Article mis à jour le 10 mai 2024 à 12:03
Selon l’INSEE, l’Occitanie connaît un afflux de nouveaux habitants qui devrait se poursuivre jusqu’en 2050. Une question se pose alors : comment faire pour loger cette population ? Entre 2011 et 2021, la surface naturelle, agricole ou forestière consommée pour l’habitat a augmenté plus vite dans la région qu’en France métropolitaine. Photo © Mr Xerty / Unsplash.
Une consommation d’espace élevée en Occitanie
Chaque année, de nombreux espaces sont transformés pour accueillir des logements, des bâtiments ou des infrastructures, afin de répondre aux besoins des habitants ou permettre le développement des activités économiques.
Entre janvier 2011 et janvier 2021, 27 000 hectares des surfaces naturelles, agricoles ou forestières ont été consommés en Occitanie. L’étendue urbanisée a augmenté de 8,2% en dix ans. L’habitat représente 71% de la consommation totale d’espace et le développement de l’activité économique 21%.
Les régions ayant les plus fortes croissances démographiques sont aussi celles qui consomment le plus d’espace. À titre de comparaison, durant cette période, la surface urbanisée pour l’habitat a progressé de 8,1% en Occitanie, de 7,9% en Nouvelle-Aquitaine et de 7,8% en Auvergne-Rhône-Alpes.
Une concentration dans les couronnes urbaines
C’est en Haute-Garonne que la surface urbanisée croît le plus vite, +9,5% en dix ans. L’Hérault, avec deux fois moins de surfaces consommées qu’en Haute-Garonne, s’inscrit dans la moyenne régionale, avec une augmentation de 8,1%. Dans les départements plus ruraux de la région, la surface urbanisée progresse seulement de 5 à 6% en dix ans.
La consommation d’espace à des fins d’habitat se concentre à 88% dans les aires d’attractions des villes. La surface urbanisée augmente davantage dans les couronnes que dans les pôles urbains. L’écart est plus marqué dans les aires de Toulouse et Montpellier ; et elle progresse deux fois plus vite dans les couronnes que dans les pôles, notamment pour des raisons économiques.
Coup de frein sur la consommation d’espace en Occitanie
Entre 2011 et 2020, la consommation d’espace à vocation d’habitat ralentit, une baisse qui se produit essentiellement en Occitanie, comme en France métropolitaine. La consommation a baissé de 1 800 hectares dans la région, soit de 17%. Une diminution moins élevée qu’en Nouvelle-Aquitaine (-21%) et dans les Pays de la Loire (-30%) mais plus importante qu’en Auvergne-Rhône-Alpes (-13%).
La majorité des départements d’Occitanie est touchée par une diminution de la consommation d’espace sur cette période, sauf dans les Pyrénées-Orientales où elle reste stable. Dans le Gard et le Gers, elle a légèrement augmenté.
Une sobriété foncière constatée en Occitanie
Entre 2010 et 2020, 460 m2 sont consommés par logement supplémentaire en Occitanie, contre 560 m2 en France. En 2010, chaque logement existant en Occitanie occupait en moyenne 740 m2, soit 280 m2 de plus que les nouveaux logements.
Dans tous les départements d’Occitanie, la surface moyenne consommée par logement supplémentaire baisse par rapport à celle occupée par les logements bâtis avant 2010. Mais dans les départements les plus denses, la baisse est plus marquée.
Dans les territoires touristiques du littoral ou de montagne, la surface consommée par logement construit entre 2010 et 2020 est nettement plus faible qu’en moyenne régionale, faute de foncier disponible dans les stations balnéaires ou de sports d’hiver.
Dans les métropoles d’Occitanie, la tension sur le foncier reste vive. La surface moyenne par logement supplémentaire au sein de Toulouse Métropole atteint 100 m2 contre 87 m2 pour Montpellier Méditerranée Métropole.
Une consommation d’espace liée à la croissance démographique
En Occitanie, le nombre de résidences principales a progressé de 13,6% entre 2009 et 2019. Une hausse qui explique que 71% de la surface consommée soit dédiée à l’habitat. Une proportion supérieure à celle enregistrée en France métropolitaine (66%).
La forte progression du nombre de résidences principales est liée à la croissance démographique puisqu’en Occitanie, la population augmente plus fortement qu’au niveau national. Dans la région, la croissance démographique contribue pour 45% à la consommation d’espace, contre 34% en France métropolitaine.
Quid des logements vacants et des résidences secondaires ?
La consommation d’espace est aussi liée à l’évolution du nombre de logements vacants. Ces logements attirent peu et les ménages préfèrent se tourner vers la construction sur des territoires à proximité des pôles d’emploi. Dans la région, la vacance est ainsi passée de 7,6% en 2009 à 8,4% en 2019.
Les résidences secondaires se développent et consomment de l’espace, notamment dans les territoires touristiques. En Occitanie, la région qui compte le plus de résidences secondaires, leur nombre croît de 9,8% en dix ans. Cette hausse contribue pour 11% à la consommation d’espace.
La surface des logements se réduit
L’évolution de certaines caractéristiques a un impact sur la consommation d’espace. En Occitanie, le taux d’emprise au sol des logements augmente et participe à hauteur de 8,7% à la consommation d’espace. Une proportion plus élevée que celle observée en France métropolitaine (7%).
Dans la région, les maisons individuelles, qui représentent 61% de l’ensemble des logements, mobilisent plus de ressources foncières. Toutefois, sur la dernière décennie, les parts des maisons et des appartements dans l’ensemble des nouveaux logements tendent à s’équilibrer. Cependant, la construction d’immeubles de moindre hauteur, datant des années 2010, augmente le taux moyen d’emprise au sol.
Toutefois, l’espace consommé est plus limité car la surface moyenne des logements récents est inférieure à celle des logements plus anciens. En Occitanie, entre 2009 et 2019, la baisse de la taille des logements contribue à réduire de 4,5% la consommation foncière, contre 3,7% en France métropolitaine.
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