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Dossier Rap Perpignan : un gros potentiel éteint par le manque de moyens ?

Article mis à jour le 17 juillet 2023 à 16:44

Perpignan n’est pas peu fier de son Rap. De Toulouges à St-Jacques, du Champs de mars à la Cité Mailloles : il y a ici un passif original, des noms coups de cœur, une identité forte, une scène plurielle, des papas et des anciens, et une relève plus talentueuse que jamais. C’est beau. C’est même très beau. On en oublie (encore) l’objectivité.

Dans l’épisode précédent – « Cette relève qui rend la scène locale plurielle » – de ce dossier PeuraPerpi, nous quittions Baku du Kesta Crew sur ces dires : « Si tu réussis à Perpignan, tu peux réussir n’importe où pour la suite ».  On s’est demandé pourquoi. Pour ce troisième et dernier volet, on a posé la question à différents acteurs de la scène locale. Un dossier made in Perpignan.

« Oppressé par l’envie de faire des Pesetas, stressé par les questions que je me pose »1

Alors, est-ce que ça dessert les jeunes talents du rap d’évoluer dans une ville comme Perpignan ? Ou non, pas forcément ?  Take – membre du collectif historique Poussières Urbaines de Perpignan – a son avis sur la question.

« Ça peut servir. Comme ça peut te forger une belle histoire. Tu vas sûrement aller moins vite que si tu étais dans une plus grande agglomération. Mais si demain tu réussis, tu te sentiras beaucoup mieux : c’est toi qui a ouvert ta porte ! J’ai moi-même souvent eu l’envie de quitter Perpignan. D’ailleurs, s’il n’y avait pas eu la pandémie et les confinements successifs, j’aurais dû m’installer à Paris. Ce n’est que partie remise. Tout se passe là-bas. Et si ça marche, par la suite, ça ne coûte rien d’installer ses locaux à Perpignan. La question est de savoir comment se développer, artistiquement parlant, ici, à Perpignan. Il n’y a pas de porte à laquelle toquer pour passer une certaine marche vers la professionnalisation« . 

Skow – gagnant 2019 du concours national scénique Buzz Booster – appuie ces propos : « Il y a faire du rap et il y a réussir. Nous, nous faisons du rap tous les jours. Pareil, on peut faire de petits clips tous les jours. Pour passer le niveau supérieur, il faut quelque chose en plus. Par contre, si ça ne marche pas sans structure, il ne faut pas aller se chercher des excuses pour autant : bien sûr que ça joue grandement, mais certains réussissent sans. »

« Ici, mis à part une invitation par la Casa Musicale, ou une première partie de concert au Mediator tous les trois ans, qu’est-ce que tu peux faire de plus ? En plus, ils nous ont toujours ouvert leurs portes.« 

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Une zone d’ombre : peaufiner sa stratégie de carrière à Perpignan

Un casse-tête par lequel chaque professionnel indépendant doit obligatoirement passer. Des soirées à se renseigner sur les droits et obligations, des nuits à produire, des matinées à s’inspirer. Les insomnies en guise de partenaire. Take & Skow n’y échappent pas. Et les deux jeunes rappeurs ont la tête sur les épaules. Ils prennent du recul.

« Il y a un peu le côté loterie dans le rap. Tu peux être le plus talentueux du monde et ne pas réussir. Mais c’est un tout : il faut apporter de la régularité, du travail, mais il faut aussi les bons contacts pour exporter sa musique. Et puis c’est toujours pareil, si tu as un compte en banque bien rempli, tu peux t’offrir la location d’un studio plus facilement. Mais nous, on y va petit à petit ».

