« Prêt à tourner » | Et si votre maison accueillait les équipes de votre série préférée ?

Le fonctionnement de la plateforme « Prêt à tourner » est très simple selon Sylvie Roussel. Deux types d’utilisateurs peuvent s’y inscrire gratuitement : les professionnels de l’audiovisuel et les propriétaires qui souhaitent mettre à disposition leur bien. La création de l’annonce, à la façon d’une mise en location sur Airbnb ou Leboncoin s’effectue en trois étapes. Le propriétaire fait la description de son bien, avant d’ajouter des photos et les dates de disponibilités. Les sociétés de production peuvent contacter les propriétaires via une messagerie sur la plateforme et convenir d’une visite.

Si la plateforme est gratuite pour les propriétaires, « Prêt à tourner » prélève une commission de 20% auprès des sociétés de production. Pour Sylvie Roussel, « Prêt à tourner » est « la première plateforme digitale internationale pour le repérage de lieux de tournage incluant une géolocalisation. Une startup novatrice puisque ce concept-là, n’existe pas, ni ici, ni à l’étranger ». Sylvie Roussel qui parfois passé beaucoup de temps et d’énergie en quête d’un lieu de tournage, cette plateforme réduit les délais de repérage et répond à un réel besoin des sociétés de production.

Les sociétés de production sont à la recherche de lieux variés et pourront donc retenir une maison d’architecte, puis un appartement ou une maison familiale, un bateau, un manoir… Tous les biens peuvent être enregistrés sur la plateforme, et pas seulement « des villas magnifiques avec piscine et hammam » comme tient à le souligner la créatrice de « Prêt à tourner ». Les propriétaires peuvent être contactés pour tourner une publicité, un long-métrage, une série, un shooting photo… À ce jour, ce sont 3.000 biens qui sont enregistrés sur la plateforme « Prêt à tourner ».

Selon Sylvie Roussel, l’équipe de « Prêt à tourner » se rend disponible pour ses utilisateurs. Le propriétaire peut être accompagné pour mettre en ligne et optimiser son annonce. Ensuite les équipes s’occupent de la gestion des demandes de location, et le bien est loué clé en main. Par ailleurs insiste Sylvie Roussel, toutes les inscriptions des professionnels et les demandes de tournage sont vérifiées en amont. Installée au Pôle Action Média du Soler, « Prêt à tourner » compte une agence à Boulogne-Billancourt (92), et des filiales à Barcelone, Dublin et Los Angeles.

Si les propriétaires de logements vacants n’ont pas entendu l’appel de Guy Durand en mai dernier pour faire face aux difficultés de logement des travailleurs saisonniers, cette information risque de retenir leur attention. Louer son bien est l’occasion pour les propriétaires de découvrir les coulisses d’un tournage, de rencontrer des acteurs, de voir sa maison dans un film, mais aussi de gagner de l’argent.

Et il faut dire que les tarifs journaliers sont plutôt attractifs : à partir de 1.500 € pour un tournage et 1.000 € pour un shooting photo. De quoi encourager certains propriétaires de locaux vacants à franchir le pas. Pour rappel, en 2021, on dénombrait 86.000 résidences secondaires dans le département des Pyrénées-Orientales ; soit environ un quart des logements.

Elle-même originaire de Perpignan, Sylvie Roussel connaît fort bien le territoire. « Les Pyrénées-Orientales sont une terre de tournage. Dans la même journée, vous pouvez tourner à la mer et à la montagne« . Cette configuration est un très bon point pour une équipe de tournage. Pour Sylvie Roussel, il faut « créer le besoin et savoir délocaliser ». Paris, souvent plébiscité pour les tournages, ne pourra plus accueillir autant de productions qu’auparavant, pour des raisons écologiques et économiques.

Pour rappel, le département des Pyrénées-Orientales a déjà accueilli plusieurs tournages dont celui de la série policière Les Innocents, en 2017. Diffusée au début de l’année 2018, celle-ci avait été tournée en totalité dans le département. En plus de la CCI ou de l’hôpital de Perpignan, des appartements privés avaient été choisis pour tourner plusieurs scènes en intérieur. Plus récemment, c’est la commune des Angles qui a accueilli le film Pétaouchnok.

En 2017, Frédéric Berthe, le réalisateur de la série Les Innocents, s’était insurgé. Il avait déclaré que l’Île de la Réunion était moins enclavée que Perpignan ! Faute de tournage, les techniciens quittaient le département et qu’il est difficile de les faire revenir. Depuis 2017, et même si en 2022, la nouvelle ligne à grande vitesse tarde à rejoindre Perpignan, Laurent Gauze, président de la CCI, se targuait d’être de plus en plus sollicité par les professionnels de la filière audiovisuelle.

Via un communiqué de presse récent, Laurent Gauze déclarait : « la CCIPO ne peut que soutenir ces initiatives et jouer un vrai rôle de facilitatrice pour leur développement. (…) Accueillir une série télévisée à succès travaille sur l’image des lieux où elle est tournée. La région d’accueil gagne une incroyable visibilité, des retombées économiques importantes et enregistre un afflux de visiteurs. Cela vaut toutes les campagnes publicitaires. Marseille et Sète peuvent en témoigner ! »