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Déconfinement partiel à partir du 11 mai – Quel impact dans les Pyrénées-Orientales ?

Allocution Emmanuel Macron 13 avril Coronavirus déconfinement 11 mai © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 14 avril 2020 à 23:23

La parole du chef de l’État était particulièrement attendue. Plus de 36 millions de Français ont suivi l’allocution présidentielle ; 94,4% de part d’audience, un record absolu. Mea culpa, promesse d’avenir meilleur, coopération internationale, retour progressif à la normale, soutien à l’économie, au tourisme, à la culture, à l’événementiel, prolongement du confinement et retour des enfants à l’école, Emmanuel Macron a parlé durant plus de 27 minutes.

♦ « Les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu’à mi-juillet prochain »

Les festivals ou grandes manifestations de notre département concernés sont :

  • Festival Ida y Vuelta à Perpignan,
  • Voix de femme de Maury confirme également l’annulation de l’édition 2020 du festival,
  • La Fête du Travailleur Catalan,
  • L’Électrobeach qui devait se tenir les 12, 13 et 14 juillet a déjà officialisé le report de l’édition 2020,
  • Attente de confirmation pour la Féria de Céret,
  • L’édition des Déferlantes 2020 est également officiellement annulée,
  • La première édition du festival Pel-licula ne devrait pas non plus se tenir.

Fest’in Pia se tenant au mois d’août, l’espoir minime d’une édition 2020 reste encore présent.

« À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées »

Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive des établissements scolaires. Au niveau national, environ 12 millions d’élèves, de collégiens et de lycéens devront reprendre le chemin de leur école. Dans les Pyrénées-Orientales, près de 44.000 élèves du 1er degré, 22.000 collégiens, et 13.000 lycéens sont concernés ; sans oublier les 6.700 personnels de l’éducation nationale . Des questions demeurent actuellement quant à la restauration scolaire.

Les syndicats de l’éducation nationale se disent inquiets d’un retour à l’école à partir du 11 mai ; à l’image de Francette Popineau de Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, sur France Info. « Il faudra évidemment travailler à un aménagement ; à comment on va reprendre le chemin de l’école. Et est-ce que le 11 mai, nous serons prêts ? Cela nous paraît difficile d’anticiper aujourd’hui sur ce que sera le 11 mai. Les cinémas et les restaurants seraient fermés alors pourquoi les écoles seraient-elles ouvertes ? ». La représentante syndicale de rajouter, « on va être très prudent sur la manière de mettre en place les choses ».

Même discours  de la part d’un responsable de la Fédération des parents d’élèves au micro de RTL ce matin.

« Il est hors de question que les enfants puissent reprendre le chemin de l’école si les toilettes ne sont pas dignes de ce nom. La France a découvert que les toilettes de notre pays ne permettaient pas de se laver les mains par manque de savon. Il faut maintenir la distanciation sociale entre les élèves qui peuvent contaminer les enseignants, les personnels de restaurant et d’hygiène, leurs familles ».

♦ Les enfants à l’école, les parents au travail, les inégalités sociales se creusent

La réouverture des écoles est une des conditions pour qu’un certain nombre de parents puissent reprendre le chemin de leur travail. En effet, depuis le début du confinement, de nombreux parents ont dû poser un arrêt maladie pour garder leurs enfants de moins de 16 ans.

Mais ce n’est pas le seul motif, le chef de l’État évoque « situation actuelle [qui] creuse des inégalités ». Inégalités au niveau de l’accompagnement de la part des parents, mais aussi au niveau du dispositif numérique au sein même des familles.

En effet, malgré les moyens matériels supplémentaires alloués (400 tablettes fournies aux collégiens par le Département), un professeur du second degré nous déclarait qu’environ un quart des élèves ne s’étaient pas connectés à la classe visuelle depuis le début du dispositif. Parents et enfants ne répondant pas aux divers rappels effectués par l’enseignant.

