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Le « réarmement démographique » demandé par Macron est-il nécessaire ?

Le « réarmement démographique » demandé par Macron est-il nécessaire ?

Lors de sa conférence de presse du 16 janvier 2024, Emmanuel Macron a incité les femmes à participer au « réarmement démographique ». La raison ? Une fécondité en baisse en 2023 et un indicateur conjoncturel de fécondité qui n’a que rarement été aussi faible. En parallèle, l’espérance de vie augmente et les plus de 70 ans représentent une personne sur dix en France.

Les chiffres de la démographie française en 2023

Au 1er janvier 2024, la France compte 68,4 millions d’habitants ; 66,1 millions en France métropolitaine et 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer. Comme c’était le cas en 2022, la population augmente de 0,3% sur un an.

En 2023, le solde naturel – la différence entre les nombres de naissances et de décès – est de + 47.000, le plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En baisse régulière depuis 2007, ce taux a considérablement chuté en 2020 suite à une baisse des naissances couplée à la forte mortalité liée au Covid-19.

Une chute des naissances entre 2022 et 2023

Le nombre de naissances est estimé à 678.000 en France en 2023, en baisse de 6,6% par rapport à 2022. Depuis 2011, les naissances ont été chaque année moins nombreuses, sauf en 2021, année marquée par un rebond après la crise sanitaire. Entre 2014 et 2019, la baisse était de 1,6% en moyenne par an puis est passée à 2,2% entre 2022 et 6,6% en 2023. Au total, entre 2010 et 2023, le nombre de naissances est inférieur d’environ 20%.

L’évolution du nombre de naissances est déterminé par le nombre de femmes en âge de procréer et par leur fécondité. Entre 2010 et 2016, la diminution du nombre de naissances s’expliquait par la baisse du nombre de femmes et de leur fécondité. De 2016 à 2023, la population féminine de 20 à 40 ans est plutôt stable. La baisse du nombre de naissances est donc la conséquence du recul de la fécondité.

L’indice conjoncturel de fécondité recule en 2023

Après avoir été à 2,03 en 2010, l’indice conjoncturel s’établit à 1,68 enfant par femme en 2023. Ce niveau si bas n’avait pas été atteint depuis 1993-1994. En 2023, le taux de fécondité diminue pour toutes les femmes, y compris celles âgées de 30 ans ou plus alors qu’elles n’étaient pas ou peu concernées par le recul de la fécondité avant la crise sanitaire. Le taux de fécondité pour toutes les femmes de 20 à 40 ans recule en 2023. Celui des femmes de 40 ans ou plus, en hausse depuis le milieu des années 1980 marque le pas. En 2023, l’âge moyen à la maternité s’élève à 31 ans comme c’était le cas en 2022.

Un nombre de décès en forte baisse en 2023

En 2023, le nombre de décès en France est évalué à 631.000, soit 6,5% de moins qu’en 2022. Les pics de décès dus à l’épidémie de Covid-19, à la grippe hivernale ou aux épisodes de fortes chaleurs ne se sont pas réitérés en 2023.

Le nombre de décès a tendance à augmenter plus vite sur les dix dernières années puisque les générations du baby-boom arrivent à des âges de forte mortalité. La mortalité a été extrêmement forte en 2020 suite aux deux premières vagues de la pandémie et les décès sont restés plutôt élevés en 2021 et 2022.

L’espérance de vie en hausse chez les femmes et les hommes

En 2023, l’espérance de vie à la naissance s’élève à 85,7 ans pour les femmes et 80,0 ans pour les hommes. C’est la première fois que l’espérance de vie des hommes atteint 80 ans. De 2000 à 2009, l’espérance de vie augmentait en moyenne de 0,2 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes puis de 0,1 pour les femmes et 0,2 an pour les hommes de 2010 à 2019. Par rapport à 2022, elle augmente de 0,6 an pour les femmes et de 0,7 an pour les hommes.

L’espérance de vie à 60 ans augmente fortement entre 2022 et 2023 et retrouve un niveau supérieur à 2019. Elle s’élève à 27,9 ans pour les femmes et 23,7 ans pour les hommes. Au 1er janvier 2024 en France, 21,5% des habitants ont 65 ans ou plus. Les personnes de 70 ans et plus représentent désormais 10,4% en France. Elles n’étaient que 9% en 2013.

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Pauline Garnier