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« Elle m’appelle encore la rue sur mon phone c’est mort »2

On y va frontale : qu’est-ce qu’il leur manque à Perpignan ? « Un point de chute pour pouvoir faire du son, un local, tout simplement ; Take prend le lead de la réponse. Un endroit qu’on peut utiliser sans pour autant rendre de comptes. La Casa Musicale est magnifique. Quand tu es jeune, ils t’apportent un suivi. Ils te mettent les pieds dans le professionnalisme. Mais bien sûr, arrivé à un certain âge, il faut être autonome. La Casa ne peut pas tendre la main aux jeunes indéfiniment. Alors, il faut ouvrir les yeux, et se structurer soi-même. C’est un cycle, de génération en génération »

Pour enregistrer, et notamment parce qu’il y a un manque de studio accessible à Perpignan, Skow va par exemple à Montpellier où il profite de l’aide d’amis. Le tournage de clips ou les frais nécessaires à de nouvelles créations sont pour sa poche.

Le natif de Besançon ajoute modestement : « On a déjà de la chance d’avoir la Casa Musicale pour nous aider sur certains points. C’est rare d’avoir quelqu’un qui te donne des sous pour réaliser des clips ». Et Take d’ajouter : « Mais si tu n’apprends pas à trouver ces sous de toi-même, à les sortir de ta poche, ce sera un frein pour financer tes convictions ».  

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Concrètement, regrettent-ils une absence de structures d’aide à la professionnalisation, ainsi que de moyens logistiques destinés aux jeunes artistes de la ville ?

Skow & Take répondent par la négative avant de commenter le rôle de la Casa Musicale. « Si tu veux vraiment te professionnaliser, ou monter en grade, il ne faut pas compter sur la Casa Musicale. Elle te le répète d’ailleurs. Et c’est normal. Mais parfois ça tombe dans l’oreille de sourds. Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas ce qu’est la Casa Musicale. Ce n’est pas une maison de disques. Certains artistes y vont pour demander des budgets pour tel ou tel projet. Mais ce n’est pas ça non plus ! ».

Ils reviennent sur la question initiale : « Oui il faudrait une petite structure, ne serait-ce qu’un studio, à Perpignan, pour ne pas devoir quémander les clés à chaque fois qu’on en a besoin ; argumente Take. Ce serait bien plus propice à la création. Parce que nous sommes frustrés. On a envie de faire du son mais il faut attendre trois semaines à chaque fois pour avoir un créneau. C’est une grande perte de temps. Mais c’est comme ça ». 

Et Skow de renchérir : « C’est le problème de tous les rappeurs. Nous sommes tous dans la même situation. Surtout à Perpignan. Bien sûr cela minimise les perspectives« .

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Malgré leurs nombreuses années dans le milieu, Skow & Take n’ont pas de manager. Un choix assumé qui pourrait surprendre les plus novices.

Skow explique : « C’est une question de timing et de réseau. Tout le monde pourrait en avoir un. Mais qui sera assez bon pour nous faire évoluer, pour aller démarcher les bonnes personnes, et au contraire, ne pas nous jeter une mauvaise image. Avoir un manager est une suite logique. Mais ce n’est pas une priorité. On peut s’en passer. À notre échelle, il faut d’abord que notre musique parle d’elle-même« .

Et Take de conclure : « Il faut que ce soit quelqu’un de confiance et qui croit en toi. Mais il faut aussi qu’il ait assez de béguin pour monter sur Paris, et alpaguer quelqu’un d’une maison de disques dans la rue pour lui mettre une clé USB dans la poche« .

« Je connais déjà l’adresse si je dois signer »3

Maguelon, rappeur perpignanais aux centaines de milliers de vues sur YouTube, connaît aussi les galères logistiques. « Il n’y a pas beaucoup de studios ici. Perpignan, c’est un bassin pour demain. Il y a tellement d’artistes au potentiel énorme qui s’ignorent. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus d’entraide encore, moins d’individualisme et moins d’ego. Non ! Si on se mettait tous ensemble pour monter quelque chose pour cette ville ; et pour nos petits frères…. D’ici vingt ans, ils n’auraient pas à galérer comme nous on galère aujourd’hui pour trouver un studio« .  

L’enfant de St-Assiscle et du Champs de Mars enchaîne les titres. Des sorties qui jouissent d’un petit succès sur le net.

