Article mis à jour le 28 juin 2024 à 21:54
Pour les législatives, les agriculteurs des Pyrénées-Orientales lancent une invitation aux aspirants députés pour un Grand débat le 27 juin prochain.
À la manœuvre, la FNSEA* et les Jeunes agriculteurs des Pyrénées-Orientales, les deux principaux syndicats du département. Après les manifestations de la profession en janvier dernier, les représentants syndicaux veulent entendre les candidats sur leur positionnement sur les enjeux et préoccupations du monde agricole (hausse des charges, souveraineté alimentaire, rémunération, production et compétitivité, installation et renouvellement des générations, retraites, gestion de l’eau et foncier agricole…). En mode Grand débat, les candidats sont attendus le 27 juin prochain à Torreilles.
Les agriculteurs dans l’incertitude
Selon Jean Henric, viticulteur à Bages et responsable des Jeunes agriculteurs 66, il s’agit de comprendre les lignes politiques que porteront les députés à partir du 8 juillet prochain. « Nous l’avions déjà fait aux dernières législatives. L’idée est de connaître les principaux candidats sur le département et leur vision de l’agriculture. Nous souhaitons aiguiller nos agriculteurs vers le meilleur choix », précise Jean Henric.
Questionné sur le bilan des députées sortantes, le vigneron se dit satisfait. « On est très contents de ce mandat. Elles ont toujours été présentes quand on les a sollicitées et ont toujours fait remonter nos demandes. » Dans ce débat, les quatre députées RN, en campagne pour leur réélection, n’ont guère de crainte à avoir. En revanche, les agriculteurs, par la voix de Jean Henric, se montrent particulièrement hostiles au discours développé par le Front Populaire. « On veut entendre ce que les autres candidats ont à dire sur l’agriculture. Nous sommes inquiets à l’idée de l’arrivée d’un nouveau gouvernement de gauche qui voudrait, dès le lendemain de son élection, arrêter tout ce qui est pesticide. En gros, ils veulent tuer l’agriculture en France. »
Les mesures négociées lors de la mobilisation du mois d’avril n’ont pas été ratifiées
Clauses miroirs, transparence pour le consommateur, et rémunération pour les producteurs, les mesures négociées par le gouvernement de Gabriel Attal devaient entrer en vigueur à la fin de l’été. « Mais avec la dissolution, tout est remis en question », déplore le jeune agriculteur.
Même s’il refuse toute politisation, Jean Henric décline volontiers les mesures portées par une droite nationaliste. Et concernant l’arrêt d’une main d’œuvre étrangère prôné par le RN, le viticulteur se veut rassurant. « J’ai des amis maraîchers ou arboriculteurs qui sont obligés de prendre des Sud-Américains, des Espagnols ou des Nord-Africains. Parce que les Français ne veulent plus travailler. Mais je pense qu’il y aura quand même des dérogations. » Depuis mars 2024, la FNSEA a lancé un outil clé en main afin de pouvoir recruter des saisonniers hors Union européenne. « Mes saisonniers agricoles » permet un accompagnement complet.
*FNSEA, Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles.
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