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Bras de fer Aliot – Castex | Les commerçants autorisés à rouvrir dès mardi à Perpignan ?

30/10/2020, Perpignan, France, Illustration vie quotidienne Covid-19 Coronavirus port masque commerce © Arnaud Le Vu / MiP

Article mis à jour le 17 septembre 2022 à 10:05

Ce vendredi 30 octobre, Louis Aliot, tenait une conférence de presse au premier jour de l’application du reconfinement. Parmi les décisions du premier magistrat de Perpignan, un arrêté municipal qui devrait être signé aujourd’hui ; une disposition permettant « l’ouverture des commerces non alimentaires du centre-ville à compter de mardi matin« . Une décision qui va à l’encontre des mesures décrétées à Matignon.

♦ Aliot : « D’ici mardi, à Castex de trouver une solution pour les commerces »

Le cadre du Rassemblement National a posé le ton : « Je reste dubitatif quant à l’efficacité de ce nouveau confinement, son incohérence ; et je dénonce l’impréparation du gouvernement face à cette deuxième vague« . Louis Aliot n’a pas mâché ses mots ; et un bras de fer administratif semble s’engager autour de l’ouverture des commerces non alimentaires.

Louis Aliot de détailler : « D’ici mardi, à Castex de trouver une solution pour les petits commerces. Je doute pourtant qu’il veuille les faire mourir« . Et face à ce conflit entre mesures nationales et municipales, il assurait « laisser la liberté à chaque commerçant de prendre sa propre décision ». En fonction de l’évolution de cette possible réouverture, « une décision sera prise quant aux stationnements payants« .

Si aucune réponse n’est donnée de la part de la Préfecture d’ici mardi, l’arrêté municipal en question sera donc appliqué. Comme en début de semaine avec les forains, Louis Aliot se pose à nouveau en défenseur des commerçants et artisans ; confortant au passage un électorat majoritairement acquis. « Ils sont nombreux à me demander de le faire », confie le maire. « Et il y en a beaucoup qui s’apprêtaient même à ouvrir de manière illégale. Là, ce serait dangereux. Or, maintenant, ils ont le soutien de la mairie face à ces directives gouvernementales« .

♦ La Préfecture des Pyrénées-Orientales n’a pour le moment pas réagi

Avec cette position de soutien à l’ouverture des commerces non alimentaires du centre-ville, Louis Aliot s’engagerait dans un bras de fer avec le Premier ministre Jean Castex ; et indirectement la préfecture de Perpignan. Cette dernière, sollicitée, n’a pour le moment pas souhaité réagir.

Louis Aliot détaillait en conférence de presse : « Je ne veux pas minimiser les décisions gouvernementales : nous sommes bien sûr impliqués pour endiguer la crise sanitaire actuelle avec tous les acteurs. Mais je me questionne sur le monde économique. C’est choquant de voir les grandes surfaces ouvertes, ainsi que les plateformes de vente en ligne; et des petits commerçants rideaux baissés. C’est une décision de nature gouvernementale qui doit se poser : pourquoi faire confiance aux uns et pas aux autres. »

Le maire de Perpignan de rajouter : « J’ai rencontré des représentants de l’économie locale avant de prendre cet arrêté. Tant qu’on peut respecter les protocoles sanitaires stricts, il n’y a aucune raison de fermer ces commerces. La mairie sera là pour aider chacun à les appliquer, voir les renforcer ». Avant de poursuivre : « Certes, l’État propose des aides financières, mais il ne s’agit que de reports par exemple. Ce n’est pas suffisant ».


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♦ Quid des limites techniques et juridiques de cet arrêté perpignanais ?

Damien Ribeiro, directeur départemental de l’Union Patronale des Artisans et membre de l’Alliance Économique, réagit à chaud à cette nouvelle initiative du maire : « Nous prenons connaissance de ce texte, auquel nous n’avons pas été associés, nous le regrettons« . Avant de relativiser : « Louis Aliot a le grand mérite de dénoncer les incompréhensibles distorsions de concurrence entre TPE et grandes surfaces. Reste à savoir qui paiera, en cas de verbalisation par la police nationale ? Si cette mesure est juridiquement efficace pour les entreprises de proximité, elle a tout notre soutien. Si elle n’a qu’une portée politique, attention à ne pas exposer encore un peu plus les entreprises, qui sont déjà très fragilisées« .

