Article mis à jour le 19 janvier 2023 à 17:32
Depuis le 1er septembre, la Préfecture comptabilise 535 opérations de démantèlement de points de deal, 355 saisies de stupéfiants et 17 fois plus de patrouilles en centre-ville, soit l’équivalent de 8.600 heures de présence sur la voie publique. Quid des renforts au-delà de la fin 2022 ? Le Préfet ne peut s’engager sur l’avenir, mais Rodrigue Furcy constate « un effet très positif » auprès de la population et des commerçants. « Ils sont très contents qu’il y ait une présence de voie publique ».
Des renforts sur le terrain pour dégager du temps pour les enquêteurs
Depuis quelques jours, les 70 gendarmes supplémentaires de Maison Alfort sont arrivés dans le département. Le Procureur, Jean-David Cavaillé précise que la présence importante sur le terrain de ces renforts dégage du temps pour les effectifs de police qui peuvent se concentrer sur les enquêtes. La présence de ces gendarmes sur le terrain répond à un besoin de visibilité, mais aussi de contact avec la population. Le directeur départemental de la sécurité publique précise que la population « voit des choses et informe les gendarmes sur le terrain ». Benoit Desmartin de rajouter, « il n’y a pas une journée sans que nous n’ayons un renseignement opérationnel ».
Des renseignements qui vont servir aux enquêteurs pour adapter leurs méthodes de travail. « Avoir 70 militaires H24, nous permet, à nous police nationale, de faire plus de travail de surveillance au regard des renseignements opérationnels fournis« . Un travail d’enquête qui porte ses fruits. Depuis l’arrivée de ces renforts, le DDSP se félicite de faire en moyenne « deux belles opérations par semaine ». Le policer de décliner les saisies cumulées depuis le mois de septembre : plus de 1 kilogramme de cocaïne, et plus de 7 kg de résine de cannabis. Le policier d’insister, « l’action, des gendarmes mobiles nous permet de disposer de plus de temps pour faire du travail en profondeur sur les enquêtes judiciaires ».
Mise en place de « harcèlement administratif » sur les acteurs du trafic de stupéfiants
Le Préfet a également dévoilé le travail de « mise sous pression » des acteurs clés de la délinquance et des trafics. Tous les 15 jours, un comité dit « d’accentuation de la pression » se réunit. Objectif, faire du « harcèlement administratif ». Autour de la table, l’ensemble des services de l’État, mais aussi les Caisses d’allocations familiales ou les services sociaux se coordonnent. « Nous regardons si leurs dossiers sont conformes ». Qu’il s’agisse du droit au séjour sur le territoire, des avoirs financiers ou d’éventuelles aides perçues. Le Préfet se félicite de résultats significatifs depuis la mise en place de ce comité.
« À l’heure où on se parle, pour la partie immigration irrégulière, nous comptons 8 éloignements effectifs, et 9 personnes sous mesure de rétention administrative en vue d’un éloignement, et 6 personnes sous écrou ».
Au niveau des commerces, notamment les épiceries, qui contribuent au trafic, le Préfet annonce la fermeture administrative de 9 établissements. Pour les volets fiscaux, CAF, CPAM, HLM, des dizaines de contrôles sont en cours, et des actions de redressement sont d’ores et déjà lancées. Selon le Préfet, ce travail est moins visible, mais il contribue à lutter de manière plus durable contre les acteurs en lien avec les trafics. À ce stade, 37 personnes sont suivies par ces Codaf (Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude) spécial drogue. Les individus inscrits sur cette liste sont ceux qui sont régulièrement contrôlés et identifiés comme participant de près au trafic de stupéfiant« . Le Procureur de citer l’exemple du trafiquant de stupéfiant qui a des rentrées d’argent non déclarées. Les services fiscaux vont travailler sur l’absence de déclaration de ressources, et la Caf va vérifier les éventuelles prestations perçues.