« Un plan spécifique dans les secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture et l’événementiel »

Les Pyrénées-Orientales sont le 7e département en termes de nuitées touristiques. L’économie du secteur pèse 1,4 million d’euros et emploie 13.100 personnes. C’est dire si le secteur du tourisme est plus que vital pour notre économie. Hôtellerie classique ou de plein air, restauration, activités ludiques ou culturelles, la saison 2020 pourrait marquer la mort de nombreuses entreprises du secteur. Ce secteur représentait au 7 avril, plus de 15% des demandes de chômage partiel.

Depuis le début de la crise sanitaire du Coronavirus, le syndicat professionnel du secteur l’UMIH (Union des métiers des Industries de l’Hôtellerie) est particulièrement mobilisé. Il réclame notamment la suppression des charges et non un simple report des impôts et taxes. Selon le président de l’UMIH Occitanie au micro de France Bleu, « une affaire sur trois va déposer le bilan avant la fin de la saison estivale ». Emmanuel Macron déclarait ce 13 avril « des annulations de charges et des aides spécifiques seront mises en place » sur le plan de soutien à ces activités.

Les restaurateurs en appellent également aux assureurs pour que la garantie « perte d’exploitation » puisse jouer dans le cadre de cette pandémie. Emmanuel Macron a également évoqué ce secteur lors de son allocution. « Les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif ». Les assureurs sont donc invités à participer au-delà des 200 millions déjà alloués au soutien des entreprises.

« Le moment, soyons honnêtes, a révélé des failles, des insuffisances »

Discours fluctuant sur le stock et le port du masque, manque de matériels de protection, le chef de l’État concède « des ratés, trop de lenteurs, de procédures inutiles, des faiblesses aussi de notre logistique ».

Emmanuel Macron déclare vouloir le moment venu « tirer toutes les conséquences » au moment de se réorganiser. Pour le chef de l’État, « il y a dans cette crise une chance ». Il s’agit d’envisager une nouvelle façon de « bâtir un autre projet dans la concorde ; un projet français, une raison de vivre ensemble profonde ».

Pour pallier les manques de respirateurs, de masques, de certains médicaments dont les principes actifs sont fabriqués par la Chine, il faudra selon Emmanuel Macron « rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos aînés, entre autres ».

♦ Des chaînes de solidarités sont venues combler les manques

Localement comme au niveau national, les solidarités se sont mises en place ; les bonnes volontés sont venues pallier les manques de protection. C’est le cas de cette bénévole chez Père Pigne, qui avait répondu à l’appel de l’entreprise d’insertion pour fabriquer des masques alternatifs. « Ce n’est pas la peine de se mettre tous à nos fenêtres pour applaudir si on ne fait rien. C’est pour ça que je suis venue coudre des masques ».

C’est le cas aussi de la fondation Décathlon qui a donné à l’Association Joseph Sauvy des tentes et des réchauds pour les plus précaires ; ceux qui en temps normal n’ont pas de toit.

C’est aussi le cas de cette jeune fille venue aider le Secours Populaire lors de la distribution en cœur de ville. Marjorie 23 ans : “Mon père est médecin en réanimation et ma mère est médecin au centre Covid Jean Moulin. Je me sentais inutile de ne rien faire à la maison et de les voir partir pour aider…”. De nombreuses associations soutiennent encore plus les précaires. L’association « Aide aux sans- abri » remerciait comme toutes les semaines ceux qui contribuent.

« Hier, tournée auprès des plus démunis, livraison courses et autres…  Grâce à vos dons, 4 familles ont pu être gâtées. Contrat rempli encore cette semaine, grâce à vous« .

Artistes, restaurateurs, ils sont nombreux à se mettre en ordre de bataille pour aider au plus près du terrain. « I got the blouse » regroupe 41 artistes locaux qui soutiennent le SMIT (Service des Maladies Infectieuses de l’hôpital de Perpignan).

♦ Les solidarités doivent aller au-delà des frontières

Parce que le virus est international et ne connaît ni le pays, ni la couleur de peau, ni la nationalité, Emmanuel Macron en appelle à la coopération internationale et en particulier européenne. « Alors si notre monde sans doute se fragmentera, il est de notre responsabilité de bâtir dès aujourd’hui des solidarités et des coopérations nouvelles. Il nous reviendra aussi, dans les prochaines semaines, de préparer l’après ».

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Maïté Torres