Plus terre à terre, il se confie sur les regrets du quotidien : « J’ai énormément de chance, en tant qu’enfant de Perpignan et connu comme tel, de recevoir des coups de pouce. J’adore la Casa Musicale, mais elle privilégie certains artistes. Les noms qui ont beaucoup de visibilité n’en profitent pas. On pourrait par exemple se fixer un programme, avec un studio disponible, que pour nous, quelques jours par semaine ; ou que la ville nous aide financièrement.« 

« C’est mon salaire qui finance mes clips. Et parfois, ça ne suffit pas, ce sont mes amis qui me paient le studio, le clip, les ingénieurs. Donc s’ils ne sont pas là, et si aujourd’hui je n’avais pas de job à côté, je ne pourrai pas faire de rap. Il faudrait sinon que j’aille voler ou que j’aille vendre du shit. Je ne peux pas me permettre ça. Si j’ai arrêté toutes ces conneries, c’est justement pour poursuivre sereinement ma musique« .

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« Je suis dans leurs petits papiers (…) un freestyle dans ton label et je peux faire tomber le boss »4

Dans ce cas pourquoi ne pas démarcher des maisons de disques ? Naïvement, on lui pose la question. Maguelon répond du tac au tac et nous partage sa rage de réussir.

« Je travaille avec des noms qui viennent de toute la France. C’est magnifique. Je me dis que c’est possible. Bien sûr qu’un jour j’aimerais signer dans une grande maison de disques. Mais rester indépendant et vivre de ma musique fait aussi partie de mon rêve. Peut-être que d’autres diront que c’est le discours d’un mouton de société; à un moment donné, on n’a plus le choix : il faut payer les factures, remplir le frigo, et avancer. J’aimerais simplifier mon quotidien. J’aimerais me lever et me concentrer sur la musique. Parce qu’à ce stade, on ne peut qu’avancer ».

« J’ai vingt-cinq ans et si je perds du temps je suis mort »

La discussion se poursuit. Le jeune rappeur nous présente son téléphone où sont écrites des centaines de chansons. Il revient sur son plan de carrière avec nous : « J’ai le matériel pour sortir cinq albums. Mais ce n’est pas mon idéal. Ce n’est pas intéressant de sortir des choses qui ne se vendent pas : ce serait une perte de temps. Je ne veux pas que mon rap ne soit qu’une passion. Les matins, je travaille mon rap, avant d’aller bosser pour rentrer tard le soir chez moi, et repartir pour le studio dans la foulée. J’adore ce rythme parce qu’il me permet de garder mon cap.« 

« J’ai vingt-cinq ans et si je perds du temps je suis mort. Je veux avancer avec des bases solides, défendre des valeurs et des principes. Je ne veux pas que les gens disent que nous, les jeunes qui faisons du rap, ne le fassions que pour l’argent. » 

« Que mes sons se baladent de ville en ville. Eh boy mémorise »5

Dans ce cas, pourquoi ne pas s’aider d’un manager ? Maguelon a d’autres priorités. Il se sent capable de continuer seul. « Je peux prendre mes clés USB et partir à Paris pour démarcher. Si depuis une ville comme Perpignan j’ai réussi à faire des vidéos avec autant de vues sur Youtube, c’est qu’il y a un potentiel qui dépasse les frontières.« 

« Certains disent qu’à Perpignan il n’y a personne et que cette ville n’existe pas sur la carte. Grâce à YouTube et aux réseaux sociaux, aujourd’hui, c’est faux. Les petits rappeurs de Paris ont la chance de bénéficier de plus d’aides que nous ici ; mais c’est le travail qui primera ».

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« L’amour s’achète, pourtant pas de prix fixé »6

Dans notre quête sur la situation des rappeurs émergents de Perpignan, on se devait d’échanger avec un influant acteur local : Julien Bieules, programmateur du Mediator.

