Article mis à jour le 28 octobre 2024 à 16:49
En cette fin mars, le comité qui regroupe l’ensemble des acteurs de l’eau dans les Pyrénées-Orientales s’est réuni. Ce comité eau rappelle la situation catastrophique et insiste sur ce nouvel hiver sans pluie qui n’a, une nouvelle fois, pas permis de recharger les nappes.
La préfecture communique sur les restrictions déjà en vigueur, les bonnes pratiques et insiste sur l’état de la ressource, nappes, débit des fleuves, ou sécheresse des sols.
Dans les Pyrénées-Orientales des restrictions d’usage en cours et des contrôles à venir
Le communiqué de presse diffusé par le préfet aux rédactions ce 27 mars au soir, ne laisse guère de doute à l’interprétation. Le préfet annonce un nouvel arrêté à venir où il reconduira les restrictions d’usage déjà en vigueur. Les services de la préfecture en appellent aussi au civisme pour réduire la consommation en eau. « C’est une question d’équité mais aussi d’efficacité », insiste le préfet.
« L’année dernière, nous avons prouvé qu’en économisant de manière importante l’eau (-30 % sur le territoire de la communauté urbaine de Perpignan à l’été 2023) nous étions capables de passer le cap et de tenir en limitant les impacts sur notre économie. »
Rappel des intentions en vigueur. Il est entre autres interdit de laver son véhicule en dehors des stations qui recyclent l’eau. L’arrosage des arbres et arbustes est autorisé seulement s’ils disposent d’un paillage retenant l’humidité autour du tronc. L’arrosage des jardins potagers est permis seulement dans les communes qui ont donné l’autorisation et seulement à des horaires bien définis.
Au-delà des bonnes pratiques et des appels au civisme, le préfet entend muscler son propos et informe qu’une campagne de contrôles administratifs est désormais lancée. En clair, si la pluie ne vient pas, ce seront les amendes qui pleuvront. Pour rappel, pour un particulier, ne pas respecter un arrêté de restriction de l’eau peut coûter jusqu’à 1.500 euros.
Un état de la ressource toujours alarmant
Avec son communiqué de presse, la préfecture a adjoint le bulletin hydrologique du mois de mars. Dans ce document aux multiples graphiques et données, la conclusion est sans appel : malgré la fonte de la neige en montagne, « la situation reste tendue sur tous les bassins versants du département. »
Et même s’il a plu près de 25mm le 27 mars sur le Cap Béar, « la situation reste extrêmement tendue sur la majeure partie du département. (…) Les sols restent secs, les débits des rivières peu élevés et les nappes connaissent des niveaux bas historiques. »
La direction départementale des territoires et de la mer chargée d’établir ce document précise « l’absence de recharge hivernale, ou du moins très faible, sur la grande majorité des secteurs (en CRISE), sans réelle dynamique positive observable, et au mieux une stabilité toute relative. »
En clair, l’hiver n’ayant pas permis de rétablir une situation correcte en termes de ressource en eau, la situation est plus grave que celle de 2023 à la même époque. À demi-mot, ce point d’étape de la ressource prévient notamment les secteurs les plus gourmands en eau, tourisme ou agriculture, qu’il va à nouveau falloir s’adapter voire faire des sacrifices face à des restrictions à venir.
Un département en recherche de solutions de plus long terme
Face à la gronde populaire suscitée par le golf de Villeneuve-de-la-Raho, le ministre de la transition écologique était à Perpignan la semaine passée. S’il a décidé de nommer un « Monsieur eau », il a aussi prévenu que les solutions miracles n’existaient pas et que les actions proposées ne pourraient pas régler l’état de la ressource dans l’immédiat. Il a insisté sur la nécessité de s’adapter et surtout d’utiliser l’eau plusieurs fois. En clair, l’eau des piscines doit servir, entre autres pour les pompiers, et celle des stations d’épuration pour l’arrosage des cultures ou pour le lavage des voiries.
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