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De longs trajets pour des études raccourcies, quelles chances scolaires pour les ruraux ?

Images archives ariège campagne

Article mis à jour le 20 janvier 2022 à 21:25

Au 1er janvier 2018, un tiers des jeunes âgés de 3 à 24 ans d’Occitanie vivait dans une commune rurale (522.000 exactement). En comparaison avec les élèves de l’espace urbain, les « ruraux » doivent plus fréquemment se déplacer hors de leur commune de résidence pour rejoindre leur établissement scolaire. À 18 ans, un jeune sur cinq vient s’installer en ville pour poursuivre ses études supérieures. Ceux qui restent, ne quittent pas le système scolaire mais s’orientent davantage vers l’apprentissage ou des cursus courts. À 20 ans, six ruraux sur dix ont quitté le système scolaire, deux fois plus qu’en zone urbaine.

♦ Des disparités selon les départements d’Occitanie

35% des jeunes d’Occitanie habitent dans une commune rurale ; un chiffre semblable à celui de la France de province. Cependant, cette proportion varie fortement selon les départements de la région. Ils ne sont que 21% dans l’Hérault et la Haute-Garonne mais 81% dans le Gers. Ce dernier, avec le Lot et la Lozère, fait partie des six départements de province où les jeunes vivent majoritairement dans l’espace rural.

En revanche, la part des jeunes résidant dans l’espace rural chute à leur majorité. 40% des jeunes habitent en milieu rural jusqu’à leurs 17 ans. À partir de 18 ans, âge qui correspond souvent à l’obtention de leur baccalauréat, ils ne sont plus que 27%. En effet, pour poursuivre leurs études et profiter d’un large choix d’établissements d’enseignement supérieur, les jeunes sont souvent obligés de déménager en ville.

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♦ Trop peu d’établissements scolaires en zone rurale ?

La très grande majorité des jeunes âgés de 3 à 17 ans est inscrite dans un établissement scolaire. Pour s’y rendre, les élèves de l’espace rural parcourent plus de distance que ceux de l’espace urbain. Leur établissement est généralement situé en dehors de leur commune de résidence ; notamment dans l’espace rural très peu dense. Plus le niveau de scolarité augmente, plus les jeunes du milieu rural doivent s’éloigner de leur domicile pour être scolarisé. Cela est également vrai pour les élèves de l’espace urbain, mais de manière moins prononcée.

En zone urbaine, seul un élève sur dix quitte sa commune pour rejoindre son école élémentaire. Ils sont trois fois plus en milieu rural, et jusqu’à sept fois plus dans les communes rurales très peu denses. En milieu urbain, trois collégiens sur dix sont scolarisés en dehors de leur lieu de résidence. Ils sont huit sur dix en zone rurale et 96% dans les communes rurales très peu denses. 5 lycéens sur dix de la zone urbaine doivent quitter chaque jour leur commune pour se rendre dans leur établissement. En milieu rural, c’est le cas pour la quasi-totalité des lycéens.

12/05/2020 Perpignan, France, Illustration deconfinement retour enfants en ecole primaire, mise en place des gestes barrière / deconfinement return of children to primary school, implementation of barrier gestures © Arnaud Le Vu / MiP / APM

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♦ Quelle distance effectuent les jeunes pour étudier ?

Pour les jeunes de l’espace rural qui doivent quitter leur commune de résidence, les écoles élémentaires et les collèges se situent à une dizaine de kilomètres. En revanche, les jeunes doivent parcourir en moyenne 24 kilomètres pour rejoindre leur lycée ; voire 32 dans les communes rurales très peu denses. En effet, tous les établissements ne proposent pas la filière désirée et cela augmente les risques d’éloignement pour les jeunes.

Infographie © INSEE

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♦ Des études moins longues pour les jeunes de l’espace rural

À l’obtention de leur baccalauréat, les jeunes de l’espace rural qui souhaitent faire de longues études rejoignent les zones urbaines car l’offre d’établissements est plus conséquente. À 18 ans, un jeune sur cinq quitte son domicile pour venir habiter en ville. Plus de la moitié d’entre eux, choisissent de s’installer dans une ville dense voire très dense comme Toulouse et Montpellier, deux villes universitaires.

Ceux qui restent en zone rurale poursuivent malgré tout leurs études. 3 jeunes sur quatre sont inscrits dans un établissement d’enseignement. Le plus souvent, ils optent pour des cursus courts et des formations professionnalisantes. Ils privilégient l’apprentissage.
11% des jeunes de l’espace rural âgés de 16 à 24 ans font ce choix, contre 7% des jeunes du milieu urbain.

Souvent, les jeunes ont obtenu un diplôme professionnel (CAP, BEP, Bac Pro…) avant de poursuivre leurs études en apprentissage. Dans l’espace rural, 24% des 16-24 ans scolarisés poursuivent leurs études en apprentissage avec un CAP ou un BEP en poche ; contre 19% dans l’espace urbain. À 20 ans, six ruraux sur dix ont quitté le système scolaire, c’est deux fois plus qu’en zone urbaine.

Infographie © INSEE

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Pauline Garnier