de violences (conjugales, psychologiques, sexuelles, harcèlement…) d’obtenir de l’aide et une écoute. 

Pour accueillir au mieux les femmes qui viendront porter plainte, les policiers et les gendarmes auront une grille d’évaluation du danger. Une série de 23 questions, identiques sur tout le territoire, permettra d’analyser le danger et de proposer un accompagnement adapté. L’objectif est d’améliorer l’accueil des femmes victimes de violences. L’État va créer et financer 80 nouveaux postes d’intervenants sociaux. Ils interviendront dans les commissariats et les gendarmeries. Pour les victimes hospitalisées, déposer plainte sera possible dans les hôpitaux, les cliniques et les agences régionales de santé.

♦ Places d’hébergement d’urgence, bracelet anti-rapprochement, sensibilisation

À partir de janvier 2020, 1.000 nouvelles places ouvriront pour les femmes qui souhaitent quitter le domicile conjugal, notamment suite à leur appel au 3919. Le gouvernement prévoit également de financer des structures dédiées à la prise en charge des femmes victimes de violences. Autre mesure pour empêcher l’auteur des violences de les approcher : le bracelet anti-rapprochement. Déjà mis en place, il sera généralisé avec le déploiement de 1.000 bracelets l’année prochaine. Une proposition pour suspendre l’autorité parentale en cas de féminicide ou de conjoint violent sera étudiée en début d’année prochaine.

De nouvelles mesures visant à prévenir les violences, mieux protéger les victimes et mettre en place un suivi pour les auteurs de violences ont également été annoncées. Parmi celles-ci, la mise en place d’un module de formation obligatoire pour le personnel de l’éducation nationale. Une façon de sensibiliser dès le plus jeune âge aux questions de l’égalité femmes-hommes. En complément, des actions seront menées au sein des collèges et des lycées. Pour prévenir la récidive des auteurs de violences, des centres de prise en charge verront le jour dans chaque région. Ils permettront d’assurer un suivi psychologique et psychiatrique.

♦ Les professionnels de santé, nouveaux lanceurs d’alerte des violences conjugales

Les professionnels de santé auront la possibilité de lever le secret médical en cas de danger immédiat pour la victime. Cette mesure divise car elle peut fragiliser la relation de confiance établie entre le médecin et la patiente. Certains médecins craignent même que les violences soient encore plus fréquentes pour la femme qui va consulter et faire constater ses blessures. Les professionnels de santé disposeront eux aussi d’une grille d’évaluation pour orienter les victimes vers une prise en charge adaptée aux besoins des femmes. 

Mesure très attendue : la reconnaissance du « suicide forcé ». Les auteurs de violences auront ainsi des circonstances aggravantes en cas de harcèlement ayant conduit au suicide ou à une tentative de suicide. Mais, lorsqu’une femme se suicide, il est déjà trop tard…

♦ Des mesures reçues froidement par #NousToutes

Comme l’ensemble des femmes, le collectif #NousToutes s’est dit très déçu de ces mesures. Des actions ont d’ores et déjà été menées pour montrer leur mécontentement. Environ 150 manifestantes se sont réunies devant l’hôtel Matignon le 25 novembre pour dénoncer les mesures annoncées, jugées insuffisantes. Le Premier ministre a annoncé 360 millions d’euros dédiés exclusivement à la lutte contre les violences faites aux femmes. En réponse, un nouveau slogan a été lancé : « Un milliard, pas des bobards ».

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Pauline Garnier