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À Perpignan, Éric Ciotti présente son livre et apporte son soutien à Louis Aliot pour les municipales 2026

À Perpignan, Éric Ciotti présente son livre et apporte son soutien à Louis Aliot pour les municipales 2026

Non, rien de rien, Éric Ciotti ne regrette pas d’avoir franchi le « cordon sanitaire » qui séparait la droite de l’extrême droite. Ce 1er juillet, le député des Alpes-Maritimes et président du tout jeune parti UDR était à Perpignan pour signer son livre « Je ne regrette rien » aux éditions Fayard.

Pour rappel, lors de sa dernière visite dans les Pyrénées-Orientales, celui qui a fait le choix de se rapprocher du Rassemblement national lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, était en campagne pour prendre la tête d’un parti qu’il a fini par lâcher pour créer son propre mouvement politique. Pas à une incohérence près, Éric Ciotti explique qu’il a fait ce choix car il s’est heurté au conservatisme des « chapeaux à plumes » des Républicains.

Après avoir répondu à la presse, le député s’est rendu à l’hôtel Pams pour rappeler son parcours devant une centaine de personnes. Dans l’assistance, des élus historiques des LR côtoyaient des élus du Rassemblement National, signe que le pari de l’union des droites est en passe d’être réussi.

Éric Ciotti se dit déçu par son ancien parti et ne regrette pas de l’avoir abandonné

Dans ses interventions à Perpignan comme dans son ouvrage Je ne regrette rien, Éric Ciotti ne cache pas son amertume envers Les Républicains. Un parti qu’il accuse d’avoir « trahi ses électeurs », préférant selon lui « des accords électoraux avec Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon » plutôt qu’un rapprochement assumé avec le RN.

ERIC CIOTTI

Il dénonce un appareil figé, « dominé par les intérêts personnels » et une direction incapable de redonner une colonne vertébrale idéologique à la droite. « J’ai voulu changer ce parti de l’intérieur, mais j’ai trouvé face à moi les conservatismes des chapeaux à plumes », écrit-il, évoquant les élites LR comme un obstacle à toute refondation. Faute de réforme possible, il dit avoir tiré les conséquences de cet échec en fondant l’Union des Droites Républicaines (UDR).

L’extrême droite : « un vocable » inventé par la gauche selon Ciotti

Questionné sur ce rapprochement avec l’extrême droite bien loin des valeurs fondatrices du gaullisme, Éric Ciotti a rétorqué « L’extrême droite du temps du Général De Gaulle n’a rien à voir avec ceux que l’on qualifie aujourd’hui d’extrême droite. L’extrême droite, c’est un vocable de la gauche qui, elle, est devenue extrémiste. »

Le député qui a débuté en tant qu’attaché parlementaire, rappelait son attachement aux valeurs de la droite : « l’autorité », « la préservation de notre identité, notre histoire, notre culture et nos modes de vie. » Des propos qui n’ont rien à envier à ceux que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et nouveau patron des LR, tenait début juin à Canet-en-Roussillon. 

Pour rappel, au-delà des historiens qui sont unanimes sur l’appartenance du Rassemblement national à l’extrême droite, le Conseil d’Etat lui-même a tranché en rejetant la demande du parti dirigé par Jordan Bardella. Le Rassemblement national avait saisi la plus haute juridiction française afin d’être extrait du bloc « extrême droite » utilisé lors des élections.

Perpignan, laboratoire d’une droite recomposée autour du RN

Dans la chaleur étouffante de ce début juillet au cœur de Perpignan, une centaine de sympathisants était réunie pour entendre Éric Ciotti. Face à ce dernier, François Lietta – référent UDR pour les Pyrénées-Orientales – et Louis Aliot, des militants RN, d’autres des Républicains et ceux ayant quitté ces deux formations pour celle d’Éric Ciotti. Selon François Lietta, le mouvement compterait à ce jour 200 adhérents. Si on est loin des 1 500 encartés à la fédération du RN 66, ces adhérents UDR sont le signe que, sur le terrain, la frontière entre Les Républicains et le parti à la flamme est prête à céder.

ERIC CIOTTI LOUIS ALIOT FRANCOIS LIETTA
De gauche à droite, François Lietta, Louis Aliot et Éric Ciotti

Avant Éric Ciotti, Marine Le Pen, sa nièce Marion Maréchal, ou Éric Zemmour avaient appelé de leurs vœux cette union. Force est de constater qu’à Perpignan et dans les Pyrénées-Orientales, les militants des Républicains, mais aussi de plus en plus d’élus, sont séduits par ce discours.

Une liste portée par Louis Aliot et soutenue par Éric Ciotti

Devant l’assemblée réunie à l’Hôtel Pams, Louis Aliot a loué le courage d’Éric Ciotti de celui qui, en 2024, avait « osé briser les carcans d’un parti verrouillé » pour « défendre ses convictions au prix de l’isolement et de l’hostilité de ses propres pairs ». Le maire de Perpignan et vice-président du RN a rappelé sa stratégie pour remporter les municipales de 2020.

« Nous avons conquis cette mairie en rassemblant au-delà des étiquettes. Il faut continuer en ce sens. » Rappelant que sa première équipe comptait des membres issus du RN, du centre, de la droite ou encore d’ex-socialistes, il a défendu une logique de coalition locale. En 2026, la liste portée par Louis Aliot pourrait embarquer nombre de personnalités de la droite traditionnelle qui restaient, jusque-là, fidèles au parti héritier du gaullisme.

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