Quelle est la place des réseaux sociaux aujourd’hui ? « De manière générale, dans la musique, ce sont les rappeurs qui vont atteindre le plus rapidement et le plus facilement les millions de vues sur Youtube ; même lorsqu’ils sont en auto-production. Cette nouvelle génération qui consomme les réseaux sociaux, peut rapidement se faire repérer par un label et une maison de disques, ou faire un Planète Rap à la radio. Tandis que dans les autres esthétiques musicales, c’est moins le cas. Le rap fonctionne comme une sorte d’enclave, où les artistes sont dans un certain délire, dans une autarcie »

Une petite session sur YouTube ou Spotify confirme les propos de Julien Bieules. On se perd volontairement. Ça va vite. On se laisse guider par les algorithmes. Instagram et Facebook à la main. La toile nous fait découvrir des artistes. En deux trois clics le très jeune talent Xaam nous vient aux oreilles. Un Perpignanais à retenir. Écoutez-le ; régulièrement en duo avec Gabriela Verena. Pourvu que les deux ados continuent de peaufiner tout ça.

Penser à la marge de progression de Xaam et Gabriela Verena nous fait revenir à notre but initial aux côtés de Julien Bieules.

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Que manque-t-il à Perpignan pour les jeunes rappeurs ?

Le programmateur de la scène nationale regrette : « Il y a un vrai boulot d’accompagnement, mais il manque l’étape de la signature chez un label pour accéder à une certaine crédibilité. Il y a tellement de talents dans le rap à Perpignan. Des noms qui ont de la valeur. Mais ils ne se structurent pas. Nombreux sont ceux qui ne comptent que sur Youtube. »

« Pourtant il faut réfléchir à cette fameuse stratégie de carrière : le développement, le rétroplanning, la communication, les EP, le démarchage, etc. Voilà ce qu’il manque. La Casa comme le Mediator ne peuvent pas constamment remplir le rôle de manager ».

Mais ces rappeurs sont motivés. On pense avoir capté leur état d’esprit. Tout comme leurs difficultés quotidiennes d’artistes en recherche de bons plans. Où est le hic ? On retourne la question à Julien Bieules. Curieux d’avoir son point de vue de professionnel local du milieu : Perpignan ne manque-t-elle pas de structures et d’offres accessibles pour jeunes pros ? 

« Près du but je ne ferai pas demi-tour, j’attends le jour de la paie »7

Il répond par une affirmative plutôt nuancée : « Peut-être qu’il manque des gens du métier. Peut-être qu’il manque un nom qui va développer un roster hip-hop. En région, dans le rap, à part le Buzz Booster, je ne vois pas beaucoup de choses pour les aider. On n’a pas de radio par exemple« . Et ses propos confirment ceux de tous les jeunes rappeurs interviewés précédemment : « Ils sont enchaînés entre la Casa Musicale et une invitation au Mediator. Il n’y a pas grand-chose. Mais pour se montrer, il faut bouger!« 

Julien Bieules continue : « Ils viennent trop peu me démarcher pour le Mediator. C’est dommage ! Ou parfois, on vient, mais sans structure ou association : alors on ne peut pas travailler ensemble, ni payer le cachet, ou redistribuer une subvention ou une bourse« . Avis aux plus jeunes : « On ne peut pas travailler de la main à la main. Il faut savoir se présenter. Souvent Hassan de la Casa Musicale fait l’interface. Il sait m’expliquer. Et si on me demande un rendez-vous, j’accepterai toujours. Attention, ça ne signifie pas forcément la promesse d’une date, ou autre chose ; mais ça ne coûte rien de venir ».  

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Julien Bieules, ex-disquaire, a roulé sa bosse dans la musique à Perpignan

Il conclut : « Si ces conditions sont remplies, qu’il y a du sérieux et de la motivation, qu’il y a un potentiel artistique, je suis séduit. À partir de là, on peut réfléchir à tout et n’importe quoi : un concert, une résidence, un projet de développement, etc. Sur le côté pro, voilà ce que j’aimerais pour Perpignan. Je ne suis pas artiste mais je sais ce qu’il faut pour qu’ils réussissent. Je suis surtout là pour faire attention à ce qu’il se passe autour de moi et servir cette cause ».

Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. « On ne peut pas faire du son puis prier. C’est comme jouer au loto. Bien sûr qu’il y a des contre-exemples. Mais je ne le préconise pas. Vaut mieux parier en travaillant sérieusement à côté« . 