Quid de la portée géographique de l’arrêté municipal ? La mairie répond que « l’ouverture des commerces non alimentaires ne sera possible qu’en cœur de ville ainsi que sur l’avenue de la gare« .

De même pour l’attestation de sortie afin d’aller faire des achats dans des commerces non alimentaires ? La municipalité semble miser sur la pression dirigée vers le premier ministre et un aménagement du confinement : « Un courrier à ce propos va être envoyé à Jean Castex pour demander des mesures plus justes. Ou, à l’inverse, que les grandes surfaces ferment leurs rayons non alimentaires par exemple« .

♦ Des abonnements aux bibliothèques et des plateformes Covid-19

Outre cet arrêté municipal, à destination des commerçants du centre-ville, Louis Aliot a annoncé d’autres mesures pour accompagner les Perpignanais confinés. Organisées en trois axes, elles seront effectives à compter de ce week-end : la sécurité, l’aide aux citoyens, la culture.

  • Un abonnement temporaire et gratuit au réseau des bibliothèques pour les Perpignanais afin d’accéder aux ressources en ligne. Les mairies de quartiers restent ouvertes ; ainsi que l’accueil des maisons de quartier et du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS). De même, la mairie « étudie la possibilité de maintenir le soutien scolaire sur inscription dans les maisons de quartiers« .
  • La municipalité perpignanaise compte « distribuer lundi matin 20.000 masques aux écoliers du primaire, soit deux par enfant« . À titre informatif, ont été créés un portail internet dédié – covid19.perpignan.fr – ainsi qu’un centre d’appels Covid-19 au 09.73.79.54.54 .
  • Une patrouille de la brigade de nuit de la police municipale est planifiée dès lundi.

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♦ La question de la concurrence déloyale à l’échelle nationale

Le ministère de l’économie et des finances a décrété, pour demain samedi 31 octobre, la fermeture des rayons livres des grandes surfaces et de la Fnac. D’après l’AFP, cette décision fait suite à la demande d’ouverture des libraires indépendants.

De son côté, Bénédicte Boudet, déléguée générale de la confédération des commerçants de France, dénonçait dans une interview accordée à France Info, « un traitement illégal face à une concurrence qui fait rage. C’est un sentiment d’extrême injustice qui se manifeste aujourd’hui. On ne comprend pas pourquoi il y a des biens essentiels, d’autres considérés comme non-essentiels »« . 

Hier, jeudi 29 octobre, le Sénat, majoritairement à droite, rejetait les nouvelles décisions gouvernementales de confinement. Au cœur de cette décision, les fermetures administratives des TPE, commerçants et artisans ; et leur difficulté d’accès aux aides financières. « Le groupe Les Républicains au Sénat n’a pas voté la confiance que le Premier Ministre était venu chercher (jeudi 29 octobre) », déclarait dans un communiqué de presse Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. « Le premier confinement a été celui de l’improvisation : ni masques, ni gels, pénurie de médicaments et de blouses, injonctions contradictoires à répétition. Le second confinement est celui de l’impréparation ».

♦ La décision de Louis Aliot fait des adeptes au fil des heures

En France, à cette date, un petit nombre de maires auraient déjà réagi comme Louis Aliot. Parmi eux, les édiles de Béziers et Claira, Robert Ménard et Marc Petit, ont pris des arrêtés similaires.

Interrogé sur une éventuelle concertation entre élus à l’échelle nationale, le maire de Perpignan déclarait « qu’il n’y en a pas eu. J’espère, pourquoi pas, lancer un mouvement ».

L’association des maires des Pyrénées-Orientales se concerte actuellement afin de prendre une position commune.


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Idhir Baha