Article mis à jour le 11 juillet 2019 à 20:34
Le Rassemblement National prépare activement les élections. Le parti de Marine Le Pen, représenté localement par Louis Aliot, mène une course de fond. Rien n’est laissé au hasard, et on se prépare pour les municipales, les départementales, les régionales… et la présidentielle de 2022. Pour les élections municipales, les transferts du mercato, Thierry Marianni et Jean-Pierre Garraud, anciens députés UMP sous la présidence de Sarkozy, jouent les rabatteurs. Le label « Droite Populaire », créé avec une cinquantaine de parlementaires sarkozistes en 2010, est désormais dans l’escarcelle du Rassemblement National.
♦ « Label Droite Populaire sur toutes nos listes »
À l’origine groupe parlementaire, il s’agit aujourd’hui d’une marque portée par Thierry Mariani et Jean-Pierre Garraud. Les couleurs du Rassemblement Bleu Marine en 2014 n’avaient pas suffi à faire tomber la digue entre le Front National et les autres partis localement ? La dénomination « Droite Populaire » alliée à l’éclatement de l’électorat sera-t-elle plus efficace ? En attendant, le député européen annonce « de nombreux contacts informels ». Il se dit confiant, car « nous avons un certain nombre de candidats des mairies qui sont d’accord avec nos idées. Et qui, à un moment donné, souhaiteront très certainement faire alliance ».
Jean-Pierre Garraud assume, « avec Thierry Mariani, nous sommes là pour faciliter les choses. Pour faire comprendre à ceux qui sont dans le système Les Républicains, que l’intérêt du pays est de faire des alliances électorales ». Le néo-député européen analyse : « les électeurs du Front National ne sont pas des mauvais électeurs et nous ne sommes pas des extrémistes. Ces alliances sont rentrées dans la tête des électeurs, alors que le système reste encore trop fermé. »
Dans les Pyrénées-Orientales, le Rassemblement National cherche déjà des candidats. Avant la conférence de presse dominicale, le député de la 2ème circonscription tenait une réunion devant une cinquantaine de participants pour rappeler les conditions pour être candidat.
Louis Aliot confiait à la presse que les listes sous l’étiquette RN ou celles soutenues par le parti de Marine Le Pen seront dévoilées dans le courant de l’automne (octobre).
♦ Le Rassemblement National vise « des élus dans le maximum de communes de manière directe ou indirecte »
Alors qu’en 2014, le Front National était présent dans 6 communes dans un département qui en compte 225, Louis Aliot cherche aujourd’hui à nouer des alliances autour de projets. Ce qu’il appelle des « contrats de gestion ». Selon le candidat à la mairie de Perpignan et représentant local du RN, il s’agit « de commencer à discuter d’un projet minimal de gestion autour de la fiscalité, du transport, de l’environnement. Plutôt que de dire que tel ou tel maire ait, à tout prix, une étiquette RN ».
♦ Jean-Pierre Garraud dénonce « les combinaisons et le cordon sanitaire sans vergogne » mis en place contre le RN
Élu lors des Européennes du 26 mai dernier, Jean-Pierre Garraud décrit « un monde étrange. Ces assemblées où il y a un monde fou, des bâtiments immenses. Où on va dans tous les sens, et où il y a des combinaisons qui se mettent en place »…
Alors que les partis souverainistes contestent l’existence même de la Commission européenne, nombreux sont ceux qui ne manquent pas de tout faire pour y avoir des élus. Et bénéficier de la cohorte d’indemnités et autres mises à disposition de moyens.
Jean-Pierre Garraud dénonce, ceux qui n’ont de cesse de militer pour le « pluralisme, le respect des règles et des minorités ». Et qui, dès que possible, assument « sans vergogne le cordon sanitaire » pour que les partis souverainistes n’obtiennent aucune vice-présidence. « C’est un vrai scandale », insiste l’élu. « Nous aurions dû avoir deux postes de vice-président au Parlement européen, nous ne les avons pas eus. Aucun des vice-présidents élus n’est issu du groupe identité et démocratie ».
Relire notre article sur la visite de JP Garraud lors de la campagne des Européennes.