Article mis à jour le 30 novembre 2020 à 13:46
Selon une enquête* réalisée par Becoming with Market Audit pour l’entreprise Suez, 29 % habitants de la région Occitanie ont modifié leurs pratiques en matière de réduction des déchets sous l’influence de la crise Covid-19.
Selon l’ADEME**, les ménages Français produisent 580 kilos de déchets par an ; un chiffre en baisse de 2% en 10 ans. Les entreprises ont réduit leurs déchets de 15% en 10 ans ; mais produisent tout de même 900kg en équivalent par habitant. Mais c’est le secteur de la construction qui est le plus grand pourvoyeur de déchets ; avec pas moins de 3.400Kg par habitant, mais en baisse de 5% depuis 10 ans.
♦ La crise du Covid accélère la tendance de la réduction des déchets
Cette étude montre que la crise sanitaire a eu un impact significatif dans les pratiques des Français en matière de réduction des déchets. En Occitanie, ils sont 29% à déclarer avoir réduit leurs déchets depuis le début de pandémie ; contre 34% au niveau national. Les plus jeunes ont été davantage impactés : 44 % des 18-24 ans et 37 % des 25-34 ans.
Les résultats montrent qu’en 2020, les 2 habitants sur 3 de la Région Occitanie « trouvent facile de réduire leurs déchets ». Ce résultat encourageant (68 %) témoigne de l’engagement des citoyens en faveur de la réduction des déchets. Réemploi, compostage, consommation en vrac… les pratiques pour y parvenir sont nombreuses.
Il existe néanmoins encore des freins au passage à l’acte. Près d’une personne sur deux (45 %) interrogée en Occitanie admet ainsi avoir une connaissance limitée des comportements à adopter pour réduire ses déchets ; et 39 % trouvent que cela demande trop de temps. 83% des personnes interrogées souhaitent que les industriels limitent les emballages de leurs produits.
Pour répondre aux questions que se posent les consommateurs à l’heure du tri ou de la réduction des déchets, l’entreprise Suez, dont l’une des missions est la collecte et la valorisation des déchets, a lancé une application pour smartphone « monservicedechets.com« . Une solution qui permet, en scannant le code-barres d’un emballage, de savoir s’il est recyclable et comment le trier en fonction de la politique en matière de déchets de sa commune.
♦ Circuits courts et vrac en tête des pratiques pour réduire ses déchets
Parmi les pratiques qui ont évolué à la faveur du premier confinement, figure le circuit-court favorisé par les nombreuses initiatives des acteurs locaux. Face à la problématique des emballages, les Français se tournent progressivement vers le vrac et les circuits courts. Si ces pratiques concernent aujourd’hui environ 8 personnes interrogées sur 10, la régularité dans l’acte d’achat reste à développer. Ils sont en effet 53 % à acheter des produits en vrac de manière occasionnelle, mais seulement 21 % à le faire régulièrement (22 % au niveau national).
Le circuit court et le réemploi sont largement utilisés : le circuit court est plébiscité pour 84 % (occasionnellement et régulièrement), et 81 % des habitants font le choix du réemploi, de la réparation, de l’achat de seconde main.
♦ Consommer l’eau du robinet : un moyen simple pour réduire ses emballages plastiques
Près de 9 habitants sur 10 de la Région Occitanie boivent « régulièrement ou occasionnellement » l’eau du robinet ; un score supérieur au national (82 %). L’eau du robinet présente par ailleurs un avantage économique avec un gain de pouvoir d’achat de l’ordre de 300 € par an et par foyer.
Selon le baromètre 2020 de la Compagnie d’information sur l’eau, les principaux freins à la consommation de l’eau du robinet sont liés au goût et au calcaire.
En 2018, les Français ont consommé 9,3 milliards de litres d’eau en bouteille. Notre pays faisait alors partie des cinq pays au monde à consommer le plus de bouteilles en plastique, derrière le Mexique, la Thaïlande (qui n’ont pas accès à l’eau potable) l’Italie et l’Allemagne.
Dans le cas de la France, il s’agit bien d’eau minérale ; l’eau pétillante ne représentant que 18 % de notre consommation.
♦ Réparation, réemploi et compostage des déchets
Un tiers des personnes interrogées en Occitanie se tournent vers le réemploi, la réparation ou l’achat de seconde main de manière régulière ; et 48 % y ont recours occasionnellement (contre 46 % au national). Une pratique qui n’a cessé de progresser ces dernières années, encouragée par le développement des sites d’achat et de vente entre particuliers, mais aussi par l’essor des recycleries.
Le compostage des déchets (épluchures de légumes et déchets alimentaires) est quant à lui conditionné à la typologie de l’habitat (maison, appartement). Seules 21% des personnes sondées répondent pratiquer le compostage de manière régulière.
♦ « Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas »
Selon Jean-Christophe Didio, Directeur de territoire Services aux collectivités pour SUEZ Recyclage et Valorisation en Occitanie.
« Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. Pour autant, l’évolution de nos modes de vie, la transformation de nos sociétés et l’évolution démographique entraînent la nécessaire prise en charge de ce qui est malgré tout produit en quantité.«
« Longtemps l’économie linéaire a dominé ; se résumant à extraire, produire, consommer, jeter. Aujourd’hui, le constat est sans appel. Il nous pousse à passer à un autre modèle car l’équation de la ressource impose le principe de l’économie circulaire. Au cœur des enjeux du XXI ème siècle et inscrite dans la raison d’être de SUEZ, elle constitue une opportunité unique de réconcilier croissance et environnement. Il y a urgence. La crise sanitaire du Covid-19 nous le rappelle cruellement ».
♦ Les enjeux de la réduction des déchets
Aujourd’hui, chaque Français produit en moyenne 580 kg de déchets ménagers et assimilés par an. La quantité de déchets a doublé en 40 ans : nous achetons plus et plus fréquemment. Et les produits sont de plus en plus éphémères.
Face à ce constat, la réduction des déchets est une démarche essentielle afin :
- d’économiser les matières premières épuisables ;
- de limiter les impacts sur l’environnement ;
- de diminuer le coût des déchets pour chacun.
La réussite de la réduction des déchets est donc basée sur la prévention des déchets ; c’est-à-dire avant que celui-ci ne soit produit.
* Enquête réalisée, selon la méthode des quotas, du 12 au 22 Octobre 2020 ; par voie électronique auprès de 1000 interviewé(e)s par volet d’enquêtes, représentatifs de la zone ciblée.
**ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
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