Article mis à jour le 1 août 2024 à 21:26
Le député Les Républicains du Lot était en déplacement à Perpignan ce 17 mai. Christine Gavalda-Moulenat, à la tête de la fédération des Républicains des Pyrénées-Orientales, recevait Aurélien Pradié. Ce dernier n’a pas manqué de marteler sa fidélité à la famille gaulliste et son refus du macronisme à tous crins.
Son dernier déplacement en terres catalanes date de la campagne pour la présidence du parti Les Républicains de fin 2022. Aurélien Pradié avait alors promis de revenir. «Les promesses, en politique, ça se tient» lance Aurélien Pradié à la centaine de militants qui a patienté plus d’une heure. Celui qui est aussi élu d’opposition au Conseil régional d’Occitanie était retenu par un reportage avec France 2 sur la thématique de l’eau. Dans le public, Jean Sol, sénateur candidat à sa réélection, Bruno Nougayrede, opposant à la mairie de Perpignan, Damien Albanell, représentant de Osez la France, mais aussi l’ancienne députée RN Catherine Pujol, Bernard Dupont, ancien maire de Canet-en-Roussillon, ou Alain Gebhart, ancien adjoint de Jean-Marc Pujol.
«Je sais que la droite sait mener des batailles et en gagner de nombreuses»
Aurélien Pradié a voulu conjurer le sort après les derniers suffrages ; à la présidentielle, la candidate des Républicains n’a pas franchi les 5% des suffrages, et le nombre de députés du groupe les Républicains est passé d’une centaine à 62 après l’élection législative de 2022. Aurélien Pradié a déroulé un discours conquérant à Perpignan où la aussi, la droite, en 2020, a perdu la mairie au profit du Rassemblement National. «Ce qui est bon en politique, c’est quand l’affaire paraît impossible, qu’elle devient possible et qu’enfin elle se réalise !» L’élu de la 1e circonscription du Lot l’assure, il soutiendra Les Républicains des Pyrénées-Orientales dans toutes les batailles électorales à venir.
«Aussi souvent que vous aurez besoin de moi pour mener toutes les batailles, les sénatoriales, les municipales, les législatives, vous me trouverez à vos côtés ; pour montrer que la droite ne baisse pas la tête, qu’elle sait mener les batailles et qu’elle sait en gagner de nombreuses !»
Aurélien Pradié s’explique sur la réforme des retraites
Alors que certains membres des Républicains l’accusent d’avoir fracturé sa propre famille lors du débat sur la bataille politique, Aurélien Pradié se justifie en rappelant que cette réforme était «un piège immense» tendu par Emmanuel Macron. Le président de la République aurait tenté de faire croire que Les Républicains étaient fongibles dans le macronisme. «Avec d’autres, j’ai mené la bataille des retraites avec deux exigences. La première, celle de ne pas devenir macroniste, personne ici n’a envie de le devenir un jour. Il y avait un danger mortel à se glisser dans les chaussons d’Emmanuel Macron ! (…) Cette résistance que nous avons mené sur le fond du sujet était vitale pour ne pas disparaître dans la macronie !»
«Lors de l’élection présidentielle, il nous a manqué le peuple»
Aurélien Pradié est revenu sur «l’immense douleur» de la dernière présidentielle. «Quand nous subissons de grands échecs, il faut se poser, regarder la situation en face. (…) En 2022, il nous a manqué le peuple. Nous devons reparler à tous les Français». Le député a également tenu à rappeler les différentes nuances du parti Les Républicains. «Nous sommes tous ici différents, mais nous n’appartenons pas à une secte. (…) Dans une secte, tout le monde pense la même chose, dans une famille politique, nous avons des intérêts, des idéaux communs, une certaine idée de la France, ce que le Général de Gaulle nous a donné en héritage.»
Immigration, salaires, et écologie, Aurélien veut «reparler au peuple»
Démis de ses fonctions de vice-président des LR après ses prises de position dans la bataille des retraites, Aurélien Pradié liste ses idées pour reconquérir les Français. Alors que la majorité d’Élisabeth Borne annonce vouloir porter un nouveau texte sur l’immigration à l’Assemblée nationale, pour le député «il n’y a qu’une seule clé (…) redonner la parole aux Français». Aurélien Pradié s’est alors lancé dans une longue explication précisant les méthodes qui permettraient de consulter le peuple sur l’immigration ; réforme constitutionnelle ou question sur des points plus précis tels que la conditionnalité du versement des aides sociales à l’ancienneté d’emploi dans le pays.
Alors que les jeunes boudent massivement les urnes, seulement 2% des 18-25 ans ont voté pour Valérie Pécresse. Et Aurélien Pradié ne peut résoudre à être dans un parti qui ne parlerait plus aux jeunes qui veulent notamment que les politiques prennent à bras-le-corps le sujet de l’écologie. Mais le député refuse néanmoins une écologie punitive, préférant tabler sur l’innovation pour pallier les dérèglements climatiques.
L’élu est également revenu sur la valeur et le rapport au travail qui évolue. «Si nous ne parlons pas à nouveau du travail, la seule qui va le faire c’est Sandrine Rousseau !». À la seule évocation du nom de la députée écologiste qui prône «le droit à la paresse», les militants perpignanais s’insurgent bruyamment. Parmi les propositions avancées, le jeune député confiait vouloir réfléchir à la semaine de 36 heures travaillées sur quatre jours.
Quid du candidat de la droite pour 2027 ?
Seulement un an après le dernier scrutin présidentiel, toutes les familles politiques sont déjà en quête du meilleur candidat pour 2027. Si la macronie et la France Insoumises cherchent encore leur champion, le Rassemblement National devrait adouber Marine Le Pen pour une quatrième candidature. Du côté des deux anciens partis de gouvernement (Socialistes et Républicains) qui avaient opté pour des primaires, les échecs successifs de leur candidat ont marqué. Aurélien Pradié refuse catégoriquement l’organisation d’une primaire mortifère. «La primaire est une machine à perdre, il faudra nous parler. Qui est le candidat évident pour 2027 ? J’ai des intuitions, mais je n’ai aucune certitude. Les années qui viennent nous diront s’il y a un candidat naturel. C’est à nos candidats en préparation, y compris Laurent Wauquiez de faire leurs preuves pour devenir le candidat naturel.»
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