Article mis à jour le 1 février 2023 à 08:12
Ce 10 janvier, et seulement quelques heures après l’annonce par Élisabeth Borne de sa réforme des retraites, entre 350 et 500 personnes ont défilé à Perpignan. À la lueur des flambeaux, l’ensemble des syndicats de la CGT à la CFDT en passant par Unsa et FSU, ils étaient tous présents pour crier leur désaccord.
Aux pieds du Castillet, vin chaud et flambeaux étaient en vente pour les manifestants qui se sont massés derrière la banderole intersyndicale. Pour tenter de peser contre la réforme des retraites, syndicats et partis politiques appellent à une mobilisation nationale ce jeudi 19 janvier.
En désaccord sur le fond, la méthode et sur la nécessité d’une réforme des retraites
L’ensemble des syndicats présents au rassemblement à Perpignan sont unanimes et s’appuient sur les récents sondages d’opinion. Ainsi 70% Français seraient opposés à cette énième réforme de la retraite. Alors que selon le gouvernement et la première ministre, la survie de notre retraite par répartition est en jeu, les syndicats sont unanimes, la retraite à la Française n’est pas en péril, du moins pas à moyen terme.
Selon la FSU66, «le système par répartition n’est pas en danger, y compris pour les jeunes générations». Le gouvernement comme les syndicats de citer le Conseil d’Orientation des Retraites et son rapport annuel. Selon les syndicats, cette réforme a seulement pour seule raison d’être de faire des économies pour «permettre de financer de nouvelle baisse d’impôts pour les entreprises et les actionnaires.»
Pour Nadia Alram de l’Unsa, «ce n’est pas un jour, ce n’est pas un mois, ni une année de plus, la réforme des retraites ne doit pas peser sur les salariés. Chaque citoyen qui travaille a le droit de finir sa carrière en bonne santé, si on doit chercher de l’argent, on doit aller le chercher en augmentant les cotisations sociales et patronales et contraindre les entreprises à l’embauche des plus de 55 ans.»
Romain Martignoles, du syndicat CFTC conteste également l’urgence à cette réforme. Le syndicaliste se dit favorable à une réforme du système mais est contre le passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Le projet annoncé par Madame Élisabeth Borne ce 10 janvier 2023
Pour la Première ministre, le projet qui sera présenté à l’Assemblée nationale pour l’équilibre du système de retraite est «un projet de justice ; et un projet porteur de progrès social.» Élisabeth Borne d’insister sur le «déséquilibre entre le nombre d’actifs et le nombre de retraités va provoquer des déficits, qui vont se creuser année après année.» Concrètement, à compter du 1er septembre, l’âge légal de départ à la retraite sera relevé progressivement de 3 mois par an pour atteindre 64 ans en 2030. Concernant la durée de cotisation, la chef du gouvernement veut rassurer, mais veut accélérer la mise en place de la réforme des retraites votée sous le mandat de François Hollande.
«Nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisation prévus par la réforme Touraine pour partir avec une retraite à taux plein. Mais nous atteindrons cette cible plus vite, en passant à un rythme d’un trimestre par an. Nous serons à 43 ans en 2027.»
L’âge pour pouvoir percevoir une retraite sans décote reste inchangé à 67 ans. Lors de la présentation du projet, le gouvernement a également précisé les modalités du dispositif des «carrières longues» ou l’évolution de la prise en compte de la pénibilité de certains métiers via un renforcement médical renforcé.