65 ! C’est notre chiffre de la semaine… Malgré les 573 adoptions en 2024, rien n’y fait, le refuge perpignanais ne désemplit pas. Les adoptants ont offert un foyer à des chiens, des chats, des NAC (nouveaux animaux de compagnie) et même à un cheval. L’association a tout de même recueilli 607 animaux l’année dernière.
Et si votre futur compagnon se trouvait à la SPA de Perpignan ? Ce 27 janvier 2025, 32 chiens, trois chats, un coq, 19 chèvres, cinq moutons, deux rats, une lapine et deux cochons, Serrano de Bergerac, et Aoste, espèrent rejoindre une famille pour la vie. Au total, 65 animaux attendent une adoption.
En additionnant les chiffres, les deux refuges des Pyrénées-Orientales, à Perpignan et à Torreilles, ont pu placer 870 animaux en adoption, et en ont pris 896 en charge.
À Perpignan, le refuge de la SPA face à un manque de place pour accueillir les animaux
À peine passées les portes de la SPA de Perpignan, certains toutous remuent la queue et retrouvent un peu de bonheur auprès des bénévoles. Tiago, Dolche, Ukata … ils sont nombreux à avoir connu un début de vie difficile. Et 2025 commence par une triste réalité pour la SPA de Perpignan : le manque de place pour accueillir d’autres pensionnaires.
« Certaines personnes vont jusqu’à jeter des chiens par-dessus les grilles du refuge. Les animaux sont amaigris, affaiblis, en l’absence de soins… », raconte Aurélie Mazars, responsable de la SPA de Perpignan depuis deux ans.
Au-delà des abandons, chaque année, le refuge est réquisitionné pour accueillir des animaux saisis par les forces de l’ordre pour des cas de maltraitance ou de trafics. Ce mois de janvier, 20 chats sont arrivés au refuge dans un triste état. Tant que l’enquête suit son cours, ils ne peuvent être mis à l’adoption. « De toute façon, ils sont en trop mauvaise santé pour être adoptés », regrette Aurélie.
Mais parfois, il y a de belles histoires. « Nous avons retrouvé sept ou huit cochons d’Inde abandonnés à proximité du refuge, enfermés dans des caisses en plastique. « On les a récupérés, soignés et ils ont tous été adoptés », poursuit, satisfaite, la responsable de la SPA.
« Nous avons fait adopter Elia et ses onze petits »
À la SPA de Perpignan, plusieurs formules d’adoption sont proposées. Une participation financière aux frais (vétérinaire, alimentation, hébergement) est demandée aux adoptants. Et les tarifs varient selon l’âge, l’espèce et les caractéristiques de l’animal. De 60 € pour une adoption « sauvetage » à 360 € pour un chiot de moins de six mois.
Hormis les adoptions, le refuge a aussi besoin de bras, et fait régulièrement appel aux bénévoles. En 2024, plus d’une quarantaine de personnes donnent de leur temps régulièrement, essentiellement pour les balades, mais l’association recherche aussi des bras pour aider au nettoyage, ainsi que pour la socialisation de certains animaux.
Thiago a quatre ans, mais il faudra user de patience pour le câliner.
Il est également possible d’apporter un autre type de soutien au refuge. En devenant famille d’accueil ou relais, certaines personnes ouvrent leurs portes de manière définitive ou ponctuelle aux animaux. Ce fut notamment le cas pour cette femelle Berger prénommée Elia et sauvée de la fourrière alors qu’elle était sur le point de mettre bas.
« C’est l’un de mes plus beaux souvenirs, nous avons réussi à sauver et à faire adopter les onze petits d’Elia, et aujourd’hui tout le monde va bien ! »
Une baisse alarmante des adoptions : un défi pour la SPA de Perpignan
En 2024, 39 863 animaux ont trouvé une nouvelle famille grâce aux refuges de la SPA en France. Un chiffre encourageant, mais en baisse, notamment pour les chiens. Seuls 11 683 placements ont été réalisés, une diminution de 6,4 % par rapport à 2023.
Cette tendance s’explique par le contexte économique difficile, mais aussi par une appétence pour certains chiens, type malinois, qui nécessitent des connaissances spécifiques et une éducation exigeante. Leur adoption demande plus de temps et d’investissement, ce qui freine certains adoptants. La réalité confirme les statistiques : la grande majorité des chiens à l’adoption à Perpignan sont de grands chiens, comme Trust, un berger allemand de deux ans qui pèse plus d’une quarantaine de kilos, ou encore Rio, ce Malinois de quatre ans qui ne demande qu’un maître expérimenté pour l’aimer.
Un permis de détention obligatoire, le vœu de cette militante pour des adoptions plus responsables ?
Depuis plusieurs années, la loi impose à chaque adoptant de s’engager en signant un certificat. Ce document, rendu obligatoire depuis deux ans, était censé freiner les abandons. Mais son impact reste limité, confirme Aurélie. « C’est un document qu’on demande de lire et de bien analyser. Mais je n’ai pas l’impression que ça ait un réel impact sur les gens. » Selon la responsable, tout le monde n’est pas fait pour avoir un animal et un engagement plus fort des adoptants est nécessaire. Mais alors que faudrait-il faire pour limiter les abandons ?
« Pourquoi ne pas instaurer un permis de détention pour les animaux ? », suggère Aurélie. L’idée fait son chemin : il s’agirait d’une formation permettant d’apprendre à bien s’occuper de son animal en fonction de son espèce et de ses besoins. La responsable souhaiterait également que l’obligation d’identifier son animal soit mieux respectée.
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