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Déchets perpignanais, Municipales 2020, migrants ou police dans l’ex-hôtel La Cigale – « Débriefe moi la semaine »

Article mis à jour le 27 septembre 2019 à 19:21

Au programme du débrief de cette semaine : les poubelles accusées de tous les mots, éclosion des premiers programmes électoraux et la Cigale qui hésite entre migrants et policiers. Mais aussi, l’état d’urgence climatique pour Perpignan, et les maires du département qui jettent l’éponge pour 2020. Sans oublier une petite dose de chiffres sur l’économie régionale.

Vous pouvez aussi lire ou relire, les articles de la semaine : la lutte syndicale contre la réforme des retraites, le train des primeurs qui déprime, les bobines de l’institut Vigo.  Un peu de poésie avec les sentiers de la lune avant de vous replonger dans le « Débriefe moi le week-end Sports«  du lundi.

♦ Perpignan – Les poubelles au cœur de toutes les batailles 

Passablement agacé par le sujet du dossier dominical de l’Indépendant, Jean-Marc Pujol a tenu à rappeler certains éléments quant à la propreté de Perpignan. Le 14 septembre dernier, le quotidien local lançait, en pleine page sa nouvelle rubrique « Dimanche autrement », un premier sujet consacré à la problématique des déchets à Perpignan. Dossier agrémenté de photos toutes aussi ragoûtantes les unes que les autres. C’est cette image qui a choqué le premier magistrat, celle des monticules de déchets délicatement posés à côté des containers enterrés.

« Les sujets liés à la propreté sont des sujets de civisme. Et j’attends des médias de nous aider dans ces principes qui sont ceux du civisme. J’observe que nous avons fait une enquête, et que beaucoup de containers avec des sachets déposés à côté sont vides. On se pose la question de savoir s’il n’y a pas aujourd’hui toute une espèce d’organisation essayant de mettre en cause les services de la ville de Perpignan. Puisque, je le dis bien, nous retrouvons, comme par hasard à des endroits assez visuels, des dépôts à côté des containers. Alors que les containers sont vides ». Interrompu quant aux sous-entendus de ces propos, le maire de Perpignan précise : « Je ne sous-entends rien, je constate ! »

Les déchets à Perpignan, quelques chiffres :

  • Contenants mis à disposition des usagers : 59.520 bacs individuels, 996 bornes d’apport volontaire (bac enterré), 455 colonnes aériennes de proximité (bac non enterré)
  • 9 Millions € consacrés au budget de la propreté
  • 181 personnes affectées à l’entretien de l’espace urbain, avec des renforts liés à la saisonnalité
  • Les dépôts sauvages collectés représentent 400 tonnes de déchets par mois, malgré la mise en place de policiers dédiés et les 819 contraventions dressées en 2018

♦ Municipales – Les premiers programmes s’affichent

À 6 mois des élections municipales, certains candidats se lancent dans la présentation de leur projet pour Perpignan 2020. Clotilde Ripoull choisit de dévoiler son projet pour « une école ambitieuse ». Parmi les mesures annoncées, la candidate indique vouloir la gratuité des fournitures pour les 10.383 écoliers de Perpignan. Une mesure qui nécessiterait 30.000€ selon Clotilde Ripoull. Elle souhaite également augmenter les subventions aux écoles de 10%. La contribution de la ville passerait de 1M€ à 1,100M€ pour les caisses des écoles. Clotilde Ripoull annonce également vouloir pallier les manquements de l’État en matière d’accompagnement d’enfant en situation de handicap. Cela passerait par l’embauche d’auxiliaires de vie scolaire.

Olivier Amiel a, quant à lui, choisi de mettre en avant la végétalisation de la ville. L’ancien adjoint à la rénovation urbaine déclare vouloir, entre autres, planter 100.000 arbres sur la durée du mandat. Mais aussi créer 30 voies vertes, une par an et par quartier. Une voie verte est une rue ou une avenue végétalisée par la plantation d’arbres, des murs végétalisés, ou la création de potagers participatifs.

Pour l’élu et trésorier départemental du parti Les Républicains, il s’agit d’un enjeu majeur pour  notamment tenter de lutter contre les îlots urbains de chaleur. Olivier Amiel cite l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME). “L’emploi judicieux d’arbres d’ombrage, de murs végétalisés, de toits verts permet de diminuer la température de 3 à 5°C, et de 50 à 60% la consommation en énergie pour la climatisation.”

♦ Municipales 2020 – Les maires qui jettent l’éponge dans les Pyrénées-Orientales

En août dernier, le Journal du Dimanche recensait 361 maires et adjoints victimes de menaces, violences physiques ou outrages pour la seule année 2018. Est-ce le climat de défiance, le manque de considération affichée par la présidence en début de mandat, ou encore la demande de renouvellement affichée par l’électorat qui ont conduit plusieurs maires des Pyrénées-Orientales à ne pas se représenter ?

Le décès brutal de Jean-Mathieu Michel, maire de Signes (Var), dans l’exercice de ses fonctions le 5 août dernier a mis en lumière l’insécurité à laquelle les maires peuvent être confrontés au quotidien. La commission des Lois du Sénat a souhaité « mieux prendre la mesure de ce phénomène » en lançant une consultation le 12 août dernier. La chambre haute du parlement souhaite par « ce questionnaire, interroger les maires ainsi que leurs adjoints sur les risques auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leurs fonctions ». Le questionnaire a déjà recueilli à ce jour 3.678 contributions.

