Article mis à jour le 17 novembre 2022 à 12:55
Dans les Pyrénées-Orientales, Marine Le Pen devance Emmanuel Macron de 12 points pour ce premier tour ; et ce contrairement à la tendance nationale. En 2022, 32,74 % des électeurs Catalans ont donc voté pour la candidate d’extrême droite. Loin derrière, le président candidat à sa réélection ne convainc que 20 % des votants. Cette différence s’était déjà exprimée en 2017 où les électeurs des Pyrénées-Orientales avaient choisi largement Marine Le Pen (30,05%). Le candidat La République En Marche n’arrivait qu’en 3ème position (18,46%) derrière Jean-Luc Mélenchon.
À Perpignan, pas d’effet Louis Aliot sur le vote en faveur de Marine Le Pen, la candidate faisant quasiment le même nombre de voix qu’en 2017 ; contrairement à Mélenchon qui gagne 1000 électeurs en 5 ans. Au niveau national, Emmanuel Macron franchit ce premier tour de l’élection présidentielle 2022 en tête avec environ 28 % des suffrages ; suivi de Marine Le Pen avec 23% des votes exprimés.
♦ Participation des Catalans au premier tour de la Présidentielle de 2022
En 2017, 81,8% des électeurs des Pyrénées-Orientales avaient glissé un bulletin dans l’urne, presque 2 points de plus qu’au niveau national. Malgré une baisse de la participation en 2022, 74,17% des électeurs se sont rendus dans leur bureau de vote en dimanche 10 avril. Au niveau national, près d’un quart des électeurs a boudé les urnes pour ce scrutin crucial pour la gouvernance de la France.
♦ Top 5 des villes RN – EM – FI et Reconquête dans les Pyrénées Orientales
Top 5 des villes en faveur de Marine Le Pen :
- Oreilla 66,67%
- Taulis 44,44%
- Sauto 43,75%
- Villemolaque 42,76%
- Saint-Hippolyte 42,22%
Top 5 des villes en faveur d’Emmanuel Macron :
- Prats-de-Sournia 35,09%
- Sainte-Colombe-de-la-Commanderie 33,04%
- Le Vivier 32,26%
- Saint-Marsal 31,67%
- Les Angles 31,57%
Top 5 des villes en faveur de Jean-Luc Mélenchon :
- Mantet 57,14%
- Casefabre 56,00%
- Calmeilles 55,10%
- Mosset 53,57%
- Fillols 53,55%
Top 5 des villes en faveur d’Eric Zemmour :
- Prats-de-Sournia 19,30%
- Casteil 18,18%
- Mont-Louis 14,44%
- Les Cluses 14,37%
- Estavar 13,45%
♦ Perpignan : l’élection de Louis Aliot ne booste pas le vote Le Pen
Comme aux élections départementales ou régionales, Louis Aliot n’a pas su faire de Perpignan « la place forte de la reconquête » annoncée en 2019 pour son parti le Rassemblement National. En effet, en 2022, 12.712 Perpignanais ont voté pour Marine Le Pen ; ils étaient 12.478 en 2017. A contrario, malgré une baisse de la participation, Jean-Luc Mélenchon progresse en nombre de voix : 11.949 votants ont glissé un bulletin pour le leader de la France Insoumise, contre 10.962 en 2017.
Emmanuel Macron gagne également en nombre de voix (9.931 en 2022 contre 9.515 en 2017). On note que par rapport à 2017, le vote pour le parti Les Républicains s’est effondré à Perpignan. En 2017, près de 20% des Perpignanais votaient pour François Fillon (9.228 voix), alors que Valérie Pécresse obtient moins de 3,19% des suffrages (1.479 voix).
♦ Le Front Républicain a-t-il fait son temps ?
Lors de l’élection municipale de 2020, certains candidats qui auraient pu se maintenir au second tour avaient fait le choix d’appeler au front républicain pour faire barrage à Louis Aliot actuel numéro 4 du parti d’extrême droite. Mais l’envie de dégagisme était trop forte et l’équipe municipale en place décrédibilisée par des années d’immobilisme. Depuis, sa victoire en juin 2020, Louis Aliot a fait de Perpignan l’antichambre du RN ; un cabinet de curiosité où nombre de médias sont venus observer le « laboratoire du Rassemblement National ». Symbole fort, la candidate frontiste à la Présidentielle a choisi d’y tenir son dernier meeting de campagne d’avant le premier tour.
En mars 2021, le New York Times s’intéressait au cas de Perpignan. Ils tentaient de comprendre les raisons de l’échec du front républicain à Perpignan extrapolant la situation perpignanaise à l’ensemble du vote des Français.
Au soir du 10 avril 2022, les Français se retrouvent dans la même situation que le 23 avril 2017. Alors que sur les chaînes de télévision, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Yannick Jadot ou Fabien Roussel appelaient à voter pour Emmanuel Macron malgré leurs divergences politiques. Arrivé 3e avec plus de 21% des suffrages, Jean-Luc Mélenchon annonçait vouloir consulter sa base électorale avant d’annoncer des consignes de votes ; répétant néanmoins par trois fois « il ne faut pas donner une voix à Madame Le Pen« . Appelant à rejoindre « le grand rassemblement national et populaire« , Marine Le Pen peut tout de même, et contrairement au scrutin de 2017, compter sur le réservoir des voix d’Éric Zemmour (7%).