Article mis à jour le 19 septembre 2023 à 15:55
Suite à l’application de la mesure de « pouvoir d’achat » ayant pour but de limiter les dépenses contraintes des ménages, l’Ifop publie une enquête sur l’impact de l’inflation sur les finances des Français et sur les effets qu’elle peut avoir sur le plan physique et psychique. Le constat est sans appel, l’anxiété financière a un fort impact sur le niveau de vie pour l’ensemble des Français.
Les répercussions sur le corps de l’inflation
Si, en 2007, 29% des Français avouaient réduire leurs dépenses alimentaires pour des raisons financières sur les douze derniers mois, ils sont 58% dans ce cas en 2023. Ce manque d’argent contraint une proportion non négligeable de Français, 51%, à sauter régulièrement ou occasionnellement des repas.
Par ailleurs, les Français sont prêts à réduire leurs dépenses liées au bien-être et à l’apparence physique. 40% d’entre eux résilieraient en priorité leur abonnement à la salle de sport dont 16% vont certainement le faire grâce à la loi « Résiliation en 3 clics » du 1er juin 2023. Dans le même temps, 69% des Français admettent renoncer à aller chez le coiffeur, une proportion en hausse de 3 points depuis juin 2022.
Par manque d’argent, les Français ont fait le choix de reporter des dépenses de santé. 50% d’entre eux confient renoncer à certains soins médicaux. Même s’ils restent minoritaires, ils sont deux fois plus nombreux qu’en 2007, en pleine crise inflationniste, 41% en mai 2023 contre 25% à cette époque.
Les conséquences également sur l’esprit
L’inflation a des effets sur la santé physique des Français mais pas seulement. Elle est aussi néfaste pour leur santé mentale. 56% des Français admettent rencontrer actuellement des difficultés financières à vivre avec les revenus de leur foyer. Une proportion en hausse par rapport à janvier 2023 (49%). Ce sont les Français qui ont de grosses difficultés financières qui sont le plus touchés par l’anxiété (54%) et la dépression (31%). Ils sont aussi 59% à ressentir des troubles du sommeil.
Le 10 du mois, 31% des Français ont un reste à vivre inférieur à 100€ sur leur compte bancaire. Cette proportion est encore plus importante chez les personnes les plus en détresse psychologique. En effet, 47% des personnes ayant des pensées suicidaires disposent en général de moins de 100€ le 10 du mois.
Des difficultés à vivre grandissantes dans les foyers le plus modestes
Plus d’un Français sur deux confie donc avoir des difficultés à vivre avec les revenus de leur foyer. Ce sentiment concerne 65% des Français gagnant personnellement moins de 2.000 € nets / mois, soit le seuil de revenu fixé pour toucher l’indemnité inflation jusqu’en février 2022. Cette proportion passe à 70% pour les Français gagnant moins de 1.000 € nets / mois.
Les difficultés financières se ressentent sur le logement. 34% des Français déclarent ne pas toujours pouvoir payer à l’heure les charges liées à sur logement. Ils n’étaient que 29% en octobre 2021. Ce sont les 18-24 ans qui sont les plus concernés, avec une proportion passant à 40%, suivis des 25-34 ans à 39% puis de 35-49 ans à 38%. 10% se disent être à découvert le 10 du mois.
Pourvoir d’achat, hausse des prix… Le ressenti des Français
66% des Français trouvent que leur pouvoir d’achat s’est dégradé ces douze derniers mois, un chiffre bien plus important qu’en 2018 (54%). Les Français ressentent une hausse des prix au cours des douze derniers mois dans tous les principaux postes budgétaires. Ils sont 42% à constater une augmentation des prix sur tous les types de produits.
Selon les Français, les trois principaux postes budgétaires dont les prix ont « beaucoup augmenté » au cours des douze derniers mois sont : les produits alimentaires (82%), l’essence (77%) et l’énergie (75%). Les trois principaux postes budgétaires dont les prix ont « un peu augmenté » sont : les vêtements et les forfaits Internet ou de téléphonie mobile (47% chacun) et les équipements technologiques (44%).
73% jugent que le gouvernement Borne n’en fait pas assez pour lutter contre la hausse des prix. Même si cette proportion est très élevée, elle a diminué par rapport à octobre 2022 (16%). La faute peut-être au manque d’informations concernant les nouvelles lois mises en application dans le but d’améliorer le budget des Français.
Renoncer pour s’en sortir
79% des Français renoncent régulièrement à au moins une chose. S’ils sont 75% à renoncer à acheter des aliments et/ou des produits alimentaires et 51% à sauter un repas, ils sont aussi 63% à renoncer à chauffer leur logement et 82% à renoncer à accéder à des biens ou des activités culturelles et de loisirs. 78% des Français font une croix sur leurs vacances et 77% se privent de certains équipements technologiques. Toutes ces proportions sont en hausse par rapport à 2022.
Étude Ifop pour MonPetitForfait réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 9 mai 2023 auprès d’un échantillon de 1 525 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. »
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