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Du Castillet au Méga Castillet, le cinéma de Perpignan a fait sa mue en 20 ans

Du Castillet au Méga Castillet, le cinéma de Perpignan a fait sa mue en 20 ans

Article mis à jour le 11 septembre 2024 à 13:57

Le 17 décembre 2003, le Méga Castillet ouvrait ses portes avec «Le Retour du Roi», le 3e volet de la saga du Seigneur des Anneaux. 20 ans plus tard, malgré la crise sanitaire, la multiplication des écrans et des plateformes de streaming, le cinéma Méga Castillet poursuit sa mue à Perpignan.

Jacques Font, la mémoire vivante du cinéma à Perpignan

Qualifié parfois de « Monsieur cinéma » de Perpignan, Jacques Font est un incontournable, certains diront un visionnaire du cinéma de la capitale catalane. Aujourd’hui, c’est son fils Antoine qui a repris les rênes de l’entreprise, mais Jacques Font reste la mémoire du cinéma de Perpignan. Depuis son retour dans le département en 1984, il a travaillé en famille dans le cinéma construit en 1911 par son grand-père immigré catalan.

«Le premier multiplexe est arrivé en France à Toulon en 1993. Quand j’ai vu cela, j’ai été convaincu que les spectateurs voulaient à la fois de grands écrans et des parkings gratuits. Et j’ai tenté de convaincre la CCI et la mairie, mais ils m’ont d’abord proposé le bâtiment des Dames de France. Un lieu qui avec ses poteaux partout et son parking payant ne réunissait aucune des conditions. Après de nombreuses tergiversations, en 2003, j’ai fini par ouvrir le Méga Castillet à la sortie sud de la ville. Dès la première quinzaine, nous avions fait 42.000 entrées. C’est le multiplexe qui a le mieux démarré dans l’histoire des multiplexes en France.»

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Que nenni ! Pour Jacques Font, la concurrence ne vient pas de ce côté-là. «Notre concurrence c’est le temps. Si vous êtes pianiste, vous devez faire trois heures de piano par jour, idem en tant que joueur de l’Usap. Vous n’avez donc pas le temps d’aller au cinéma. C’est pour cela que ceux qui vont le plus au cinéma sont les jeunes et les retraités. Ce sont eux qui accompagnent leurs petits enfants au cinéma.» Le patriarche des Font concède tout de même qu’il faut aujourd’hui apporter une expérience supplémentaire au spectateur pour lui faire quitter son canapé.

Pour Jacques Font, le cinéma sur petit écran c’est comme «vivre une vie étriquée». Osant la comparaison avec l’équitation, Jacques Font lance, «regarder un film sur le petit écran, c’est comme faire de l’équitation en jouant aux petits chevaux !»

Même son de cloche du côté de la direction du Méga Castillet. Frédéric Moya est en poste depuis l’ouverture du multiplexe. Lui aussi concède une concurrence qui s’est accrue encore plus depuis l’apparition des smartphones. «Mais quand même regarder un film au cinéma, ce n’est pas la même chose que sur son téléphone ou sur son écran d’ordinateur.»

Une qualité et un confort toujours plus grand pour une expérience spectateur à la hauteur

Frédéric Moya se souvient du passage du 35 millimètres au format numérique. «Il y a 20 ans, on diffusait encore en 35 millimètres, puis à partir de 2005 on a eu les premiers projecteurs en numérique avant de généraliser à nos 14 salles.» Si les diffusions sont aujourd’hui en format 4K, selon Frédéric Moya, le 8K sera bientôt disponible. Sans oublier le son, Dolby avec la technologie Atmos* dans cinq salles. Pour améliorer encore l’expérience, le cinéma a également investi dans deux salles premium, la MX4D, et la salle ICE. Des salles qui offrent, moyennant supplément sur le ticket, une expérience accrue. Si certains cinémas font le pari de toujours plus de salles premium au risque d’augmenter le prix du billet pour Frédéric Moya, il faut rester prudent. «Le cinéma doit rester un loisir populaire, et avec une certaine mixité.»

Le cinéma est-il un loisir comme les autres ?

Certains parlent de 7e art, mais dans la réalité, le cinéma est le loisir populaire par excellence. Et en tant que loisir quoi de plus naturel que de le mêler à d’autres loisirs. C’est en tout cas la réflexion de la direction du Méga Castillet qui assume une constante évolution pour mieux répondre aux attentes des clients. «Nous souhaitons faire partie d’un pôle d’attractions, un pôle de loisirs. Autour du cinéma, il y a déjà des restaurants et un bowling. Avec des salles d’escalade, nous apportons plus de loisirs à nos clients.» Pour le moment, ce sont seulement deux salles sur les 14 qui ferment pour se transformer en salle d’escalade.

Au-delà de la nécessaire diversification de l’activité, Frédéric Moya met aussi en cause la crise sanitaire qui a durement impacté les salles de cinéma. «Aujourd’hui les recettes annexes, confiserie etc., sont primordiales. Le film seul ne suffit plus à faire vivre un multiplexe comme le nôtre. Nous devons évoluer, devenir un pôle attractif, apporter toujours une plus grande plus-value au spectateur pour le faire venir chez nous.»

Pour fêter ses 20 ans, le Méga Castillet a conçu un programme spécial 

  • Dès le 13 décembre, le cinéma organise une journée autour de l’univers du célèbre chocolatier Willy Wonka.
  • Le 14 décembre, place à une journée rétrospective. Avec les grands succès du box-office depuis 2003 l’ouverture du multiplex : Intouchables – Ratatouille – Le Roi Lion (le film) – Le Joker.
  • Le vendredi 15 décembre, le Méga Castillet organise une soirée «Garçons, Filles». Deux salles deux ambiances, pour les filles projection du film «Magic Mike» et prestation chippendales. Pour les garçons, «Fight Club» (en VOST) avec démo de Jiu-jitsu brésilien. À l’heure où la société tente de se défaire des stéréotypes de genre, nous avons questionné le directeur sur ce choix d’une soirée «so années 80». Frédéric Moya a rétorqué que ce type de soirée plaisait au public, et que bien évidemment chaque spectacle était ouvert à tous et à toutes.
  • La soirée du 16 décembre sera consacrée aux super-héros et super-héroïnes Avec la diffusion de «Black Panther Wakanda Forever» à 17h et «Les gardiens de la galaxie 3» à 21h.
  • La journée d’anniversaire en elle-même sera un clin d’œil hommage au premier film diffusé sur les écrans 20 ans plus tôt. Ainsi la journée sera consacrée à la saga du seigneur des anneaux. La trilogie débute avec «La communauté de l’anneau» à 13h30, suivie du film «Les deux tours», et enfin «Le Retour du roi» à 21h30. Que ceux qui hésitent se rassurent, ce sont les versions courtes qui sont diffusées. Même si les trois films cumulés, ce sont pas moins de 558 minutes de visionnage, un format déconseillé aux non-fans.

*Le Dolby Atmos est un format audio multicanal offrant une spatialisation verticale grâce à plusieurs enceintes disposées dans plusieurs lieux de la salle de projection.

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Maïté Torres