Article mis à jour le 1 février 2022 à 13:13
Malgré leur préavis de grève du dimanche 23 janvier dernier et leurs demandes répétées d’ouverture de négociations sur une prime majorée, les agents de la brigade de nuit se disent déçus par « le manque de considération » du maire Rassemblement National de Perpignan qui est aussi l’élu à la sécurité. Ce 31 janvier, les policiers en colère avaient accroché une banderole sur le pont de la porte d’Espagne. Un slogan qui indiquait « Police Municipale, Nuit au rabais » et qui fut supprimé dans la même journée.
♦ Le malaise des « nuiteux » de Perpignan
Depuis son accession à la maire, Louis Aliot avait acté la création d’une police municipale nocturne. Dispositif mis en place dès le mois de novembre 2020. Les brigades de nuit (de 20h30 à 6h30) se composent de 2 équipes de 10 agents de terrain. Et 2 équipes d’agents affectés au poste de contrôle pour recevoir les appels et surveiller les écrans de contrôle des plus de 200 caméras de vidéo-protection de Perpignan. Les équipes du poste de contrôle revendiquent également une revalorisation de leur point d’indice.
« Pour la création de la brigade de nuit, on nous a demandé de nous porter volontaires, sans, dans un premier temps nous indiquer les modalités. Puis on nous a dit à l’oral et par mail, que l’on percevrait une prime de 300€ net mensuel par rapport au travail en journée. Ce qui nous semblait logique par rapport au travail qu’on allait fournir et aux profils auxquels on allait être confrontés. Sauf que dès le premier salaire, la prime sur le premier bulletin s’élevait à 140€ et non à 300€ ».
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Aujourd’hui, les 17 agents parmi les 20 agents de terrain souhaitent ouvrir des négociations sur cette prime qu’ils considèrent comme un engagement de la mairie. « Depuis le début, nous avons précisé que ce n’était pas ce qui avait été entendu. Et en janvier 2021, le maire lui-même nous avait demandé d’attendre un an. Au cours de l’année 2021, le directeur de la Police Municipale nous a confirmé travailler dessus. Et qu’ils étaient en train de réfléchir à comment nous verser cette prime et que le DRH allait nous recevoir.
Mais en janvier 2022, on a reçu un mail nous demandant d’être volontaires sur la brigade de nuit, alors qu’on y était déjà ! Insidieusement, on nous demandait d’écrire qu’on acceptait de rester à ces conditions jusqu’à la fin du mandat. En parallèle, le 2 décembre, nous avons rencontré les représentants du syndicat Force Ouvrière qui nous disait avoir obtenu une revalorisation du point d’indice pour l’ensemble des agents de la police. Mais rien de spécial pour la brigade de nuit ».
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♦ « Des revendications d’hommes et non des revendications syndicales »
Voyant que la situation s’enlisait, les « nuiteux » se sont rapprochés du syndicat majoritaire à la mairie. « Force Ouvrière nous a dit que la grève n’était pas une solution. On a joint la CFDT, parce que pour déposer un préavis de grève, on a besoin d’un syndicat. Mais la contestation ne vient en aucun cas des syndicats, mais bien des hommes de terrain. Nous ne sommes pas dans une guéguerre politique. »
« Et nous ne sommes pas non plus manipulés par les syndicats, nous parlons en notre nom propre ». Pour rappel, c’est le représentant syndical de la CFDT qui s’était exprimé dans la presse lors du préavis de grève du 23 janvier. Le syndicat Force Ouvrière avait pris ombrage de cette initiative et accusé la CFDT d’avoir manipulé les agents. « Une manœuvre dont le seul but est de préparer les prochaines élections professionnelles. »
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♦ « La seule réponse à notre préavis s’est faite dans la presse »
« Après notre mouvement de grève, nous n’avons eu aucun retour. Ni du directeur, ni de la mairie. La seule réponse a été dans la presse. Où nous avons appris que la moyenne de nos salaires était de 2.400 ou 2.500€ ; alors que le salaire le plus bas dans le service est 1.900€ prime comprise ! ». Selon les propos recueillis, rares seraient les salaires dépassant les 2.300€. Les agents attendent donc plus de considération de la part de la direction et de l’élu.
« Nous n’avons pas vraiment voulu faire grève. On ne veut pas impacter le quotidien des Perpignanais. Nous espérions faire réagir la mairie pour ouvrir les négociations. Pour enfin avoir un interlocuteur à qui parler. Mais depuis une semaine, on n’a aucune réponse, et on se sent encore moins considérés ! Le directeur s’offusque quand on parle de considération, mais au final, c’est clair qu’il n’en montre aucune vis-à-vis des agents ».
La mairie et la direction de la police municipale ayant choisi de ne pas répondre à notre précédente sollicitation, nous nous tenons à leur disposition s’ils souhaitent s’exprimer.
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