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Pyrénées-Orientales : pourquoi les restrictions d’eau sont renforcées malgré la pluie de juillet ?

Pyrénées-Orientales : pourquoi les restrictions d’eau sont renforcées malgré la pluie de juillet ?

Article mis à jour le 7 août 2025 à 17:06

Malgré des précipitations ponctuelles en juillet, la situation hydrologique dans les Pyrénées-Orientales reste critique. C’est le constat dressé par le Comité Ressource en Eau, réuni le 5 août. En réponse, un nouvel arrêté préfectoral renforce ou maintient les mesures de restriction des usages de l’eau dans plusieurs zones du département.

Ces restrictions, en vigueur jusqu’au 30 septembre, visent à préserver une ressource menacée par une sécheresse structurelle, particulièrement marquée dans les secteurs du Tech, de la Têt et de l’Agly.

Un été sous surveillance hydrologique constante

Le département des Pyrénées-Orientales fait face à une tension croissante sur sa ressource en eau, accentuée par deux années de sécheresse consécutives. Les épisodes pluvieux enregistrés en juillet, concentrés sur l’aval des cours d’eau, ont permis une baisse ponctuelle des besoins en irrigation, mais n’ont pas suffi à recharger les sols ni les nappes phréatiques.

Infographie © Syndicat Mixte pour la protection et la gestion des nappes de la plaine du Roussillon

Dans son communiqué du 7 août, la préfecture précise que les débits des rivières Têt et Tech sont maintenus uniquement grâce aux lâchers des barrages et aux restrictions déjà en place. Cependant, certains affluents de la Têt, comme le Caillan, la Castellane ou le Llech, tendent vers l’assec. Le Tech, quant à lui, voit ses débits approcher les seuils de crise, tant en amont qu’en aval.

Des nappes phréatiques au plus bas malgré un été orageux

Le bulletin de situation des nappes du 1er août 2025 confirme une tendance alarmante. Neuf piézomètres sont actuellement en état de crise, notamment dans les unités de gestion des Aspres-Réart, de l’Agly-Salanque et de la vallée du Tech. Le secteur des Aspres présente des niveaux historiquement bas, très inférieurs aux seuils critiques.

La vallée de la Têt, et en particulier sa partie amont (Millas), est récemment passée en alerte. Même les précipitations orageuses de juillet, ayant porté à 74,4 mm le cumul mensuel à Perpignan, n’ont eu qu’un impact limité sur la recharge des nappes souterraines. Ce constat s’explique par l’inefficacité des pluies estivales à pénétrer les sols secs.

Ce qui change dans l’arrêté préfectoral du 7 août

Le préfet a décidé d’adapter les restrictions pour refléter la gravité de la situation. Le Tech franchit un seuil de gravité supplémentaire, passant du niveau d’alerte à l’alerte renforcée. La Têt reste en alerte, mais des efforts accrus sont demandés, notamment sur ses affluents. L’Agly est maintenu en crise en amont, en alerte à l’aval.

Restrictions secheresse PO. 30092025
Infographie © Préfecture des Pyrénées-Orientales

Du côté des eaux souterraines, la situation reste inchangée : les nappes du Tech, des Aspres et de l’Agly sont toujours en crise. Les zones Côte Nord, Côte Sud et Têt demeurent en alerte, avec une vigilance accrue sur certains secteurs côtiers comme Alénya et Torreilles.

Des contrôles renforcés et un appel à la responsabilité

Face à une situation hydrologique « encore fragile et susceptible d’évoluer rapidement », les réunions mensuelles du Comité Ressource en Eau sont maintenues pour ajuster rapidement les mesures en fonction des évolutions climatiques et des usages.

Parallèlement, les services de l’État poursuivent leurs campagnes de contrôle pour vérifier le respect des restrictions. La préfecture appelle tous les usagers – collectivités, agriculteurs, particuliers – à poursuivre leurs efforts pour économiser l’eau. « Chaque geste compte », rappelle la Direction départementale des territoires et de la mer dans son bulletin de suivi.

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