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Échange avec Jackie Surjus-Collet : Face au spectre des baisses de budget, l’Archipel Perpignan « debout pour la culture »

JACKIE SURJUS-COLLET RENTREE ARCHIPEL

Article mis à jour le 3 février 2025 à 16:28

Le 30 janvier 2025, à Perpignan, les responsables de l’Archipel et du Mediator sont montés sur scène pour dire leur inquiétude face aux coupes dans le budget de la Culture et notamment du spectacle vivant.  

Pour Jackie Surjus-Collet et Julien Bieules, respectivement directrice de l’Archipel et programmateur du ElMediator, il est important de se joindre au « mouvement national pour signifier l’importance du service public de la culture ». Échange avec Jackie Surjus-Collet.

Chaque jour qui passe sans vote du budget amène son lot de déconvenues concrètes pour le quotidien des Français. Et cette fois, ce sont les acteurs culturels à travers tout le pays qui voient rouge. Au-delà de la lettre ouverte adressée à Rachida Dati, ministre de la Culture, le mouvement « Debout pour la culture » porté par le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) relaye les initiatives dans l’ensemble des scènes de spectacle. À Perpignan, ce fut lors de la première de « Bigre » qu’acteurs, responsables et publics se sont levés pour défendre la culture. « Les annonces nationales sont des plus inquiétantes pour la création artistique et l’accès de chacun et chacune à la culture ! »

Jackie Surjus-Collet, pourquoi participer à ce mouvement « debout pour la culture » ?

Bien sûr qu’il y a cette crise monumentale et qu’il faut que tout le monde se serre un peu la ceinture, mais nous avons le sentiment qu’une fois de plus, on nous rappelle qu’on est accessoires. Alors que nous contribuons pour une part importante au PIB de nos territoires. Par exemple une saison à l’Archipel, ce sont 160 000 euros dépensés en chambres d’hôtel. Ces personnes font aussi vivre la ville et le territoire, tout cela a un impact économique indéniable. Le budget de la culture va être amputé de 130 millions d’euros dont 42 millions pour la création.

L'Archipel se fait le VRP de la culture dans les Pyrénées-Orientales

Avec ces baisses, on va tous se retrouver avec des difficultés de trésorerie, pour payer les salaires, les artistes, tout simplement pour assurer le quotidien. Alors on s’est dit qu’il fallait rappeler notre rôle, dans le social, dans la démocratisation, dans les quartiers. Comment prendre la parole, comment se faire entendre alors que tous les services publics, de l’éducation, à la santé sont remis en cause. Il faut comprendre que même si nous travaillons dans la culture, nous ne sommes pas hors-sol.

Après un petit discours très simple, nous demandons au public de se lever avec nous pour dire que la situation est super grave et que nous tenons au service public de la culture.

« Est-ce dans la culture qu’il y a le plus d’économies à faire ? »

Je tiens à rappeler que nous ne sommes pas hors-sol, on sait bien que l’éducation nationale est impactée, les hôpitaux ! Mais est-ce dans le budget de la culture qu’il y a le plus d’économies à faire ? Combien pèse le budget de la culture sur le budget national ? Et le public a suivi, ils nous ont demandé comment ils peuvent nous aider. Mais est-ce vraiment à eux de se substituer à la puissance publique ? De notre côté, nous nous démenons pour aller chercher du mécénat parmi les entreprises, mais notre territoire ne compte pas beaucoup d’entreprises capables de nous soutenir.

Crise sanitaire, inflation, l’Archipel souffre aussi de sa structuration originelle

Si le théâtre de l’Archipel affiche un budget annuel d’environ 6,4 M€ répartis entre la ville de Perpignan, la communauté urbaine, la Région et l’État*, une des problématiques spécifiques de la structure est le montant de son loyer. Jackie Surjus-Collet rappelle que le mode de financement d’une structure culturelle via un partenariat public privé était unique en France.

« Anticipant déjà le manque de visibilité, fin 2024, j’ai fait le tour des tutelles en rappelant que nos marges artistiques étaient absorbées par l’inflation et aussi par le loyer lié au partenariat public privé. » Si la ville de Perpignan a voté un soutien exceptionnel, la directrice doit se rendre à l’évidence. « J’envisage malgré tout de réduire le nombre de rendez-vous ». Si pour le moment, la fermeture provisoire, comme dans d’autres théâtres, n’est pas encore à l’ordre du jour, la situation est compliquée par la hausse des prix.

« Nous sommes très fragilisés face à cette crise financière et écologique, et à cela s’ajoute notre problématique liée au PPP**, qui grignote la marge artistique. »

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*La directrice de l’Archipel rappelle que le Département des Pyrénées-Orientales n’a jamais fait partie des partenaires.
**PPP, Partenariat Public Privé.

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