Article mis à jour le 28 août 2022 à 18:19
Après le marathon des résultats, ce sont les tractations en vue des fusions de liste qui ont débuté. Si la droite d’Aurélien Pradié et l’extrême droite de Jean-Paul Garraud avaient très tôt annoncé qu’ils ne changeraient pas leur liste entre les deux tours, Carole Delga ne s’interdisait pas d’ouvrir sa liste aux verts de la liste portée par Antoine Maurice. Ces derniers arrivés en 4e position – non qualifiés pour le second tour – n’étaient pas en position de force pour négocier. Aucun accord n’a pu être trouvé, il n’y aura donc aucun membre d’Europe Ecologie Les Verts dans le nouveau Conseil Régional.
Au premier tour Carole Delga obtient près de 40% des suffrages (39,57) ; Jean-Paul Garraud 22,61% et Aurélien Pradié 12,19%. L’abstention atteint elle un niveau record avec 62,76% des électeurs d’Occitanie qui ne se sont pas déplacés. Malgré cette importante abstention, la présidente sortante convainc près de 100.000 électeurs de plus qu’en 2015.
♦ Enfermés dans le choix des militants, Des Verts désormais hors jeu politique ?
Dès le dimanche soir et la confirmation des résultats, Antoine Maurice adressait aux rédactions un communiqué de presse dans lequel il évoquait le message adressé à Carole Delga. « Le temps est venu de se retrouver et j’ai adressé un message à Carole Delga dans ce sens. Nous espérons qu’un accord juste et équilibré soit trouvé au plus tôt et nous mettrons toutes nos forces à sa réussite pour faire gagner pour faire gagner l’écologie et le progrès social ». Pour rappel, la liste d’Antoine Maurice, Occitanie Naturellement obtient 8,84% des suffrages exprimés. Pas suffisant pour se maintenir au second tour ; mais assez pour tenter une fusion de liste avec la présidente sortante Carole Delga.
Pour mémoire, à plusieurs reprises – et ce bien avant le 1er tour des élections régionales – Carole Delga avait « tendu la main » à Antoine Maurice. Le dernier échange infructueux fut en février, où Antoine Maurice refusait fermement. Le conseiller municipal de Toulouse confirmait qu’il y aurait « bien une liste écologiste en juin 2021 à ces élections ». Il justifiait cette candidature par « la volonté des adhérents d’EELV » qui s’exprimaient pour « un projet écologiste au premier tour » […] « à plus de 90 % ».
Ce lundi, Carole Delga, arrivée largement en tête du scrutin, faisant mentir les sondages qui la donnaient en 2nde position, déclarait qu’un accord avec les verts n’avait pas été trouvé malgré des discussions. « Nous avons proposé de travailler sur un projet en commun, mais nous n’avons pas trouvé d’issue favorable. […] Nous avons proposé, un groupe soit 8 places, ainsi qu’une vice-présidence, mais ils souhaitent plus de places ». Le lendemain de ces propos, Antoine Maurice convoquait une conférence de presse en s’insurgeant, « nous ne sommes pas des marchands de tapis ».
♦ Jean-Paul Garraud fait appel aux soutiens des maires RN
Pour l’ancien député de la droite Sarkoziste, élu eurodéputé RN en 2019, sa contre-performance du 1er tour est liée à l’abstention. « Il s’est passé en Occitanie ce qu’il s’est passé partout en France. Ce scrutin en lui-même n’est pas significatif. Le problème majeur de la démocratie, toujours confinée, c’est l’abstention. Je ne peux pas vous dire que je sois joyeux de ce résultat ; et je ne me défausse en aucune façon. Mais il faut que les gens aillent voter ».
Au micro de Sud Radio, le candidat à la Région Occitanie déplorait « la vampirisation du débat politique par le scrutin présidentiel ». Pourtant lui-même, faisait allègrement le parallèle entre le scrutin régional et national. Afin de motiver les électeurs, il publiait sur les réseaux au lendemain des résultats : « C’est maintenant ! Sinon, on en prend pour 7 ans de plus… […] La région et la France ne pourront tenir jusque-là… Il suffit de quelques minutes dimanche prochain pour éviter cela ». Sur Twitter, il écrivait : « Dimanche, ne laissez pas le champ libre à Emmanuel Macron et ses amis, Dimanche Votez ! »
Durant la campagne d’entre-deux-tours, le candidat recevait le soutien plus appuyé des maires soutenus par le RN, élus ou réélus en 2020. Sur Facebook, Jean-Paul Garraud publiait : « Les quatre mousquetaires réunis en Occitanie ! Avec mes amis Louis Aliot, Robert Ménard et Julien Sanchez. On va se battre pour imposer le bon sens dans la région ».
Haro sur Carole Delga pour Louis Aliot, Robert Ménard (maire de Béziers) et Julien Sanchez (maire de Beaucaire, dans le Gard). C’est d’ailleurs l’un des 13 départements où Jean-Paul Garraud a fait l’un de ses meilleurs scores. Les 3 maires s’accordent pour dénoncer « le sectarisme » de la présidente sortante, même si Robert Ménard lui reconnaît un bilan « pas tout négatif ».
♦ Aurélien Pradié s’affiche comme « le seul candidat capable de porter une alternance »
Le député Les Républicains – qui n’a eu de cesse durant la campagne d’assener des petites phrases à ses anciens alliés de parti (Jean-Paul Garraud et Vincent Terrail-Novés) – se pose en rassembleur. « Désormais, nous sommes les seuls candidats capables de porter une alternance crédible face au monopole socialiste dans notre Région. La vie démocratique a toujours besoin de débats et de contre-pouvoir. Tous les pouvoirs ne peuvent pas être donnés à Carole Delga. Nous appelons les électeurs des candidats éliminés du premier tour à nous faire confiance au second tour. Nous garantirons ainsi la diversité des idées ».
♦ Les recalés du second tour
Vincent Terrail-Novés – candidat soutenu par la majorité présidentielle et arrivé en 6e position avec 8,78% – ne donnait pas de consigne de vote. Il indiquait néanmoins. « Pour ma part, j’ai toujours combattu les extrêmes et je continuerai. Je voterai pour le ou la candidate que je considère le ou la mieux à même de porter les valeurs d’humilité, de modération, de respect, de rassemblement et d’authenticité dans son engagement pour notre Région ». Pour rappel, Vincent-Terrail novés a été élu en 2015 sous l’étiquette UMP, devenu depuis Les Républicains.
La liste soutenue par la France Insoumise et portée Myriam Martin arrivait en 6e position avec 5,06% des suffrages. Un petit score mais qui lui permettait néanmoins d’espérer une négociation en vue d’obtenir quelques places sur la liste de Carole Delga. Cette dernière avait été très claire durant la campagne. Elle avait fustigé « la dérive dangereuse de La France Insoumise ». Affirmant qu’il n’y aurait aucun accord avec La France Insoumise. Myriam Martin de dénoncer « les propos outranciers vis-à-vis de [sa] liste et beaucoup de mépris » à l’égard des électeurs de la France Insoumise.
// Les campagnes électorales dans les Pyrénées-Orientales :
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