Article mis à jour le 1 février 2021 à 22:27
« Restons modestes, mais l’USAP aujourd’hui et grâce à vous, va faire l’évènement ». C’est en ces termes que le président de l’USAP, François Rivière, ouvre la présentation de la « Mission Espectad’Or ». « C’est la première fois en France et c’est la première fois dans le rugby mondial que l’expérience Selfans est réalisée ».
L’idée est simple et elle tient en une phrase. À partir du match de Carcassonne du 12 février, que les tribunes soient garnies par les supporters de l’USAP – certes absents physiquement – mais qui seront présents, au travers de leur portrait, à chacune des places du stade Aimé Giral.
♦ La genèse de la Mission Espectad’Or
« Tout est parti du fait que, vous le voyez par les réseaux sociaux, l’USAP bénéficie d’un soutien assez exceptionnel de la part de ses abonnés et ses supporters » explique le président Rivière. « Depuis un moment, on se disait : mais comment leur apporter un remerciement et comment faire vivre ce stade ? Inutile de vous dire que pour nous, c’est un crève-cœur. Et pour moi en particulier, car tout le monde connaît bien les raisons pour lesquelles je suis président de l’USAP : c’est pour le contact avec le public. Donc voir un stade vide, c’est un crève-cœur à chaque match. »
L’idée ? Faire revenir les supporters dans le stade sous forme de silhouettes grandeur nature disposées dans les tribunes. En polypropylène alvéolé entièrement recyclable, ces bustes ont vocation à rester à Aimé Giral tant que sera maintenue la règle nationale du huis clos. Et quand le public pourra revenir à jauge restreinte, le club envisage leur utilisation pour faciliter la distanciation sociale entre les vrais supporters.
L’opération a été réalisée en partenariat avec les Allemands qui ont lancé l’idée et finalisé sa mise en place pour l’équipe de foot de Mönchengladbach, en Allemagne. « Techniquement, c’est une webapp qui va être sur le site de l’USAP ; une application numérique d’une simplicité redoutable »
♦ Les tribunes d’Aimé Giral remplies des portraits des supporters
– Validation des conditions générales d’utilisation notamment concernant son droit à l’image – puisqu’on va avoir son image dans le stade,
– Autorisation de l’accès à l’appareil photo de son téléphone,
– Soit on fait un selfie ; soit on sélectionne une photo existante pour entrer dans la découpe,
– Possibilité de renouveler l’étape précédente jusqu’à être satisfait de l’image,
– Validation des coordonnées
– Paiement par carte bleue. Et voilà, c’est parti.
Pour ceux qui n’ont pas internet, l’USAP a pensé à tout. Des bornes seront installées dans les deux boutiques du club (Centre-Ville et Aimé Giral) afin d’accueillir et aider les supporters à commander leur Selfans. « Heureusement qu’on n’a pas de boutique dans des galeries marchandes. Pour une fois (de plus), nous avons du bol dans le choix qu’on a fait » d’ajouter François Rivière avec un sourire. Pour les tribunes du stade, « exit » les photos de réseaux sociaux expérimentées par certains clubs. À Aimé Giral, chaque photo sera un vrai portrait ; qui plus est passé au crible par les équipes pour éviter tout abus.
Les abonnés et supporters ont jusqu’au 8 février pour être présents à la réception de Carcassonne. Les mises en place se feront ensuite en continu ; et ce « jusqu’à ce qu’on puisse remplir le stade avec des vraies personnes. » Une fois Aimé Giral à nouveau autorisé à faire le plein, les supporters qui auront acheté ce Selfans pourront le récupérer ; le président Rivière évoquant même la possibilité de dédicaces avec les joueurs.
Côté technique, les portraits sont imprimés sur du polypropylène alvéolé. Les encres sont prévues pour résister à l’assaut du soleil catalan. Grâce aux alvéoles, les silhouettes pourront plier par grand vent. L’impression étant réalisée à Toulouse, la légèreté du polypropylène sera un avantage logistique ; sans oublier la facilité d’installation dixit l’agence de communication.
♦ Une exclusivité accessible à tous les supporters Usapistes de la planète
Comme tient à le souligner François Rivière, « c’est vraiment une première mondiale dans le monde du rugby. L’opération a déjà été menée dans le football (en Allemagne et en Italie), et aux USA dans le basket, le base-ball etc ». Le président souhaite offrir leurs effigies à tous les abonnés qui ne demandent pas de remboursement de leur abonnement pour la quote-part des matchs qu’ils ont perdus. « La plupart des abonnés, je tiens à les remercier, on dit – quasi sans exception – qu’ils voulaient laisser l’argent au club. C’est notre façon à nous de leur dire merci. »
Cette application est aussi ouverte à tout public et à tous les supporteurs. La direction du club a souhaité que la contribution soit « assez faible ». Chaque supporter devra donc débourser 20 euros ; le reste étant pris en charge par le club avec les deux agences de communication. « Ce serait merveilleux que, dès Carcassonne, on puisse avoir des milliers de silhouettes ; et sur le plan technique, on sait faire ». Autre possibilité, son effigie à un proche ou à des salariés de son entreprise ; un peu sur un principe de « prépayé ». Une solution pensée pour certains abonnés ou les personnes qui ne le souhaiteraient pas spécialement pour eux.
« Cela peut permettre à des supporters de l’USAP exilés à New York ou de Paris d’avoir une effigie grandeur nature dans les médias ; voire également pour des supporteurs d’autres clubs. En Allemagne, des supporteurs d’autres clubs étaient tellement contents de l’initiative qu’ils ont fait leur effigie sans mettre leurs maillots de Dortmund ou du Bayern. »
♦ Quid de la situation financière de l’USAP ?
Le président Rivière aborde la question spontanément. « Pour être tout à fait clair avec vous, pour l’instant, nous avons obtenu l’exonération des charges patronales par le gouvernement. Par contre, au niveau des indemnisations de la part du gouvernement, dans un premier temps, ils nous ont demandé de la chiffrer à fin octobre, c’est-à-dire pour les mois de septembre et octobre. Nous avions chiffré une perte d’un million trois pour l’USAP, qui est prise en charge à 55% par le gouvernement. Mais vous voyez, on est le 1er février. On n’a toujours pas touché la moindre aide ; et on nous dit maintenant du côté de Paris qu’on pourrait peut-être encaisser une aide vers le 15 février. »
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