Dans les Pyrénées-Orientales, Daniel Mach, Jacques Manya, Alain Torrent, respectivement maires de Pollestres, Collioure et Céret ont déjà annoncé renoncer à briguer un nouveau mandat.

Contrairement à Alain Got, maire de Saint-Laurent de la Salanque, ou Jean Vila, maire de Cabestany qui se lancent à nouveau dans la course à la mairie. La candidature du maire de Perpignan à sa propre succession reste encore à ce jour non confirmée. Jean-Marc Pujol se disant en négociation afin de composer la meilleure équipe pour la ville centre du département.

♦ Perpignan – L’hôtel de la Cigale hésite entre migrants et policiers

Deux sujets marquent cette rentrée sociale. La réforme des retraites et le débat sur l’immigration voulu par l’exécutif. Un débat dont l’hôtel la Cigale, situé aux abords du quartier populaire Saint-Jacques, est devenu le symbole à Perpignan. Deux visions s’affrontent dans ce dossier. Celle du Conseil Départemental qui souhaitait y installer une quinzaine de migrants mineurs non accompagnés, parmi les 180 pris en charge par le chef de file des solidarités dans le département.

Et celle de la mairie qui a décidé d’user de son pouvoir de préemption. Selon le maire, « l’idée de mettre un foyer de migrants non accompagnés n’était pas la bonne idée. Je pense qu’il faut réfléchir à une répartition sur le territoire. J’invite les maires qui donnent des leçons de morale à tout le monde à les prendre chez eux ». Jean-Marc Pujol préfère envisager à cet emplacement un poste de police. Dans un premier temps, il pourrait accueillir la police municipale, avant de devenir mixte avec de la police nationale.

Suite de cette préemption pour un montant de 487.380 euros, Hermeline Malherbe, présidente du conseil départemental, a déclaré son intention d’intenter un recours de cette décision auprès du tribunal administratif.

Par ailleurs, le syndicat majoritaire de police, Alliance 66, affichait son opposition à une éventuelle installation de la police nationale en ce lieu. « Si nous pouvons convenir que La Cigale puisse être réhabilitée pour servir d’annexe à la police municipale, nous n’acceptons pas que des policiers nationaux puissent intégrer également de tels locaux, non-compatibles avec leur mode de fonctionnement ».

♦ Perpignan déclare l’état d’urgence climatique

Le 24 juin 2019, le collectif associatif Citoyens pour le climats 66 déposait à la mairie de Perpignan une demande de déclaration d’état d’urgence climatique et écologique. Malgré l’absence de réponse de l’exécutif local, la mairie a voté à l’unanimité l’état d’urgence climatique pour la ville de Perpignan devant une quinzaine de membres du collectif. Le vote s’étant déroulé lors du Conseil municipal du 19 septembre.

Le texte de la motion indique : « La commune de Perpignan s’engage dans un effort de mobilisation d’urgence pour faire face à la crise climatique et à la perte de diversité, avec pour objectif, en association avec les efforts régionaux et nationaux, de faire ses meilleurs efforts pour atteindre la neutralité carbone sur son territoire le plus rapidement possible et au plus tard en 2050 ».

La commune s’engage entre autres à :

  • Informer ses habitants sur la crise climatique et environnementale
  • Continuer d’intégrer l’urgence climatique et environnementale dans toutes les politiques publiques
  • Présenter, dans la continuité de l’action déjà engagée par la ville et avant la fin de l’année 2019, un second plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • Garder les préoccupations des populations vulnérables au centre de tous les processus de planification des efforts de transition
  • Accompagner les entreprises et les citoyens, et promouvoir un effort de transition juste et partagé au niveau local

♦ Économie – Indices et chiffres trimestriels pour la région Occitanie

Selon la dernière enquête conjoncturelle sur la région Occitanie publiée par la Banque de France, il ressort que : « l’activité régionale est restée bien orientée au cours du mois d’août. La production industrielle a de nouveau progressé. Les courants d’affaire ont augmenté dans les services marchands. De nouvelles augmentations d’activité sont attendues dans la majeure partie des secteurs d’activité, en cette rentrée 2019 ».

Pour Stéphane Latouche, Directeur régional Occitanie de la Banque de France : « Dans un contexte international qui suscite de nombreuses interrogations, la France résiste assez bien et particulièrement la région Occitanie. Après un premier semestre dynamique, l’activité des entreprises régionales de l’industrie, des services marchands et de la construction devraient marquer de nouveaux progrès sur le dernier quadrimestre selon les dernières enquêtes d’opinions de la Banque de France »

Ces bonnes tendances ne semblent pas unanimement partagées, et des disparités existent entre les différents secteurs d’activité. On notera un optimisme mesuré dans le secteur du commerce, et plus particulièrement pour les hôtels-cafés-restaurants. Les hôteliers et restaurateurs se disent pessimistes à plus d’un tiers. Au premier trimestre, ils étaient à peine 29 % à se dire « optimistes », ils sont 37 % au 2e trimestre. Des chiffres bien loin des 61% d’optimisme mesurés chez les opérateurs de la construction.

La prudence reste de mise dans le discours de tous. Les professionnels restent attentifs aux perspectives d’évolution de leur chiffre d’affaires sur le troisième trimestre. Cette pondération s’explique par un faisceau d’interrogations et d’incertitudes : manque de fréquentation, ralentissement de la consommation, concurrence exacerbée, perspective d’élections municipales qui généralement freinent l’activité… Et un climat social qui reste tendu avec la crainte d’une rentrée sociale difficile.

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Maïté Torres