Notre dossier Peuraperpi touche à sa fin. Pour boucler la boucle, on a demandé l’avis de Hassan Monkey ; lui qui a lui-même traversé ces galères, en tant que rappeur, avant d’accompagner les plus jeunes à le faire.

« Maintenant j’ai plus le temps, si j’échoue je retente, faut percer »7

Qu’est-ce qu’il manque dans sa ville ? Hassan Monkey l’appréhende par l’angle artistique. « C‘est ce qu’il manque dans toute la France. Ce n’est pas un mal Perpignanais. Et c’est la culture musicale.

« Aujourd’hui le rap est tellement devenu une référence qu’on ne regarde plus ce qu’il se passe ailleurs. La plupart des rappeurs qui réussissent sont des gens qui ont les mirettes constamment ouvertes. Il faut être très curieux et aller chercher du côté du flamenco, du métal, de la house garage, des sons afros, etc. Les tentatives musicales tournent trop autour de la trap et de la drill par exemple. Parce que c’est la mode. Mais il faut aller plus loin« . 

Et de continuer son constat : « C’est ce que je dis aux jeunes de la Casa Musicale. Malheureusement, le discours est vite éludé, et n’est pas pris au sérieux : la jeunesse est trop sachante. C’est compliqué d’apporter quelque chose de l’extérieur. Pour moi, c’est le manque le plus flagrant. À aucun moment je sens qu’on va observer un délire natif à la Jul. J’adorerais qu’on ait ça, nous aussi, à Perpignan« .  

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Et sur le plan carrière ?

« Les rappeurs sont noyés dans la communication. On peut les aider à communiquer différemment et mieux. Lorsque tu n’as pas les moyens, tu as les idées. Si tu as les idées, les moyens viendront. Avant, quand tu étais rappeur à Perpignan, tu étais rappeur de Perpignan. Aujourd’hui, la géographie n’existe plus avec internet et les réseaux sociaux. Mais la difficulté à Perpignan reste la même : lorsque tu sors un projet, que tu veux communiquer dessus, comment est-ce que tu fais ? Même si tu prends un attaché de presse, il va faire les médias locaux. Mais après quoi ? Il faut trouver des solutions pour le montrer à des radios parisiennes ».

Il contraste ses dires et donne le mot de la fin : « Il ne faut pas tomber dans le piège ; on peut réussir quand même sans monter à Paris. Vendre 10,000 disques à Perpignan, ou 10,000 disques à Paris, c’est pareil. Et il faut d’abord travailler son territoire. Nul n’est prophète en son pays« .

Quelques bonnes nouvelles pour le rap à Perpignan

  • Le rappeur Perpignanais Take – plusieurs fois vainqueur du Buzz Booster et membre du Clan Poussières Urbaines – a récemment ouvert son studio Split, au 2480 avenue J. Panchot, muni d’une association d’accompagnement artistique pour jeunes artistes.
  • La 1ère édition du festival 100% rap Frontière Urbaine se tiendra les 15, 16 et 17 juillet prochains au Fort de Bellegarde du Perthus. Les perpignanais Skow, Gros Mo, Sinya, seront aux côtés de noms comme Fianso, SCH, Seth Gueko, Demi Portion, etc.  Toute la programmation et les infos ici.
  • La Casa Musicale a repris tous ses ateliers pour les mineurs, notamment l’atelier rap, après un arrêt dû aux mesures sanitaires. Les infos ici.
  • Le festival Ida Y Vuelta de la Casa Musicale se mue en La Vuelta, cette année, pour n’accueillir que des artistes locaux du 30 juin au 3 juillet et du 7 au 10 juillet. Seront de la partie les rappeurs Skow, Sinya, Gros Mo. La Vuelta présentera aussi les ateliers « Made in Casa ».

Notes :
P-U Clan; Dans la rue ; 2 Skow; C’est mort ; 3-4 MaGuelon ft Zk; 69×66 ; 5 MaGuelon; Seul & Heureux ; Xaam; Écoute-moi ; 7 Sinya; Sablier ; 8 Nemir; Vibes

// À la rubrique Culture :

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Idhir Baha