Article mis à jour le 15 octobre 2021 à 19:18
Au programme de ce pol’Hebdo, beaucoup de « Catalan ». Après l’affaire des panneaux Perpignan « La Catalane », c’est La Bressola et l’apprentissage de la langue qui fait débat. Et les politiques de s’échanger des amabilités sur le sujet. Mais ce vendredi était aussi un temps d’hommage, celui à Samuel Paty. Cet enseignant d’histoire-géographie mort le 16 octobre 2020.
♦ À propos de La Bressola, Louis Aliot dénonce une « polémique politicienne »
Après la conférence de presse organisée par La Bressola ce jeudi, c’est Louis Aliot qui a convoqué la presse. À la suite de cette conférence, les services de communication ont adressé un communiqué dans lequel le maire réfute toutes « les allégations des responsables de La Bressola qui accusent la Ville de Perpignan de vouloir « entraver » le projet de lycée et collège ».
Selon Louis Aliot, la nouvelle municipalité s’est intéressée au couvent des Clarisses, dès le lendemain de l’élection avec une première visite avec André Bonet, adjoint à la culture. « Dès ma prise de fonction au mois de juillet 2020, je me suis rendu sur ce site dont j’ai mesuré le caractère remarquable sur le plan patrimonial, historique et culturel. C’est la raison pour laquelle ce bâtiment a été identifié comme un des immeubles devant être sauvegardés par la collectivité. Cet objectif de préservation du patrimoine perpignanais est le seul et unique motif à l’origine de la décision de préempter le couvent des Clarisses« .
Selon le communiqué, la maire admet plusieurs rencontres avec les responsables de la Bressola, au cours desquelles, il n’aurait jamais été question du Couvent de sainte Claire, mais plutôt « des anciens locaux du GRETA et du site Percier ». Le maire de rappeler « soutien financier massif à cet établissement privé ». Selon Louis Aliot et les services de la mairie, il s’agirait de 190.000€ correspondant au forfait scolaire, mais aussi de la mise à disposition, « à titre gracieux, de l’ensemble des locaux d’enseignement ; ce qui constitue un régime d’exception par rapport aux autres établissements privés de la ville ».
Enfin, Louis Aliot déplore que certains alimentent cette polémique à des fins politiques. Selon Louis Aliot, cette accusation « ne résiste pas à la réalité financière. Qui, elle, démontre tout le soutien que le Ville apporte à l’enseignement du Catalan ».
♦ Pour le mouvement Agissons, il s’agit « d’un choix idéologique »
Par communiqué de presse, le mouvement représenté par Joan Nous déclare ; « Après l’épisode du logo et des panneaux, la semaine dernière, le premier magistrat de Perpignan en remet une couche avec le projet du collège et du lycée de la Bressola ». Pour le mouvement catalaniste, Louis Aliot imagine que ces écoles « seraient un nid à catalanistes d’extrême gauche ». Selon Joan Nou, il s’agirait pour Louis Aliot « d’une obsession ». Joan Nou de rétorquer : « Et non, M. le Maire, les parents qui mettent leurs enfants à la Bressola le font pour la pédagogie et la gymnastique linguistique (un atout pour travailler des deux côtés des Pyrénées) ».
Avant de rappeler les bons résultats des écoles en langue immersive. « La réussite de la Bressola n’est plus un secret, le collège Pompeu Fabra, est classé 4 ème meilleur collège du département avec un taux de réussite de 100% sur 40 candidats au Brevet des Collèges dont 92% de réussite au Brevet avec Mention ». Le mouvement, par la parole de son responsable appelle à la manifestation du 23 octobre à 11h, place Catalogne de Perpignan.
♦ Unitat Catalane reste dubitatif quant à l’explication des services de la ville concernant les panneaux en catalans
Après la réponse de Louis Aliot à notre sollicitation concernant le remplacement des panneaux « La Catalane » par « La Rayonnante », les services de la ville ont semblé vouloir temporiser en déclarant que la décision n’était pas actée. Concernant, les panneaux « Perpinyà », ces mêmes services ont indiqué qu’ils étaient démontés pour réparation ou maintenance. Selon Unitat Catalane, cette explication est « fantaisiste ! ». Le parti catalan s’interroge ; « depuis quand entretient-on le mobilier urbain et plus particulièrement la signalisation de cette façon ? Si le panneau a besoin d’un nettoyage, on le fait sur place et s’il est abîmé ou hors d’état on le remplace par un neuf, tout simplement. Toute autre modalité entraînant le démontage de l’ensemble des panneaux est pure invention sans fondement technique ».
Pour Unitat Catalane, « Aliot n’ose pas avouer son intention déjà latente de gommer toute marque de l’identité catalane trop visible de notre ville. Pourtant c’est bien l’un de ses chevaux de bataille ; permanence du drapeau français sur les remparts du monument emblématique qu’est le Castillet, suppression du qualificatif « la Catalane » pour l’insipide « rayonnante » et maintenant retrait des panneaux officiels portant le nom originel de Perpinyà ».
♦ Hommage à Samuel Paty
L’inspection académique a rendu hommage ce vendredi à l’enseignant décédé le 16 octobre 2020. Présents à cet hommage au collège Le Riberal de Saint-Esteve, la Préfecture, l’inspection académique et le Conseil Départemental ont organisé une prise de parole, et une minute de silence. Les institutionnels ont ensuite visité l’exposition « La Laïcité parlons-en ! » mise en place dans les couloirs du collège. La maire de Perpignan a quant à lui déposé une gerbe dans l’après-midi au square Jeantet Violet.
La Région a choisi de rendre hommage à l’enseignant en projetant son portrait et des extraits du recueil « Touche pas à mon professeur » sur les façades des Hôtels de Région de Toulouse et Montpellier. Ce sont les élèves et enseignants du collège Jean Racine à Alès qui ont réalisé « Touche pas à mon professeur. Le recueil « Touche pas à mon professeur » est en vente (3 €) à la librairie Sauramps en Cévennes à Alès, ou en téléchargement (1 €) sur ce lien. Les bénéfices sont intégralement reversés à la Ligue des droits de l’Homme et au foyer socioéducatif du collège Racine à Alès.
♦ Appel à la grève des AESH pour une revalorisation de leur métier éducatif
Les organisations syndicales syndicats FSU 66, CGT Educ’action 66, SUD éducation 66-11 appellent les accompagnants d’élèves en situation de handicap à une manifestation prévue le 19 octobre à 10h sur la Place de la Victoire à Perpignan. Parmi les motifs de la grogne des ces assistants scolaires, la rémunération. « Il faut augmenter les rémunérations de toutes et tous les AESH sur toute la carrière, avec comme objectif l’alignement sur la grille de catégorie B ». Mais aussi la création d’un véritable statut de la fonction publique pour ces personnels, ou garantir « la possibilité de contrats à temps complet pour vivre dignement de leur travail ». Après le rassemblement, la préfecture en présence de l’inspecteur d’académie recevra les manifestants.
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