Article mis à jour le 24 septembre 2024 à 09:13
Depuis 2014, Perpignan n’a plus d’école nationale des Beaux-Arts ; une nouvelle école, municipale cette fois, devrait voir le jour dès septembre 2023.
Décryptage avec Steve Golliot-Villers, artiste multifacette reconnu dans les Pyrénées-Orientales, et en tant qu’ancien élève de l’école des Beaux-Arts, membre du comité de pilotage de la nouvelle école municipale des Beaux-Arts de Perpignan.
Au-delà de toute querelle politicienne, ce qui intéresse Steve «c’est que Perpignan, peu importe son maire, soit en capacité, de fournir un enseignement plastique à ses citoyens. Après si l’école fonctionne, les politiques vont se gargariser du succès ; mais si au passage, des enfants, des retraités, ou des chômeurs ont eu des cours de dessins, c’est ça qui compte ! L’art plastique est une façon de libérer son esprit, d’envisager le monde.»
Huit disciplines artistiques pour la nouvelle école des Beaux-Arts de Perpignan
L’école des Beaux-Arts de Perpignan fermée en 2014 par l’ancienne équipe municipale va-t-elle renaître ? Steve s’emporte : «le fait que les deux précédents maires aient massacré l’école nationale des Beaux-Arts de Perpignan fait qu’on n’aura plus jamais d’école nationale à Perpignan !» Par ailleurs, la politique culturelle prévoit un seul établissement par région ; et la région Occitanie en compte déjà 2, un à Montpellier, et le second à Toulouse. Alors quel est ce nouveau projet ? «Il s’agit d’une école à destination des citoyens perpignanais et non d’un cursus diplômant.» Même si Steve n’exclut pas que l’école puisse devenir un jour une prépa d’intégration aux études artistiques.
L’ancien élève des Beaux-Arts de préciser qu’il s’agira de cours du soir, les mercredis, les samedis, ou les vacances, et à destination d’un public amateur, enfants, ados et adultes.
Quels enseignements ? À terme, huit disciplines sont prévues : les bases avec le dessin ou la peinture, mais aussi des disciplines plus plébiscitées par les jeunes publics tel que le graff au sens large regroupé dans les «arts urbains». La photographie, l’histoire de l’art ou la céramique seront aussi au programme. Plusieurs points, dont le budget, doivent encore être validés en conseil municipal avant que les recrutements d’enseignants soient lancés.
Une école des Beaux-Arts sur plusieurs sites : l’ancien évêché de Perpignan et le 2e étage du centre d’art contemporain
Si les locaux voisins du Couvent des Minimes sont destinés à recevoir des résidences d’artistes, la majorité des cours seront dispensés au 2e étage du centre d’art contemporain. Là même où les anciens étudiants des Beaux-Arts suivaient leurs cours. Steve se souvient de la fermeture des anciens Beaux-Arts après 199 ans d’existence. «C’était une hérésie de fermer cette école, et c’est une bonne chose d’en ouvrir une autre. Aujourd’hui, Perpignan consomme la culture, elle doit aussi devenir productrice de cette culture.» En 2014, l’ancienne équipe municipale avait fermé les Beaux-Arts de Perpignan arguant de son coût trop élevé en relation avec le faible nombre d’étudiants.
Désormais, une partie des locaux (rue Foch) verront bientôt l’ouverture d’un centre médical, quand le second bâtiment – sur la place du Pont d’Envestit – est lui-même divisé en 2 : le centre d’art contemporain au 1er étage et la future école municipale des Beaux-Arts au second. Les enseignements pourront aussi se délocaliser dans les mairies de quartiers.
Depuis l’élection de la nouvelle équipe municipale, l’adjoint à la culture a lancé un comité de pilotage qui compte plusieurs artistes locaux, des enseignants d’arts plastiques d’établissements des Pyrénées-Orientales ou des anciens étudiants des Beaux-Arts.
Ce comité d’une vingtaine de personnes planche sur les enseignements, les besoins en matériel et en fournitures, leur éventuelle prise en charge par la mairie, les partenariats ou les passerelles avec les différents acteurs culturels locaux.
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