Article mis à jour le 27 janvier 2022 à 22:58
En 2020, la masse salariale soumise à cotisations sociales du secteur privé en France s’est établie à 561,7 millards d’euros. En raison de la crise sanitaire, sur un an, la masse salariale enregistre un recul historique de 5,7%, après une hausse de 3,1% en 2019. Toutefois, cette baisse ne reflète pas l’évolution des rémunérations des salariés. Les différents dispositifs tels que le chômage partiel ou le versement de la prime Covid, ont permis d’atténuer le recul de la masse salariale en 2020.
♦ 2020 : une année record pour la masse salariale
En 2020, la masse salariale a enregistré une diminution de 5,7% en moyenne annuelle ; et ce, après une hausse de 3,6% en 2017, 3,5% en 2018 et 3,1% en 2019. Le PIB, a lui aussi, été frappé par une baisse historique, -7,9% en volume, après trois années consécutives de hausse. Ces deux chutes importantes sont liées à la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19.
La baisse de la masse salariale s’explique par deux phénomènes : le repli du SMPT (Salaire Moyen Par Tête) de 4,3% et la diminution des effectifs salariés de 1,5%. La baisse du SMPT est liée au recours au chômage partiel, un dispositif dont les indemnités ne sont pas soumises à cotisations sociales.
Quant aux effectifs salariés, l’année 2020 compte 18,24 millions de salariés en moyenne annuelle, soit une réduction de 275.800 postes par rapport à 2019. Plus de la moitié de cette diminution concerne l’intérim avec 148.400 postes en moins, soit 18,7%. En 2019, la baisse enregistrée n’était que de 1,2%.
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♦ Industrie, construction, tertiaire, des secteurs différemment touchés
Après deux années successives de hausse, le secteur de l’industrie, qui rassemble près de 3 millions de salariés, perd 32.400 postes en 2020. L’année précédente, 19.700 postes avaient été créés. La diminution s’accentue tout au long de l’année 2020 : -0,6% pour le 1er trimestre, -1,1% pour le 2e, -1,5% pour le 3e et enfin -1,9% pour le dernier. Par conséquent, en 2020, le SMPT de l’industrie chute de 3,5% et la masse salariale de 4,5%. En incluant les indemnités de chômage partiel, la baisse du SMPT et de la masse salariale s’atténuent fortement, passant respectivement à -0,3% et -1,4%. Certains secteurs industriels ont su mieux résister à la crise : l’industrie pharmaceutique, la production et distribution d’eau et l’assainissement.
Le secteur de la construction (un peu plus de 1,4 million de salariés) ne connaît pas le même sort puisque, après une augmentation de 3,2% en 2019, la hausse des effectifs salariés s’est poursuivie en 2020, avec une augmentation de 2,1%, soit 30.000 nouveaux postes. Cependant, sous l’effet du chômage partiel, la masse salariale du secteur se réduit de 3,7% en 2020 après une hausse de 5,9% en 2019.
Pour la première fois depuis dix ans, le tertiaire hors intérim (13 millions de salariés), a été marqué par une baisse. Après une hausse de 1,8% en 2019, les effectifs ont diminué de 0,9%, soit 125.000 postes en moins. En 2019, la masse salariale avait augmenté de 3,1%. En 2020, elle diminue de 5,6%. Les secteurs les plus touchés sont ceux qui ont été le plus exposés aux mesures de restriction sanitaire : l’hébergement-restauration, les activités récréatives et les arts et spectacles. Les activités juridiques, de conseil, d’ingénierie et les activités informatiques ont, quant à elles, poursuivi leur croissance en 2020.
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♦ Et toutes les régions sont concernées
Les effectifs diminuent dans toutes les régions ; hormis à la Réunion (+1,4%) et en Guyane (+0,9%) qui enregistrent des hausses, toutefois nettement atténuées par rapport à 2019. Les baisses sont comprises entre -0,5% en Guadeloupe et -2,6% en Bourgogne-Franche-Comté.
Dans le secteur de l’Industrie, les régions des façades atlantique et méditerranéenne détruisent moins de postes que celles du sud-est et nord-est. Dans les départements et régions d’Outre-mer (Drom), seule la Guyane enregistre une baisse d’effectifs dans ce secteur. La contraction du secteur tertiaire concerne aussi bien la métropole que les Drom. A contrario, la croissance des effectifs de la construction est notamment stimulée par l’Île-de- France, qui se détache nettement des autres régions (+ 4,0 %).
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♦ Évolution de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat entre 2019 et 2020
La masse salariale correspond à l’assiette déplafonnée de cotisations de sécurité sociale. Elle n’intègre donc pas les éléments de rémunération que sont la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat instaurée le 24 décembre 2018 dans le cadre des mesures d’urgence économiques et sociales et la prime Covid créée dans le cadre de la crise sanitaire.
Le dispositif a été reconduit du 28 décembre 2019 au 31 août 2020 et a finalement été prolongé jusqu’au 31 décembre 2020. De plus, le montant maximum a été doublé pour les entreprises concluant un accord d’intéressement. Cette version reconduite a donné lieu au versement de plus de 3,2 milliards d’euros par 417 000 établissements. 3,10 milliards d’euros ont été versés dans le secteur privé ; soit 39 % de plus (875 millions d’euros) qu’en 2019 (2,23 milliards d’euros dont 129 millions d’euros en décembre 2018)
Dans le cadre de la crise sanitaire, une prime exceptionnelle, dite « prime Covid » a été créée à destination des salariés particulièrement impliqués dans la lutte contre l’épidémie de la Covid-19, notamment les personnels soignants. D’un montant compris entre 500 et 1 500 euros, elle pouvait être versée entre mai 2020 et avril 2021 dans les mêmes conditions que la Pepa. En 2020, près de 23 000 établissements ont versé un total de 840 millions d’euros de prime Covid, dont 529 millions d’euros dans le secteur privé.
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