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Jacques Cresta – « Je ne crois pas au plafond de verre du Front National ! »

Article mis à jour le 14 mars 2017 à 16:20

Le député socialiste investi pour briguer un deuxième mandat sur la 1ère circonscription des Pyrénées-Orientales apporte son parrainage à Emmanuel Macron. Un risque politique personnel qu’il assume pour « rester en cohérence » avec son travail durant les cinq dernières années et en « totale transparence dans la démarche ».


Le parrainage public qui pourrait lui coûter l’investiture socialiste
« Je suis socialiste et je le reste, mais surtout je joue un match après l’autre, et le match qui se joue aujourd’hui est de savoir si les électeurs n’auront d’autre choix qu’une alternative entre la régression sociale de Fillon et le repli identitaire du Front National ». Jacques Cresta s’amusait des déclarations « qui changent tous les jours » au sein du PS. Faisant ainsi référence aux déclarations du premier secrétaire du PS, qui affirmait en février dernier « les socialistes qui parraineraient Macron seraient exclus du PS ». Jean-Christophe Cambadelis a réaffirmé ce point après que des rumeurs démenties avaient annoncé le soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron.

Ségolène Neuville déclarait à ce propos, Il « va très vraisemblablement perdre son investiture ». La Première Secrétaire du PS dans les Pyrénées Orientales, qui, elle-même avait tardé à apporter son soutien à Benoît Hamon, confiait à la presse locale que la décision des investitures serait prise par les instances nationales.

« La France doit retrouver la confiance »
Le député Cresta a choisi de soutenir Emmanuel Macron, car dit-il, « il est plus en phase avec une certaine philosophie, celle de la France qui doit retrouver la confiance. Il a une volonté de coalition, une coalition qui agit au quotidien dans nos assemblées, régionales ou départementales. Il y a peut-être des différences mais l’on peut s’accorder sur des projets concrets. Moi je défends d’abord la République, et il est important de donner une dynamique dès le premier tour au camp qui porte un projet, car je ne crois pas au plafond de verre du Front National ».

Des signes du camp Hamon qui ne sont pas venus
Jacques Cresta au soir même du second tour des primaires de gauche, affichait déjà une certaine réticence à suivre Benoît Hamon qu’il tenait « pour partie responsable de l’échec de François Hollande». Aujourd’hui, le député socialiste « attendait des signes », au lieu de cela, il déplore le temps perdu et l’accord avec Yannick Jadot, « pour lequel on a lâché des circonscriptions et on paye la campagne » (au sein des primaires du parti écologiste). « Moi je tiens à rester totalement transparent dans ma démarche ! »

« Les militants ne se sentent pas représentés »
Interrogé sur les retours qu’il avait de l’électorat, Jacques Cresta déclarait : « à part les Phalanges¹ « Hamonistes » qui voudraient me mettre au bûcher, les militants eux, sont malheureux car ils ne se sentent pas représentés, ils soutiennent mon courage et ma cohérence ». 

Peu de parrainages validés, la transparence des signatures serait-elle un frein pour les ténors locaux ?
Dans notre département, ils étaient seulement 47 élus (parmi les 259 élus pouvant parrainer) à avoir apporté leur soutien à un candidat à l’élection présidentielle. Parmi ces 47, peu de ténors locaux s’étaient engagés. Certains affirmant « que leur faible propension à soutenir un candidat dans cette campagne à rebondissement,  était due à la crainte pour la suite de leur carrière politique ».

¹ La Phalange de la Grèce Antique, est une formation militaire de lanciers lourdement armés conçue pour anéantir l’infanterie ennemie lors du choc.

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Maïté Torres