Au 3e trimestre 2023, l’emploi salarié privé cesse sa croissance initiée au 1er trimestre 2021. Bien que minime, ce fléchissement est notamment dû au recul de l’emploi intérimaire durant les mois de juillet et d’août dans les secteurs de l’industrie et de la construction. Malgré cette diminution, l’emploi salarié privé reste plus élevé que fin 2022. Qu’en est-il du nombre d’inscrits à Pôle Emploi (désormais France Travail) ? Quelles entreprises font face à des difficultés de recrutement ?
Une stabilité de l’emploi salarié privé
Après une hausse de 12.200 postes au 2e trimestre 2023, l’emploi salarié 2023 diminue de 17.700 postes au 3e trimestre 2023. L’emploi salarié semble donc être dans une phase de plateau après avoir progressé de façon dynamique en sortie de crise sanitaire. Le caractère hésitant de la conjoncture économique n’est pas réservé qu’à la France mais touche l’ensemble des partenaires européens. Seule l’Espagne se démarque par une croissance positive.
Une hausse du taux de chômage
Au 3e trimestre 2023, le taux de chômage au sens du BIT s’élève à 7,4% de la population active et augmente pour le second trimestre consécutif. 68.000 personnes de plus sont au chômage ce trimestre, qui s’ajoutent aux 28.000 personnes du trimestre précédent. Le taux de chômage des plus de 50 ans reste stable à 5,1% mais remonte pour les 15-24 ans.
L’augmentation du taux de chômage des jeunes ne doit pas faire oublier la forte augmentation d’actifs au sein de cette tranche d’âge. Leur taux d’activité atteint un point historique de 42,9% faisant passer à 35,3% la part de la population des 15-24 ans en emploi.
Pour les classes d’âge intermédiaire, le taux d’activité et le taux d’emploi se replient nettement. La baisse du taux d’emploi des 25-49 ans est particulièrement marquée pour les femmes, avec une diminution de 0,9 point sur le trimestre.
Infographie © Dares 2023
La baisse du nombre de demandeurs d’emploi s’interrompt
Le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi en France métropolitaine et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B et C) passe à 5.352.000 personnes, soit une hausse de 8.900 personnes. La baisse quasi ininterrompue débutée au 3e trimestre 2020 s’interrompt donc. Cette progression est uniquement portée par les hommes dont le nombre d’inscrits en catégories A, B et C. Le nombre de femmes inscrites à Pôle Emploi reste quasiment stable.
Cette remontée du nombre de DEFM* s’explique par une modification de la dynamique des flux d’entrées et de sorties dans la population des personnes inscrites à Pôle Emploi. Le déséquilibre créé par des flux de sorties nettement supérieurs aux flux d’entrée jusqu’à la mi-2022 s’est peu à peu réduit, allant même jusqu’à s’inverser pour le 3e trimestre 2023.
Un recul des tensions de recrutement
En octobre 2023, les difficultés de recrutement restent sur la tendance à la baisse amorcée il y a un an. La part des entreprises concernées par ces difficultés diminue dans la totalité des grands secteurs d’activité. Dans le secteur de l’industrie, 60% des chefs d’entreprise font encore face à des difficultés de recrutement. Le relâchement des tensions de recrutement sur le trimestre est commun à l’ensemble des sous-secteurs. Il est particulièrement visible dans celui des biens d’équipement avec une réduction de 13 points de difficultés de recrutement. Après être reparties à la hausse en juillet, les difficultés de recrutement diminuent légèrement dans la construction. Dans ce secteur, 79% des entreprises sont concernés. Bien qu’il soit présent, le recul des tensions de recrutement dans le secteur des services est plus modéré. 52% des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement en octobre, soit une diminution de seulement 1 point sur le trimestre.
Cette modification des tensions de recrutement a lieu dans un contexte de changement des contraintes auxquelles sont exposées les entreprises. Les demandes sont moins importantes et engendrent une production limitée. Dans le même temps, les contraintes d’offre fléchissent. Tous les grands secteurs d’activité sont concernés, en particulier celui de l’industrie.
Dans la quasitotalité des sous-secteurs d’activité, la part des entreprises qui rencontrent uniquement des difficultés de demande a augmenté. En parallèle, les difficultés liées à un manque de personnel se sont repliées. À titre d’exemple, 41% des entreprises de la construction admettent avoir une activité limitée par le manque de personnel, une proportion en baisse de 8 points sur un an. Sur la même période, la part des entreprises qui font face à des difficultés de demande uniquement dans ce secteur est en hausse de 5 points. Seul le secteur des matériels de transport fait exception avec une forte progression du manque de personnel entraînant une activité limitée.
* Demandeurs d’Emploi en Fin de Mois
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