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Marche #NousToutes du 23 Novembre à Perpignan – Pour dénoncer les violences faites aux femmes

Image d'illustration #NousToutes Violences faites aux femmes

Article mis à jour le 28 novembre 2023 à 19:32

La seconde marche #NousToutes sera organisée le 23 novembre 2019, deux jours avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Organisée par le collectif #NousToutes, elle a pour but de dénoncer les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, et augmenter de fait la prise de conscience de la société. Des cortèges sont attendus dans toute la France.

♦ NousToutes66 marchera le 23 novembre à Perpignan – Code couleur violet

À l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et à quelques jours de la fin du grenelle porté par Marlène Schiappa, les appels à la mobilisation se multiplient. En 2018, lors de la précédente marche, 400 personnes avaient battu le pavé perpignanais pour prôner la solidarité entre femmes.

Alors que le compteur macabre des féminicides ne cesse de croître, NousToutes66 veut crier haut et fort « ne nous laissons plus faire ». Le collectif appelle à une marche au départ de la place Salvador Dali, le 23 novembre à 14h.

De 10h à 12h le mouvement Jove Movimiento Feminista organise un atelier de pancartes et de self défense sur inscription par mail

♦ Marche #NousToutes, le collectif à l’origine de cette initiative

Né sur le web en juillet 2018, le collectif #NousToutes a été créé par quelques militantes féministes. Il se veut collectif et ne revendique donc aucun leader. Il se distingue par ses actions fortes et symboliques. Par exemple, le collectif a organisé un rassemblement le 1er septembre 2019 place du Trocadéro à Paris pour dénoncer le 100e féminicide de l’année. Sur les réseaux sociaux, le mouvement publie régulièrement des posts pour marquer les esprits. Une manière de dénoncer les violences faites aux femmes. Celles-ci sont nombreuses : attouchements, harcèlement sexuel, viols, coups, meurtres, agressions sexistes et sexuelles. Et s’expriment au quotidien : dans le cadre professionnel, dans la rue, dans la sphère privée…

Le collectif #NousToutes se démarque également par des slogans qui restent en mémoire. Par exemple, « Ras le viol », « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours », « Stop mysogynoir », « La honte doit changer de camp », « J’aurai mes règles sur vos tombes », « Ta main sur mon cul, ma main dans ta gueule ». On les retrouvera sans doute sur les pancartes des manifestants le 23 novembre.

♦ Autant de raisons de marcher que de femmes

« On organise cette marche pour plusieurs raisons. Pour plus qu’aucune femme ne se sente seule face aux violences et pour leur dire qu’on les croit. Ensuite, pour qu’il y ait un électrochoc » (Marion Schaefer, co-organisatrice de la marche #NousToutes en 2018).

« C’est important pour moi d’être là. Car le simple fait d’être une femme fait de nous une cible » (Pauline, 27 ans).

« Il est plus important que jamais de se mobiliser pour nos droits. Il y a encore trop de femmes qui sont tuées, violées, agressées ; encore trop d’inégalités dans le monde du travail, de harcèlement moral et sexuel » (Johanna, 26 ans).

« Cette marche est malheureusement toujours nécessaire pour rappeler qu’en 2019, il est encore dangereux de naître femme. Cette marche est là pour marteler que ce n’est ni normal, ni une fatalité. Mais que toutes les femmes ont le droit d’avoir une vie sans peur et sans violence » (Élodie, 26 ans).

♦ #NousToutes pour dire stop au harcèlement

La première marche avait été organisée l’année dernière sous la houlette de Caroline de Haas et après #MeToo. Selon les organisatrices, elle avait rassemblé plus de 50.000 participantes et participants dans toute la France dont 30.000 à Paris. Un véritable défilé de violet (la couleur traditionnelle des féministes et caractéristique des mouvements luttant pour l’égalité femmes-hommes) avait envahi la capitale. Mais l’actualité avait plus été marquée par l’acte II des Gilets Jaunes… De nombreuses personnalités avaient appelé les Françaises et les Français à venir marcher l’année dernière. Parmi elles, Muriel Robin qui faisait partie du cortège parisien, Angèle, Catherine Ringer, Olivia Ruiz, mais aussi des hommes, Guillaume Meurice ou Philippe Torreton.

