Article mis à jour le 3 juin 2020 à 21:01
En 2017, 1% des salariés du secteur privé percevaient plus de 8.680€ nets par mois en équivalent temps plein ; soit 7,5 fois le SMIC. Parmi les 163.000 salariés qui forment ce faible pourcentage de très hauts revenus, on note une grande disparité de professions et de rémunérations. Portrait de ces hauts salaires du secteur privé en France.
♦ Le Top 1.000 – Le classement des professions en tête des hauts salaires
1.000 salariés se retrouvent tout en haut de l’échelle salaire. Ils perçoivent plus de 89.530€ nets par mois ; c’est ce que l’on appelle le « Top 1.000 ». Les mieux rémunérés d’entre eux, ceux qui touchent plus de 280.580€ nets par mois, font partie du « Top 100 ». Les professions exercées par les salariés les mieux payés sont très diverses ; mais quatre profils principaux se distinguent.
- Les salariés assurant la direction de leur entreprise ; les présidents, les directeurs généraux, les gérants… Les dirigeants salariés et les cadres d’état-major ne représentent que 2% de l’ensemble des salariés du secteur privé ; mais ils sont nombreux à faire partie du « Top 1% » (26% et même 45% du « Top 1.000 ») ;
- Les cadres à haute responsabilité ou expertise, hors banques ; cadres administratifs et commerciaux, cadres comptables et financiers, ingénieurs et cadres techniques. Ils représentent 16% de l’ensemble des salariés du secteur privé mais 58% du top 1% des hauts salaires ;
- Les sportifs professionnels. Sans grande surprise, ils font partie des plus hautes rémunérations ; 11% des salariés du « Top 1.000 » et même 26% du Top 100. Ce n’est pourtant qu’une part minime des salariés du secteur privé ;
- Les autres professions : dans le domaine scientifique, les avocats salariés, les artistes.
♦ Des hauts salaires qui exercent majoritairement à Paris et dans les Hauts-de-Seine
Les salariés aux plus hautes rémunérations travaillent dans les plus grandes métropoles ; et notamment en Île-de-France, région où l’on retrouve le plus de sièges sociaux, de services financiers et de banques. Un quart du « Top 1% » travaille à Paris, un autre dans les Hauts-de-Seine, le département dans lequel se trouve le quartier d’affaires de La Défense.
Plus le salaire augmente, plus cette surreprésentation géographique s’accentue. La moitié des salariés du « Top 1.000 » travaille à Paris, un quart dans les Hauts-de-Seine. Excepté la région parisienne, les salariés qui ont la meilleure rémunération exercent dans un département qui abrite une grande métropole ; le Rhône avec 4% du « Top 1% » et du « Top 1.000 », les Bouches-du-Rhône et le Nord. Les salariés du Top 1.000 qui travaillent en province sont le plus souvent des dirigeants d’entreprise ou des sportifs.
♦ Une proportion importante d’hommes de plus de 50 ans parmi les hauts salaires
Bien qu’elles représentent 42% des salariés du secteur privé, les femmes n’ont qu’une présence très faible parmi les hauts salaires : 18% du « Top 1% » et 9% du « Top 1.000 ».
De ce fait, l’écart salarial moyen entre les femmes et les hommes s’accentue davantage. En 2017, dans le privé, les femmes gagnaient en moyenne 16,8% de moins que les hommes. Mais hors le « Top 1% », l’écart se réduit à 12,4%. Une autre différence se distingue : les femmes n’exercent pas les même métiers que les hommes. On ne les retrouve que très peu à la tête des entreprises ou en tant que cadres d’état-major.
Les salariés de plus de 50 ans forment la moitié du « Top 1 » et 60% du « Top 1.000 » ; alors qu’ils ne représentent qu’un quart de l’ensemble des salariés du secteur privé. 19% des salariés du « Top 1.000 » sont âgés de plus de 60 ans ; seulement 3% dans l’ensemble du secteur privé. La raison est assez simple. Les postes de direction s’obtiennent le plus souvent en fin de carrière. A contrario, un peu plus d’un salarié sur dix du « Top 1.000 » n’a pas encore franchi le stade des 40 ans. Ce sont pour la plupart des hommes, notamment des sportifs (huit sur dix) et des cadres des marchés financiers et des organismes bancaires (un sur dix).
♦ Un Turn Over important des salariés du Top 1.000
L’ensemble des salariés aux plus hautes rémunérations se renouvelle selon les démissions et les licenciements, les départs à la retraite, les promotions ou bien les changements de statuts. Ainsi, un tiers des salariés du « Top 1% » en 2016 n’en faisait plus partie l’année suivante ; ou n’exerçait plus dans la même entreprise. Le renouvellement s’accentue encore plus dans le « Top 1.000 » puisque 58% des salariés qui atteignaient ce classement en 2016 n’y étaient plus en 2017 ; ou ne travaillaient plus pour le même établissement.
Concernant les fluctuations de salaires, la crise économique de 2008 a interrompu la hausse des rémunérations. Les hauts salaires ont été les plus impactés par cette situation. Cependant, en 2017, le « Top 1% » des salariés percevait 8% de l’ensemble de la masse salariale du secteur privé ; et le « Top 0,1% » représentait 2,3% de cette même masse salariale. Cette part a plus que doublé en vingt ans.
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