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Radio Léon, la radio qui décoiffe investit les studios de France Bleu Roussillon

Radio Léon, la radio qui décoiffe investit les studios de France Bleu Roussillon

Article mis à jour le 5 février 2024 à 09:27

L’association Mediaclic, dont Alice Fabre notre journaliste fait partie, repart sur les routes du département pour mener à bien des projets d’éducation aux médias et à l’information.

La classe de terminale de CAP coiffure du lycée Léon Blum de Perpignan a enregistré sa première émission de radio, après plusieurs mois de travail autour du rôle du coiffeur dans la société.

Entre l’actualité débordante et les routes bloquées par des agriculteurs en colère, on a bien cru que cette première n’aurait pas lieu. Je craignais que l’édition spéciale de France Bleu Roussillon n’accapare tous les techniciens et qu’il faille repousser l’enregistrement. J’ai eu les yeux rivés sur mon portable jusqu’à la dernière minute, m’assurant que l’équipe de Léon Blum soit bien en route jusqu’au studio… Le rendez-vous était pris pour 10h30. À 9h45, mauvaise nouvelle, Barbara est bloquée à Pollestres et ne pourra pas venir. On décide d’opter pour la visio pour qu’elle puisse suivre l’aboutissement de ce beau projet qui a démarré en novembre dernier.

Quel rôle tient la ou le coiffeur dans la société ?

Petit rappel : les élèves de terminale CAP coiffure ont planché pendant plusieurs semaines sur l’élaboration d’une émission de radio. Le thème initial : le rôle du coiffeur dans la société. Ils sont partis en stage pendant un mois en salon de coiffure, sont revenus avec des sons enregistrés. On a trié tout ça, on a trouvé un super invité (aka Christophe Lozano), un « bon client » comme on en trouve dans notre profession. Et qui n’est autre que leur prof de coiffure, lui-même ancien coiffeur. Nous avons bossé sur les interviews, les micros-trottoirs, les chroniques. Tous les mercredis matin de janvier, de 8h à 10h, chaque équipe de travail s’y est mise… pour arriver à relever le défi d’enregistrer dans les studios de la première radio des Pyrénées-Orientales.

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Les neufs apprentis journalistes n’ont eu qu’une séance pour « répéter » cette émission, se mettre autour des micro du lycée et s’entrainer. Séance durant laquelle, nous les avons un peu noyés de conseils pour améliorer l’animation (ton, voix, lecture, articulation) ; ou l’interview de leur prof (qui, je le précise, ne connaissais aucune question à l’avance). Ils n’ont eu qu’une heure pour se rendre compte de l’étendue du travail quand on parle au micro, entre penser à avoir un ton naturel, ne pas trop lire son texte, savoir réagir à ce qui se passe… L’exercice est très dur pour les novices.

Les terminales de CAP coiffure de Blum se sont donnés à fond

Je l’ai tout de suite senti à leur installation dans le studio, alors que Sylvain, le technicien, rentrait les fichiers sonores dans la base et faisait les derniers réglages techniques, je les ai entendus répéter, prendre leurs marques avec le matériel, parler dans ces micros bleus au son presque parfait. J’ai vu leurs regards de jeunes adultes s’illuminer en s’entendant dans le casque, en entendant aussi nos voix derrière la vitre de la technique. Avoir l’opportunité d’enregistrer dans un studio professionnel change vraiment la donne de ces projets radio. L’engagement a tout de suite été là, et ils se sont donnés à fond.

L’émission commence, avec à l’animation Chahine, Maheva et Charlotte. Derrière moi côté technique, Alexis, Maëlle, Thallya, Léa, Romane et Emma. Le jingle retentit, et ça démarre.

Le stress du début, qui serre la gorge et empêche d’articuler, laisse petit à petit la place à la détente. « On peut la refaire ? » « Vas-y c’était pas à toi de dire ça, c’est à moi ! », autant de petits loupés qui peuvent aussi à la fin enrichir le résultat final, le rendre vivant, drôle, humain. Notre ambition était qu’il réalise une émission à leur image, avec leurs mots. Ils ont réussi à lever les yeux de leur texte, à réagir aux propos de Christophe quand il parlait de son passé de coiffeur. Ils ont blagué, improvisé, réussi à adopter un ton naturel.

Quand les jeunes s’approprient la radio

L’avantage du différé (puisque l’émission n’est pas diffusée en direct), c’est aussi de pouvoir recommencer. Et en radio, paradoxalement parfois, c’est en recommençant qu’on devient bon. Je leur fais donc refaire quelques passages, persuadée du potentiel qui est là, et chaque fois la deuxième prise est meilleure que la précédente. À mes côtés, Romane tient le portable qui permet à Barbara de tout suivre en direct depuis chez elle. Je guide Sylvain sur les sons à lancer, et eux même autour de la table n’oublient jamais de lever le bras pour envoyer une virgule ou une interview.

Trente-neuf minutes plus tard, le jingle de fin retentit. J’éprouve une fierté profonde, j’adore observer les jeunes s’approprier la radio, et se lâcher. J’adore les voir s’amuser, car c’est aussi ça l’objectif de tout projet. Que les apprenants découvrent un nouveau monde, et que ça leur donne peut-être envie d’aller plus loin encore. Je récupère le précieux enregistrement, qui aura besoin d’une petite session de montage en post-production.

Tout le monde sort avec le sourire aux lèvres et on se promet de réécouter ça ensemble autour d’un bon gâteau maison, un mercredi matin.

Le podcast diffusé à écouter ici.

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Alice Fabre