Article mis à jour le 21 décembre 2024 à 14:17
« Le maire que je suis ne remettra pas cette année le prix de la ville de Perpignan » a lancé laconiquement Louis Aliot lors de l’ouverture de la 36e édition du festival international de photojournalisme.
Face aux élus partenaires et aux invités, ce 31 août, le maire Rassemblement National de Perpignan n’a pas caché son courroux. En cause, le choix du jury de professionnels de récompenser du prix Rémi Ochlik de la ville de Perpignan le photojournaliste Loay Ayyoub pour son reportage « La tragédie de Gaza » paru dans le Washington Post.
Qu’il est loin le temps, où Louis Aliot, dans le cadre du premier Visa après son élection, déclamait un vibrant hommage à ces photographes, « hommes libres, sentinelles face aux injustices et aux obscurantismes. » En 2020, il se félicitait que Visa « montre la complexité du monde ». En 2024, le même Louis Aliot ne cache pas son agacement, sa colère et son amertume face à un festival qu’il considère déséquilibré dans la couverture des conflits.
« Certains conflits dominent l’actualité, sont instrumentalisés, et idéologisés. Et dans un même temps, d’autres conflits sont oubliés ou invisibilisés. » Louis Aliot cite les répressions au Venezuela, les affrontements au Sahel, au Soudan ou au Yémen. Selon le vice-président du RN, certaines crises ne seraient pas assez médiatisés. Mais c’est surtout le Visa d’or décerné pour le reportage intitulé « La tragédie de Gaza » qui ennuie Louis Aliot.
Un visa d’or qui passe mal pour la mairie de Perpignan
Si Jean-François Leroy qualifiait l’affichage du conflit Israélo-palestinien particulièrement de complexe, Louis Aliot ajoute une dimension politique au Visa d’or de la ville de Perpignan décerné cette année au travail du Gazaoui Loay Ayyoub. Ce photojournaliste, aujourd’hui réfugié en Égypte et dont le visa administratif est toujours pour le moment en suspens, a été récompensé par un jury indépendant. Mais pour le maire de Perpignan, il n’est pas question de remettre ce prix. « Je ne me fais pas à l’idée de cautionner un professionnel, aussi talentueux soit-il, aussi courageux soit-il, quand il parle d’actes de résistance lorsque les terroristes du Hamas envoient des milliers de roquettes sur des civils israéliens ! »
Le Venezuela, le Soudan ou les massacres du 7 octobre projetés à Visa pour l’image
Une erreur dans le protocole de l’inauguration offre au directeur de Visa pour l’image un temps de répit pour réfléchir à la réponse qu’il apportera au maire et à son propos bien moins polissé que lors de précédentes éditions. « Monsieur le maire, j’ai entendu votre discours, et j’y adhère », débute Jean-François Leroy. Avant de préciser, « le Venezuela, le Soudan seront présents dans nos soirées. Et n’oublions pas non plus le 7 octobre. Les massacres terroristes du Hamas seront particulièrement abordés dans la soirée de jeudi soir. »
Le fondateur se justifie : « effectivement il y a des choix éditoriaux, mais nous essayons de couvrir toute l’actualité du monde. Et les expos c’est une chose, mais les soirées c’est vraiment complémentaire. » Après avoir invité les festivaliers à découvrir les expositions, Jean-François Leroy s’est empressé d’aller parler avec Louis Aliot. Moment que tous les photographes présents ont choisi d’immortaliser.
Finalement, la 36e édition de Visa pour l’image n’aura pas échappé à sa polémique. Après les Gilets jaunes ou le référendum catalan, c’est le conflit israélo-palestinien qui a déchaîné le mundillo perpignanais.
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