Article mis à jour le 7 août 2023 à 16:52
D’un côté, il y a Barbie, qui s’attaque au patriarcat à grand renfort de rose et de paillettes. De l’autre, Robert Oppenheimer, « père de la bombe atomique », pris dans les affres de sa conscience et du maccarthysme. Et au milieu, en arbitre de ce match des studios, Jérôme Quaretti, co-gérant et programmateur du réseau Clap-Ciné. Let’s get ready to rumble !
Elle est portée par un marketing tous azimuts, qui voit son public interpréter « cinquante nuances de rose » à l’entrée des cinémas. Il est scruté par les analystes de la cinématographie Nolan, en ébullition après trois ans d’attente. La sortie concomitante des deux films les plus attendus de l’été, Barbie et Oppenheimer, a donc très logiquement agité les réseaux sociaux, donnant naissance au néologisme « Barbenheimer ». Certains s’en donnent à coeur joie, redoublant d’inventivité pour illustrer ce mariage de la carpe et du lapin au travers d’affiches détournées. D’autres y vont de leur thèse, expliquant que les stars respectives – Margot Robbie et Cillian Murphy – ont par le passé interprété des ennemis de Batman, et qu’il n’y a pas de coïncidence…
Hollywood, ton univers impitoyable
Et c’est clair, la coïncidence n’a pas vraiment lieu d’être. Mais au-delà d’un arc narratif capillotracté, Jérôme Quaretti, fin connaisseur des rouages du système, y voit une explication très rationnelle. « Il y a une rivalité que j’explique d’abord par celle des studios d’Hollywood : Christopher Nolan, jusque lors, avait toujours sorti ses films chez Warner. Et là, il a signé pour beaucoup plus cher chez Universal. Ce n’est donc pas un hasard si Warner a choisi de sortir l’un de ses plus gros titres de 2023, Barbie, en même temps qu’Oppenheimer… Cela a dû leur rester en travers de la gorge ».
Voilà pour la forme. Sur le fond, le programmateur local se garde bien de donner sa préférence. « Les deux films sont complémentaires. Barbie est un film transgénérationnel, à la fois féministe et critique de la société de consommation, de la phallocratie, dont elle a pu être l’emblème à un moment donné. Tout en restant un film tout public que l’on peut voir avec plusieurs niveaux de lecture. Quant à Christopher Nolan, il livre ici une performance à la fois esthétique, formelle, mais aussi narrative, dans la lignée de ses précédents films, Inception, Interstellar… Peut-être un peu moins novatrice, mais qui lui permet de s’affirmer comme le grand auteur qu’il est ».
And the winner is…
Et avec des brochettes d’actrices et d’acteurs plus alléchantes l’une que l’autre, ce n’est pas non plus côté casting que l’on départagera les deux films. Reste que le phénomène Barbie, pour l’heure, l’emporte au nombre de places. Après une semaine d’exploitation en France, le film de Greta Gerwig dépassait les 1,5 million d’entrées, contre un peu plus d’un million pour celui de Nolan. Qui, il faut bien le dire, dure tout de même 3 heures. Alors, pour vous faire une idée, il ne vous reste qu’à aller voir l’un, l’autre, ou les deux, allongé sur les transats du CinéMerCat qui, grâce à la coopération de Cinémaginaire, Clap-Ciné et Ciné-Movida, propose en plein-air tous les films à l’affiche cet été. Et si ce combat des titans ne vous intéresse pas, rien ne vous empêche d’aller voir le dernier volet d’Indiana Jones, l’outsider qui continue de mettre tout le monde d’accord, un mois après sa sortie.
Toute la programmation est à retrouver sur www.helloasso.com/associations/une-saison-en-roussillon/evenements/achat-place-cinemercat
Article écrit en partenariat avec Mer Cat Saint-Cyprien.
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