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Difficile d’être une femme en 2023 ? Bilan du sexisme en France

Difficile d'être une femme en 2023 ? Bilan du sexisme en France

Article mis à jour le 9 juin 2023 à 15:37

Le Président Emmanuel Macron voulait faire de l’égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de son premier quinquennat. La France devait servir d’exemple aux autres pays. Le 23 janvier 2023, le 5e rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France a été publié.

Il « rend compte des perceptions de l’opinion face aux inégalités entre les femmes et les hommes, évalue le degré de sexisme de la population, mesure l’adhésion aux outils existants de lutte contre le sexisme et restitue les situations vécues par les femmes ». Tout cela dans le but de mieux mettre en lumière le sexisme pour mieux le combattre. Force est de constater que, malgré des avancées en ce qui concerne les droits des femmes, le sexisme est toujours présent, et s’aggrave même dans certaines situations.

#MeToo : 5 ans déjà

Tout le monde se souvient de #MeToo, un mouvement inédit pour dénoncer les abus sexuels, le harcèlement sexuel et la culture du viol. De nombreuses femmes ont témoigné sur les réseaux sociaux (et autres) pour dénoncer leurs coupables et dévoiler leurs expériences de harcèlement et abus sexuels. 5 ans après, le rapport montre que la société française est encore sexiste dans toutes ses sphères : les femmes restent inégalement traitées par rapport aux hommes et sont toujours victimes d’actes et de propos sexistes dans des proportions importantes. Ces derniers augmentent dans l’espace public, privé, professionnel, numérique…

Le vécu du sexisme en France en 2022

93% de Françaises et Français estiment que les femmes et les hommes ne connaissent pas le même traitement dans au moins une des sphères de la société (travail, espace public, école, famille…). C’est le monde professionnel qui apparaît comme le plus sexiste ; seule 20% de la population estime que les femmes et les hommes y sont égaux en pratique. 37% des femmes affirment avoir déjà vécu des discriminations sexistes dans leurs choix d’orientation professionnelle.

Si la présence des femmes est plus importante à la radio et à la télévision – excepté pour la catégorie des invitées politiques – leur temps de parole reste inférieur à leur temps de présence sur les plateaux. Le temps de parole des femmes à l’écran est de 36% contre 43% de présence. De ce fait, seules 32% des femmes considèrent que les médias sont un espace égalitaire.

Des inégalités hommes-femmes difficiles à effacer

La perception d’une inégalité entre femmes et hommes ne cesse de se creuser, notamment dans le cadre éducatif et sur les réseaux sociaux. Le traitement inégal entre les deux sexes se ressent dans l’opinion : il est plus difficile d’être une femme qu’un homme dans la société actuelle. 55% considèrent qu’il est difficile d’être une femme contre 20% pour un homme. Ce constat est plus important pour les jeunes femmes de 15 à 24 ans, puisqu’il en concerne 4 sur 5.

80% des femmes ont déjà eu le sentiment d’être moins bien traitées en raison de leur sexe, contre seulement 37% des hommes. Les sphères considérées comme inégalitaires sont les plus propices à ces situations sexistes : 57% des femmes l’ont subi dans la rue ou les transports, 49% au sein de leur foyer, 46% dans le monde du travail.

Une majorité de femmes dénonce des situations de « sexisme ordinaire » : 57 % d’entre elles ont déjà subi des blagues ou des remarques sexistes ; 41 % un déséquilibre dans les tâches ménagères ; 41 % des sifflements et gestes déplacés de la part d’un homme ; 38 % des situations de « mansplaining » ; 29 % des remarques faites sur leur tenue ou leur physique.

Plus grave encore, les femmes font face à des violences physiques, sexuelles et psychologiques. 14% déclarent avoir subi un « acte sexuel imposé », c’est-à-dire une agression sexuelle ou un viol, 22% une situation d’emprise psychologique ou de jalousie excessive imposée par leur conjoint, 15% des coups portés par leur partenaire ou ex-partenaire. 37% des Françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement.

Des situations de contournement à adopter dès l’adolescence

Ce sexisme a des conséquences sur la vie quotidienne des femmes. 9 femmes sur 10 affirment anticiper les actes et les propos sexistes des hommes en adoptant des conduites d’évitement pour ne pas les subir. 55% renoncent à sortir et faire des activités seules ; 52% à s’habiller comme elles le souhaitent ; 41% à ne pas parler trop fort ou hausser le ton ; 40% censurent leurs propos par crainte de la réaction des hommes.

Une femme sur cinq rencontre des difficultés à prendre la parole au sein d’un groupe. 8 femmes sur 10 ont peur de rentrer seules chez elles le soir. Ces contraintes sont vécues comme une charge mentale supplémentaire, ajoutée à celle classique des tâches professionnelles, familiales et ménagères. Les femmes mettent en place des stratégies de contournement ou d’anticipation dès leur plus jeune âge, et ce, tout au long de leur vie.

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Pauline Garnier