Sans grande surprise, la marche est essentiellement composée de femmes, et surtout de la jeune génération. Une occasion d’être ensemble. La majorité des participantes vient accompagnée d’autres femmes : sœurs, amies, collègues… Cette marche se veut fédératrice et inclusive. Toutes les femmes sont invitées à participer et dénoncer les violences qu’elles subissent. L’année dernière, un espace accessibilité avait été mis en place pour permettre aux femmes en situation de handicap de participer. Un autre espace, non-mixte et donc entièrement réservé aux femmes, avait également été créé. Cette année encore, le collectif a un objectif : créer une marée féministe dans les rues le 23 novembre 2019 pour que plus aucune femme ne soit seule face aux violences.

♦ Les femmes de la première Marche #NousToutes témoignent

« Marcher avec d’autres femmes c’est un moyen de montrer qu’on peut être fortes, on lutte toutes ensemble pour la même cause » (Pauline, 27 ans).

« Les violences isolent, alors nous voulons que cette marche rassemble » (Marion Schaefer, co-organisatrice de la marche #NousToutes en 2018).

« Il est important de mettre en avant les femmes issues de minorités, comme les femmes racisées par exemple, émigrées, LGBTQI+, les travailleuses du sexe etc. dont les difficultés sont décuplées. Aller toutes manifester côte à côte, c’est montrer que nous nous soutenons envers et contre tout, et que nous resterons soudées pour défendre nos droits et notre liberté » (Johanna, 26 ans).

« Cette marche est importante pour faire comprendre au gouvernement que nous voulons des solutions, de la prévention, de l’aide juridique et de l’écoute. Pour montrer que nous sommes solidaires du combat pour l’égalité » (Élodie, 26 ans).

♦ Des résultats encore trop peu visibles

Dénoncer, à travers une importante mobilisation, permet de montrer le décalage entre l’ampleur des violences sexuelles et sexistes et les réponses politiques et sociétales qui y sont données. Tel était le projet principal de #NousToutes. Malgré la prise de conscience récente des violences sexistes et de l’inégalité femmes-hommes, les progrès sont lents. Rappelons qu’aujourd’hui encore, tous les deux jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Il est donc temps de dire stop à ces violences que subissent les femmes. Le Grenelle contre les violences conjugales qui s’est ouvert le 3 septembre dernier avait pour but d’apporter des mesures concrètes pour faire face aux violences. Mais trop peu de solutions ont été apportées selon les associations féministes.

« On attendait une mobilisation massive pour en finir avec les violences et on a un empilement de mesures » (Caroline de Haas, féministe et membre du collectif #NousToutes).

« Certes, des progrès ont été faits mais il reste beaucoup de travail à accomplir » (Johanna, 26 ans).

« Beaucoup de femmes se battent chaque jour pour faire entendre la voix des victimes de violences sexistes. Pourtant même si l’on en parle peut-être plus facilement ces dernières années, elles ne sont pas assez écoutées » (Élodie, 26 ans).

À noter également que le collectif On Arrête Toutes prépare activement une grève féministe pour le 8 mars 2020. 200 personnes se sont réunies à Paris le 10 septembre pour préparer cette action.

♦ Une journée spéciale sur les chaînes de M6 au lendemain de la marche #NousToutes

Le groupe M6 s’est toujours engagé dans la lutte contre les violences conjugales. La chaîne, regardée par 60% de femmes, organise une journée spéciale à cette occasion, le 24 novembre. Une série de documentaires exclusifs seront diffusés tout au long de la journée. M6 voue une place particulière à ce sujet et affirme que le rôle de la télé est de porter des causes pour faire bouger les choses. La France est le pays d’Europe le plus touché par les violences conjugales.

Les équipes de « Zone interdite » ont suivi le parcours judiciaire de victimes de violences conjugales pour réaliser un documentaire en immersion, au sein des tribunaux de Lille et Besançon. Parmi les victimes, Aurélie, qui a accepté de témoigner à visage découvert. Elle affirme que « le plus dur c’est de prouver qu’on est victime ».

Le magazine « Enquête exclusive » reviendra sur le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat. 

La chaîne Téva, la chaîne des femmes, consacrera une semaine entière à cette cause. Un documentaire reviendra notamment sur Julie Douib, tuée le 3 mars 2019, la 30e victime de l’année. Elle avait porté plainte 6 fois pour dénoncer les violences qu’elle subissait.

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Pauline Garnier