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Les violences conjugales en hausse de 20% quand 1 femme sur 4 porte plainte

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Article mis à jour le 16 novembre 2023 à 17:13

En 2021, en France, les services de sécurité ont enregistré 208.000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire ; soit une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre ne cesse d’augmenter depuis 2016 et les victimes de violences conjugales sont encore peu nombreuses à signaler les faits : moins d’une victime sur quatre a porté plainte en 2020. Cette année encore, les violences sont le plus souvent physiques, et 87 % des victimes sont des femmes.

Une majorité de violences physiques

En 2021, les forces de sécurité ont enregistré près de 208.000 victimes de violences, commises par leur conjoint ou ex-conjoint. Pour 66 % des concernées, il s’agit de violences physiques. En France, 143 homicides conjugaux ont été recensés en 2021 par l’étude réalisée par la délégation aux victimes (DAV).

Près d’un tiers des victimes de violences conjugales dénoncent une violence verbale ou psychologique : menaces (14%), harcèlement moral (11%), atteintes à la vie privée (4%) ou injures et diffamations (1%). Les violences conjugales enregistrées sont rarement des violences sexuelles (4% des victimes) ; dans 85 % des cas, il s’agit d’un viol ou d’une tentative de viol.

Une parole qui se libère

La hausse, constante, du nombre de victimes enregistrées par les forces de sécurité n’est pas significative d’une évolution de la délinquance car elle reflète également la propension à porter plainte. Depuis quelques années, les comportements ont évolué : la parole se libère, les victimes sont mieux accueillies et protégées et les sanctions plus souvent appliquées.

MANIFESTATION CONTRE VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Cette libération de la parole a davantage profité aux faits anciens qu’aux faits plus récents. En effet, la part des faits anciens, c’est-à-dire commis avant l’année de leur enregistrement, n’a cessé de croître depuis 2016, passant ainsi de 18 à 28% en 2021.

Les violences verbales et psychologiques sont celles qui augmentent le plus entre 2020 et 2021 (+35%). Cette importante hausse est due aux atteintes à la vie privée qui augmentent de 143%. Toutefois, cette hausse est difficile à interpréter car elle peut traduire le fait que ce type d’infraction est mieux repéré depuis la loi du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes conjugales. Par ailleurs, entre 2020 et 2021, le harcèlement entre conjoints augmente de 27%, les menaces de 24% et les injures et diffamations de 12%.

Les violences sexuelles conjugales enregistrées sont en hausse de 26% : les agressions sexuelles stagnent, pourtant, les viols ou tentatives de viols enregistrés augmentent de 31 %. En deux ans, le nombre de victimes de viol ou tentative de viol conjugal enregistrées par la police ou la gendarmerie a été multiplié par 1,7.

Victimes de violences conjugales enregistrées par la police et la gendarmerie en 2021

Qui sont les victimes de violences conjugales ?

87 % des victimes de violences conjugales enregistrées sont des femmes, 98 % lorsqu’il s’agit de violences sexuelles. Concernant les violences physiques et psychologiques ou verbales, la part des femmes diminue légèrement avec l’âge, allant de 94 % pour les moins de 20 ans à 77 % pour les 60 ans et plus.

En ce qui concerne les violences psychologiques ou verbales enregistrées, la part des femmes varie également selon la nature de l’infraction : de 91 % pour les menaces à 88 % pour le harcèlement, 84 % pour les atteintes à la vie privée et 39 % pour les injures et diffamations. Avec ses 2.366 victimes, cette dernière catégorie d’infraction fait figure d’exception, puisque c’est la seule où la majorité des victimes sont des hommes.

La moitié des victimes de violences conjugales a entre 25 et 39 ans, les violences entre conjoints/petits-amis étant rares chez les moins de 20 ans et à partir de 60 ans, seulement 5 et 4 % des victimes. La très grande majorité des victimes sont françaises, même si la part de victimes étrangères (15 %) est deux fois plus élevée que la part d’étrangers vivant en France.

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Pauline Garnier