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À Perpignan, ces écoliers jouent le rôle de reporters au Salon des métiers

Perpignan. Ces écoliers jouent le rôle de reporters au Salon des métiers

Article mis à jour le 23 mars 2024 à 23:41

L’équipe de Mediaclic, association d’éducation aux médias basée à Perpignan, intervient depuis plusieurs mois au sein de l’école primaire Georges Dagneaux, dans le Vernet, pour un projet d’émission de radio autour des métiers. Après plusieurs séances de travail, les CM2 se sont rendus avec un enregistreur au forum des métiers au Parc des expositions, le 8 février dernier.

Pour une fois, je n’étais pas là. Je n’ai pas pu coacher, accompagner ou aider les enfants qui arpentaient les allées du Parc des expositions à l’occasion du Forum des  métiers qui se tenait le jeudi 8 février 2024. J’ai confié l’enregistreur à l’enseignante, et je me suis laissé la surprise de la découverte de leurs interviews pour cette chronique.

Des interviews capturées au forum des métiers de Perpignan

Un peu de contexte d’abord. Nous sommes deux à régulièrement intervenir à l’école George Dagneaux pour un projet radio. L’objectif : réaliser une émission avec les quatre classes de CM1 – CM2 sur les métiers, pour encourager les élèves à être curieux et curieuses des différentes professions qui existent. Très tôt, avec les enseignantes, nous leur avons transmis les bases de l’interview pour qu’ils puissent poser toutes les questions qui leur viennent à l’esprit quand ils croisent une personne qui fait un métier qu’ils ne connaissent pas, ou mal. Depuis le début, ils ont déjà interviewé un directeur d’aquarium, un perchman au ski, un grilladin à la montagne, un chauffeur de car… Tout le monde semble se prendre au jeu, pour notre plus grande joie.

Le forum des métiers, on leur en parle depuis le début. C’était un peu notre ambition : qu’ils soient prêts pour cet événement qui leur permettrait de découvrir de nombreux métiers en même temps, dans un même lieu, parfait pour l’émission. C’est parti pour le dérush, c’est-à-dire l’écoute des enregistrements bruts, sans montage.

Premier fichier, au hasard. J’entends la démonstration d’un homme qui explique à nos petits reporters comment on fait des huiles essentielles. Ça commence fort ! Le micro est placé à la bonne distance du personnage, l’ambiance en arrière-fond évoque bien un salon, un hall d’exposition. Son discours dure plusieurs minutes, mais permet aux élèves de trouver des questions à lui poser très facilement, spontanément. Ce n’est pas si facile, il ne leur laisse pas beaucoup de temps pour en placer une.

Le tabou autour de la rémunération

On passe au sport. Kimi suit une formation en alternance pour être éducatrice sportive. Les questions viennent aussi assez facilement. Je me dis que l’environnement entièrement dédié au sujet leur permet d’avoir plus d’idées qu’assis sur une chaise en classe. En écoutant l’interview, je note que le sujet de l’alternance pourrait avoir sa place dans notre émission de radio.

« Quel est votre salaire ? » Nous y voilà ! LA question qui les intéresse tous et toutes, par laquelle nous passons à chaque fois. C’est marrant, ils ne l’ont pas posé au fabricant d’huiles essentielles… ils devaient être happés par les hydrolats et le dispositif.

Cette question du salaire, nous y sommes beaucoup revenues en intervention. C’est souvent la première qu’ils veulent poser aux personnes rencontrées. Le sujet est à mon sens important, et je trouve bien qu’ils puissent se sentir autorisés à aborder cette question de la rémunération. Si on cherche avant tout à susciter des vocations (c’est important qu’ils puissent réfléchir à ce qu’ils aiment faire à travers ces rencontres), on parle aussi de travail, et le salaire est fondamental. J’espère qu’en enlevant le tabou autour de la rémunération, on pourra planter quelques graines pour qu’ils osent aborder la question dans leurs futurs entretiens d’embauche.

Mais poser cette question en premier, sans discussion préalable, on est d’accord, ça peut paraître un peu rude. Nous les avons donc fortement encouragées à la garder pour la fin, quand l’interview s’est bien déroulée, et que le lien de confiance s’est créé. Astuce de journaliste !

Le début d’une chronique radio improvisée

Dans l’enregistrement suivant, le sourire me monte aux lèvres. À la dernière séance, nous avons rapidement travaillé les phrases de lancement à enregistrer pour présenter le sujet, le lieu où on se trouve et la personne qui va répondre à nos questions. Et voilà qu’un élève applique cette consigne « bonjour, nous sommes au forum des métiers, on va vous raconter ce qu’on a appris. Avant ils travaillaient avec leurs mains et maintenant ça se fait tout seul avec une machine… » super mon grand, mais de qui tu parles ? « Pour être architecte, il faut savoir le français, l’histoire, la géographie, l’enseignement moral et civique, les mathématiques, les langues vivantes… » C’est plus clair comme ça ! Il a donc résumé l’entretien qu’il a eu avec un architecte. Le début d’une chronique radio improvisée, et il ne s’en sort pas si mal.

Dans les autres enregistrements aussi, les élèves pensent à se présenter, et à nous dire qui ils interviewent. Les intervenants sont variés : aide à la personne, jardinier, restauration, pompiers…  La pompière leur fait visiter un camion d’intervention. Les enfants sont naturels, spontanés, leurs questions sont pertinentes. Une élève demande : « est-ce que vous avez les mêmes tenues que les garçons ? C’est pas trop dur d’être acceptée par les garçons dans ce métier ? » On va même pouvoir parler d’égalité fille-garçon avec cette émission !

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Alice Fabre