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La crise sanitaire a-t-elle changé la composition du patrimoine des ménages ?

La crise sanitaire a-t-elle changé la composition du patrimoine des ménages français ?

Article mis à jour le 16 mai 2022 à 17:54

Depuis plus de deux ans désormais, la Covid-19 a bouleversé la vie des Français. Ils ont revu leur façon de consommer, ils ont modifié leurs comportements sociaux, ils ont même changé leur mode de vie. Mais qu’en est-il de la composition du patrimoine ? La crise sanitaire et économique a conduit à un surplus d’épargne en 2020 et 2021. Les Français ont-il privilégié les placements sans risques ou, au contraire, ont-ils préféré prendre des risques ?

♦ La composition du patrimoine en chiffres

Début 2021, 93,3% des ménages vivant en France hors Mayotte possèdent au moins un actif financier, immobilier ou professionnel :
– 61,2% un bien immobilier ;
– 89,2% détiennent des produits financiers ;
– 16,2% des actifs professionnels ;
– 12,6% des ménages possèdent les trois à la fois ;
– 57,6% ont à la fois du patrimoine financier et immobilier.

À noter également que 7,8% des ménages détiennent un portefeuille diversifié qui comprend au moins un livret d’épargne, des valeurs mobilières, un produit d’épargne retraite ou d’assurance-vie ainsi qu’un produit d’épargne logement. Mais, 11,3% des ménages ne possèdent aucun de ces produits financiers.

// Lire aussi notre article : Immobilier l L’effet Covid sur les prix dans les Pyrénées-Orientales

♦ Le livret A, toujours en tête des placements

Les livrets d’épargne sont les produits financiers les plus fréquemment détenus. En effet, début 2021, 83,9% des ménages déclarent en posséder un. Cette première forme d’épargne constitue un placement sans risque de perte en capital.

Les ménages optent surtout pour les livrets défiscalisés : 73,5% possèdent un livret A, 35,9% un LDDS, 16,4% un LEP et 10,9% un livret jeune.

Après une diminution entre 2015 et 2018 liée à la diminution des taux d’intérêt, la part des Français détenant un livret défiscalisé se stabilise. Le LDDS enregistre même une progression de 0,7 point. Cette stabilité est sans doute la conséquence du surcroît d’épargne de 2020 malgré l’évolution à la baisse des taux d’intérêt. La perspective évoluera peut-être si, comme recommandé par le gouverneur de la Banque de France pour faire face à l’inflation, le taux du livret A est revu à la hausse au 1er août 2022.

Détention d’actifs patrimoniaux de 2010 à 2021
Infographie © INSEE

♦ Les Français, prêts à prendre plus de risques

Concernant les placements financiers détenus par les ménages, l’assurance-vie arrive sur la deuxième marche du podium. Ils sont 40,5% à posséder au moins un contrat. Cette part a augmenté de 1,3 point depuis début 2018. La hausse n’est pas liée directement au surcroît d’épargne puisque ce produit financier est plébiscité depuis dix ans.

Cependant, les Français ne se tournent plus vers les mêmes contrats. Le nombre de contrats multisupports, qui permettent des investissements sur des supports en unités de compte et qui présentent un risque de perte en capital, a augmenté. En 2015, 13,3% des ménages en détenaient un, contre 16,8% en 2021. Aujourd’hui ces produits représentent même 40,9% des contrats d’assurance-vie. Ce qui est bien plus que les 33,6% de 2015.

Patrimoine - Concernant les placements financiers détenus par les ménages, l’assurance-vie arrive sur la deuxième marche du podium.

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♦ L’envie de préparer une transmission

L’assurance-vie est très appréciée des Français grâce à sa fiscalité attractive. Mais ce n’est pas la seule raison qui pousse les Français à s’orienter vers ce placement financier. En effet, celui-ci permet d’accumuler un patrimoine au cours de sa vie mais aussi de le transmettre en succession dans des conditions intéressantes.

C’est pour cette raison que la part de Français qui possède un contrat d’assurance-vie augmente avec l’âge. Les moins de 30 ans ne sont que 22,1% à avoir un contrat de ce type. En revanche, les 70 ans et plus sont 48,2% dans ce cas. Cette tendance s’est confirmée depuis 2018.

Début 2021, 16,4% des ménages détiennent une épargne retraite, une proportion en hausse de 0,9 point depuis 2018. Celle-ci est due à la retraite surcomplémentaire proposée par l’employeur et au plan d’épargne retraite populaire (devenu le plan d’épargne retraite). La création du plan d’épargne retraite le 1er octobre 2019 avait pour objectif d’attirer plus d’épargnants. Et c’est plutôt réussi.

♦ Une diminution des placements financiers sans risque

30,4% des ménages possèdent un produit d’épargne logement début 2021. Parmi eux, 58,9% ne détiennent qu’un PEL, 18,6% un CEL et 22,4% les deux produits. Ces chiffres sont en baisse pour ces deux placements financiers. Pour les CEL, cela s’explique par la faible rémunération de ce produit, ajoutée à la fiscalisation des contrats ouverts depuis janvier 2018. L’histoire se répète pour les PEL. Entre les taux, largement revus à la baisse depuis 2016, et la fiscalisation des nouveaux contrats depuis 2018, le PEL ne séduit plus.

Caixas

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♦ Focus – Le cas particulier de l’immobilier

Début 2021, 16,7% des ménages détiennent des valeurs immobilières. Cette proportion est stable depuis 2015 et n’a subi de modifications avec la crise sanitaire. Toutefois, la catégorie socioprofessionnelle joue un rôle majeur. Les ménages dont la personne de référence est agriculteur, cadre ou exerce une profession libérale sont ceux qui possèdent le plus souvent de valeurs immobilières (autour de 30% voire plus de 40% pour les agriculteurs). A contrario, cette part chute à moins de 10% pour les ménages dont la personne de référence est ouvrière ou employée.

61,2% des ménages ont un patrimoine immobilier début 2021. Cette part est stable depuis dix ans. Cependant, elle augmente de façon importante avec l’âge. Seulement 19,8% des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans sont propriétaires. Pour les personnes de 70 ans et plus, cette part explose à 73,4%. Cet écart s’était pourtant resserré entre 2010 et 2018. Mais depuis cette date, les moins de 30 sont moins nombreux à posséder un patrimoine immobilier. De même pour les trentenaires tandis que les personnes plus âgées n’ont pas connu cette diminution.

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Pauline Garnier