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La justice espagnole restitue à la famille les effets d’un Catalan déporté dans un camp nazi

Article mis à jour le 4 février 2022 à 18:16

Le ministère espagnol de la Justice a restitué samedi dernier à ses proches les effets personnels d’un Catalan déporté dans un camp de concentration nazi. Il s’agit de Josep Vergés, né le 22 avril 1918 à Sales de Llierca (Garrotxa). Josep Vergés a travaillé pour la résistance française et a aidé de nombreuses personnes à traverser la frontière. Il a également recueilli de nombreuses informations militaires auprès des Allemands en Catalogne Nord. En mai 1944, il est arrêté par les nazis et transféré dans une prison française puis au camp de Neuengamme dans le nord de l’Allemagne. Ses effets personnels avaient été exposés au MUME de La Jonquera (Alt Empordà). (Photo avec l’autorisation ACN – ministère de la Justice)

♦ En 2020, le Musée Mémorial de l’Exil (MUME) accueillait l’exposition #StolenMemory

Le projet #StolenMemory initié par Arolsen Archives présentait au public des objets confisqués par les troupes nazies à des prisonniers et à des victimes de représailles. Le but de cette exposition était double : d’une part témoigner de la répression du régime hitlérien ; et d’autre part retrouver les proches de ces objets volés par les soldats nazis.

Samedi 29 janvier, le ministère espagnol de la Justice a donc remis deux des objets exposés au musée à la famille du propriétaire. Il s’agit d’une montre-bracelet et d’une bague ayant appartenu à Josep Vergés, un homme né le 22 avril 1918 à Sales de Llierca (Garrotxa). Josep Vergés était l’un des militants qui travaillaient pour la résistance française et qui servait d’agent de liaison pour aider certains de ses membres à traverser la frontière. En outre, Josep Vergés a également recueilli des informations militaires auprès des Allemands en Catalogne Nord.

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♦ Il est finalement arrêté en mai 1944 par les troupes nazies et conduit à la prison de Compègne-Royallieu en France

Il a ensuite été transféré au camp de concentration de Neuengamme à Hambourg, en Allemagne. Il faisait partie des 2.000 prisonniers de ce transfert. Une fois dans le nord de l’Allemagne, Josep Vergés reçut le numéro de prisonnier 30 669. Selon l’acte de décès et les documents officiels, le déporté est mort à Neuengamme le 1er mars 1945 d’une insuffisance cardiaque et d’un rhume. Selon un autre déporté politique, Josep Vergés serait mort le 28 février 1945, complètement consumé, dans la cabane numéro 16. Le Catalan mourut à l’âge de 27 ans.

La tombe de Josep Vergés se trouve à Jammertal (Salzgitter, Basse-Saxe, Allemagne), un cimetière créé spécifiquement en 1943 pour enterrer les milliers d’hommes et de femmes morts dans le camp de Neuengamme et ses camps annexes.

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♦ Des recherches menées jusque dans les Pyrénées-Orientales

Fin 2020, la famille de Josep Vergés a été localisée, grâce au groupe de chercheurs dirigé par Cris Capó et Mercè Casademont. Ces derniers ont mené des recherches intenses sur les déportés de La Garrotxa à Saint-Laurent-de-Cerdans (Haut-Vallespir) dans le département des Pyrénées Orientales.

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Ses neveux, Joan et Francesc Vergés, racontent qu’ils ignoraient tout de l’histoire de leur oncle jusqu’à récemment. « Nos parents nous avaient seulement dit qu’il avait été arrêté par les Allemands et qu’il avait disparu. Ma grand-mère l’a cherché, mais elle n’a plus jamais entendu parler de lui. Ils disaient qu’il traversait souvent la frontière parce qu’il faisait la fête avec une fille d’une ferme de l’autre côté. »

Les neveux ont pris la décision de faire don au MUME de la montre-bracelet et de la bague sceau que Josep Vergés portait au moment de l’arrestation. Les objets avaient été conservés dans les Archives Arolsen. Outre les affaires de Josep Vergés, les affaires de trois autres déportés ont été restituées. Il s’agit de la montre et de la chaîne de Baldiri Soler, de la montre de Joan Lladó, d’une photographie, de la chaîne, des clés, de la bague et de la carte de visite de Vicente Borjabad Alguacil.

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MiP via ACN