Article mis à jour le 9 octobre 2023 à 16:01
Le 28 juin 2022, l’incendie d’Opoul-Perillos avait détruit près de 1.100 hectares et nécessité l’intervention de 542 sapeurs pompiers et 8 bombardiers d’eau. Un an presque jour pour jour après le premier incendie d’ampleur de 2022, et après 48 heures de garde à vue, un suspect a été mis en examen pour incendie criminel.
L’homme est natif des Pyrénées-Orientales et réside dans la zone impactée par l’incendie. S’il est reconnu coupable, le quinquagénaire encourt jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.
Un suspect sans antécédents, mais avec une «appétence particulière pour les incendies»
Si l’enquête judiciaire ne fait que commencer pour le qualificatif «de destruction par incendie criminel pouvant entraîner un dommage aux personnes», le procureur précise que le suspect encourt une peine de 15 ans de réclusion. Peu d’éléments sur le profil du suspect si ce n’est qu’il est salarié et n’a aucun lien avec la lutte contre l’incendie. Habitant dans le secteur, la personne interpellée est née en 1971. À l’issue de la garde à vue, le suspect a été incarcéré pour «prévenir tout nouveau passage à l’acte, mais aussi éviter pour le protéger d’éventuellement mesures de vengeance», précise le procureur. Par ailleurs, les éléments de l’enquête ont permis de le mettre en examen pour deux incendies supplémentaires : celui Espira-de-l’Agly, 13 août et à Calce, le 28 août 2022.
Le procureur a précisé que l’auteur avait agi à l’aide d’un simple briquet. «Quand il y a un état de sécheresse, et en plus s’il y a du vent, un simple mégot peut faire partir un feu. Si vous allumez, sur des herbes sèches avec un briquet, un incendie se développe»
Le procureur de la République Jean-David Cavaillé et le colonel Goudard, à la tête du groupement de Gendarmerie des Pyrénées-Orientales, ont salué le travail et la pugnacité de la brigade d’enquête de Rivesaltes qui ont su persévérer dans la recherche d’un suspect. «Dans l’incendie d’Opoul, personne n’a baissé les bras» pour faire aboutir l’enquête.
Dans les Pyrénées-Orientales, un groupe de travail incendie pour «ne rien laisser passer contre»
Selon le procureur, à l’initiative de cette cellule de travail, il s’agirait d’une première en France. Avec le procureur, les responsables des gendarmes de la sécurité publique, de l’ONF et des pompiers se réuniront mensuellement «afin d’identifier des points de vigilance, des points sur lesquels on va mener des enquêtes. Il est important de lutter contre ces personnes qui mettent l’ensemble des Pyrénées-Orientales en danger, la sécurité des personnes, celle des services des pompiers et de gendarmerie.»
Le groupe travaille sur 20 zones dans les Pyrénées-Orientales, et notamment sur «des phénomènes sériels, parfois de faible intensité, mais sur des points récurrents.» Le procureur insiste sur la vulnérabilité des Pyrénées-Orientales aux incendies et tient à rappeler sa fermeté à l’égard des auteurs qui mettent en danger les concitoyens et l’économie du tourisme.
Le bilan de l’incendie d’Opoul-Perillos
À l’issue de 48 heures de lutte, le préfet annonçait le bilan du sinistre. Sept pompiers avaient été légèrement blessés, 1100 hectares partis en fumée, 300 personnes évacuées, l’autoroute A9 fermée durant plusieurs heures ; sans oublier 700 foyers privés d’électricité et la circulation ferroviaire également perturbée.
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