Article mis à jour le 8 janvier 2023 à 08:06
Alors que la barre des 100.000 allocataires était franchie en 2019, en 2020, 110.000 foyers perçoivent des allocations via la Caf. Dans les Pyrénées-Orientales, une personne sur deux est couverte, et pour 23% des allocataires (15% en métropole), il s’agit de la seule source de revenus. Selon le président du conseil d’administration, Jérôme Capdevielle, en 2021, il y aurait déjà 115.000 allocataires. « En termes d’allocataires, notre département est toujours en haut du tableau avec la Seine-Saint-Denis« . Malgré ce constat, Jérôme Capdevielle se dit satisfait des actions menées durant la pandémie. Parmi les actions portées en 2020 : l’aide à l’achat d’équipements informatiques, l’aide aux étudiants, le renforcement aux banques alimentaires ou aux familles avec enfant en situation de handicap.
♦ Si vous n’allez pas à la Caf des Pyrénées-Orientales, la Caf viendra à vous
Au-delà des capacités d’accueil modifiées suite à la crise sanitaire, Jérôme Capdevielle nous confie que des choses évoluent dans la relation avec les allocataires. « Nous aspirons à être plus dans l’interaction, dans le « aller-vers« . Plutôt que d’attendre que de risquer une rupture de droit ». Concrètement, et grâce à l’échange de données entre les différentes administrations, fiscales, sociales, de retour à l’emploi, les Caf sont informées des changements de situation familiale (naissance, décès, divorce, séparation…). « Dès lors que l’on disposera de certains indicateurs, nous irons vers l’allocataire en lui disant de quel type de dispositif il peut bénéficier« . Pour Jérôme Capdevielle, il s’agira « d’une avancée considérable ! »
♦ « La réforme du chômage va mathématiquement venir grossir les chiffres du RSA »
Retardée à cause de la crise sanitaire, la réforme de l’indemnisation chômage est pleinement entrée en vigueur. Désormais, il faut justifier de 6 mois d’activité, dans les 24 mois pour prétendre à l’indemnisation chômage. Jusque-là, il fallait avoir travaillé au minimum 4 mois dans les 28 derniers mois. Un nouveau calcul particulièrement pénalisant pour les salariés saisonniers (environ 15% des emplois dans les Pyrénées-Orientales).
« Ce mode d’indemnisation permettait à des personnes travaillant durant la saison de bénéficier de l’assurance chômage entre deux saisons. Le durcissement des conditions, va faire sortir bon nombre de saisonniers du giron de l’assurance chômage. Ça va mathématiquement accroître le nombre d’allocataires».
Quand une personne perd son emploi, et s’inscrit en tant que demandeur d’emploi, plusieurs cas de figure sont possibles. La personne a cotisé le nombre d’heures nécessaires à l’ouverture de ses droits, elle perçoit alors l’allocation chômage. À la fin de la période d’indemnisation, la personne peut prétendre, sous certaines conditions à l’Allocation de Solidarité Spécifique. C’est Pôle emploi qui verse l’ASS. Fin 2019, dans les Pyrénées-Orientales, 4.324 personnes percevaient l’ASS. Après l’ASS ou si le chômeur ne remplit pas les critères, il bascule vers le RSA, versé par la Caf.
Selon le rapport d’activité de la Caf des Pyrénées-Orientales, 23.606 foyers perçoivent le RSA, un chiffre en hausse de 6,6% par rapport à 2019. Au niveau de la Région, plus de 200.000 allocataires perçoivent le RSA. La composition du foyer, et l’ensemble des ressources du foyer, y compris les aides au logement rentrent dans le calcul du RSA. Le RSA « traduit le droit fondamental de tous les citoyens à disposer de ressources suffisantes pour vivre conformément à la dignité humaine ».
Dans notre département, le montant moyen du RSA est de 515€ mensuels.
♦ Vers un nouveau mandat pour renforcer les liens avec les partenaires
Alors que s’achève bientôt le mandat du conseil d’administration et de son président, Jérôme Capdevielle confirme qu’il sera candidat à sa propre succession pour 4 ans de plus. « Nous avons tissé beaucoup de liens avec l’ensemble des partenaires institutionnels, département, région… Nous devons renforcer ces liens afin d’additionner nos forces«
♦ Le portrait social du département des Pyrénées-Orientales
Alors qu’un récent rapport de l’Ifop et la Fondation Jean Jaures pointe que 36% des sondés ont vu leur situation financière se dégrader durant la crise sanitaire, notre département reste la lanterne rouge en France Métropolitaine. Le taux de chômage dans notre département est supérieur à 12% ; près de 4% au-dessus du taux national. De plus, les familles monoparentales sont plus nombreuses dans les Pyrénées-Orientales. Une typologie de famille plus sujette aux difficultés financières et d’emploi. Concernant le niveau de vie, la situation n’est guère plus florissante. La Caf précise que plus de 44.000 allocataires vivent sous le seuil de pauvreté. Dans ces foyers fragilisés, vivent 39 000 enfants. Une étude de l’Insee indiquait que 28,6 % des familles avec enfant dans les Pyrénées-Orientales étaient des familles monoparentales, dont 17.225 composés de mères isolées et 3.162 pères isolés.
La Caf des Pyrénées-Orientales a versé 720M€ en 2020.
- 63% des allocataires sont concernés par la solidarité et l’insertion. RSA, prime d’activité, ou allocation adulte handicapé.
- L’allocation logement concerne 52% des allocataires.
- 144M€ sont destinés à l’enfance et la jeunesse. (Allocation familiale, de rentrée scolaire…)
- Enfin, 11% des allocations versées en 2020 étaient destinées à l’accueil du jeune enfant.
// Aller plus loin
- La CAF des Pyrénées-Orientales – Et maintenant que le seuil des 100.000 allocataires a été franchi ?
- Occitanie | ASS, RSA, prime d’activité, l’impact Covid sur les prestations sociales en 2021
- Affaire Graziani – Qui sont les familles monoparentales frappées par la pauvreté dans les Pyrénées-Orientales ?
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