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Les tortues Noa et Kattrin retrouvent la liberté dans cette réserve de Méditerranée

Les tortues Noa et Kattrin retrouvent la liberté dans cette réserve de Méditerranée

Article mis à jour le 8 juin 2024 à 22:55

Ce vendredi 7 juin 2024 restera un jour marquant pour Noa et Kattrin. À 11 h 30, ces deux petites tortues ont retrouvé la liberté dans les eaux bleues de la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls.

Autour des deux jeunes spécimens, un cortège d’écoliers excités par l’événement. Quelques mois auparavant, ces tortues avaient été accidentellement capturées dans un filet de pêche.

Dès 9 h 30, 140 jeunes de la primaire à la terminale et une ribambelle d’accompagnateurs formaient le cortège pour cet événement exceptionnel à plus d’un titre. Les rires et les cris d’impatience des écoliers se mélangent aux légers clapotis de l’eau dans le port de Banyuls-sur-Mer. Hermeline Malherbe, présidente du Département des Pyrénées-Orientales, Jean-Michel Solé, maire de Banyuls-sur-Mer et Christian Grau, maire de Cerbère, étaient également présents pour saluer la remise à l’eau de Noa et Kattrin.

Hugo Latriche, le plongeur chargé du lâcher, déclarait, la voix saturée par l’émotion, « c’est extraordinaire, je suis tellement fier de pouvoir vivre ce moment et le partager avec vous tous. »

Vers 11 h 00, plusieurs bateaux quittaient le port de Banyuls-sur-Mer. Au large, entre le cap Béar et la bouée nord de la réserve, les tortues sont remises à l’eau avec la plus grande précaution.

Credit photo Michel Jauzac/CD66

Noa pèse 6,3 kg et mesure 50 cm, c’est la première à mettre les pattes à l’eau devant le regard admiratif et les applaudissements des passagers des huit bateaux alentour.

Puis c’est au tour de Kattrin qui pèse 8,5 kg et mesure 60 cm, de retrouver l’eau de la Méditerranée. Les jeunes à bord de « l’Aquavista » ont pu admirer les deux animaux quelques secondes avant qu’ils ne plongent dans le bleu des profondeurs.

« Les enfants ont besoin de voir l’animal pour se sentir concernés »

Hormis le moment insolite, l’événement est avant tout un moyen de sensibiliser à la préservation des espèces marines. En effet, le personnel de la réserve marine de Cerbère-Banyuls a volontairement choisi de médiatiser l’événement. « C’est vrai que les limaces de mer, c’est beaucoup moins classe que les tortues » ironise Julien Lecezic, saisonnier à la réserve marine de Cerbère-Banyuls. Bien que la tortue ne soit pas l’animal le plus répandu sous nos latitudes, les responsables de la réserve assument leur choix. « Cela nous permet d’être davantage médiatisés » ajoute Julien.

Pour ADN Nature, association qui organise le lâcher de tortues, l’objectif est simple. Il faut attirer l’attention sur la protection de la biodiversité.

« On essaie d’engager chacun des citoyens à être conscients des conséquences de leur potentiel mode de vie ». Il est aussi important d’inviter des jeunes à participer pour les sensibiliser à la protection de la biodiversité. « C’est un moyen extraordinaire de faire de la pédagogie. Les enfants ont besoin de voir l’animal, de concret, pour se sentir concernés.  » s’enthousiasme Hugo Latriche.


La réserve marine de Cerbère-Banyuls agit aussi auprès des pêcheurs. Plutôt que de les rejeter à la mer quand elles sont prises accidentellement dans leurs filets, les pêcheurs sont encouragés à ramener les espèces marines vers des organismes spécialisés . « Si on relâche une tortue après qu’elle s’est débattue pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures, dans les filets, elle risque de mourir » explique Julien Lecezic.  « De plus en plus, les pêcheurs connaissent le fonctionnement de la réserve et la respectent » affirme Hermeline Malherbe.

Mais en fait, c’est quoi la réserve de Cerbère-Banyuls ?

Ce lâcher de tortues s’inscrit dans un programme de célébration des 50 ans de la célèbre réserve naturelle. Trois ans après sa création en 1974, le département reprend la gestion de la réserve marine. Celle-ci représente aujourd’hui un espace de 650 hectares. Un dixième de la réserve est une zone dite de « protection renforcée ». La pêche, la plongée ou même l’apnée sont strictement interdites. Ce territoire sanctuarisé accueille 1 200 espèces animales et 500 espèces végétales. Un projet d’extension du périmètre de la réserve est prévu.

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Florian Salvat