Article mis à jour le 16 juin 2023 à 15:11
En 2019, la présence de touristes a généré 125.000 emplois en Occitanie sur l’année selon l’Insee. La majorité de ces emplois concerne le secteur de l’hébergement et de la restauration ; mais d’autres secteurs comme le commerce ou les activités culturelles en profitent également. Dans quelles zones géographiques sont principalement situés ces emplois liés au tourisme ? Quels sont les profils de ces employés ?
Les espaces touristiques des Pyrénées-Orientales
Le département des Pyrénées-Orientales possède 4 espaces touristiques différents : le littoral, l’urbain hors métropole (Perpignan), le rural et la montagne pyrénéenne. Dans ce dernier espace touristique, très représenté dans le département, l’emploi lié à l’activité touristique a un poids important puisqu’il prend en compte les stations de ski.
Emploi : quand le tourisme égale l’agriculture
En 2019, année de référence avant la crise sanitaire, l’Occitanie dénombrait 125.000 emplois liés à la présence de touristes, ce qui représente 6,8% de l’emploi marchand de la région. Un nombre proche des 126.000 personnes employées dans le secteur de l’agriculture. Parmi les emplois touristiques, 21% sont non salariés. Sachant que seulement 14% des emplois régionaux sont non salariés, cela confirme que la présence de touristes génère de l’emploi chez les hôteliers, les restaurateurs, les commerçants et les artisans.
La région se classe au 5e rang des régions françaises pour le nombre d’emplois touristiques ; derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Nouvelle-Aquitaine. En revanche, dans la région, le poids du tourisme est plus élevé que dans l’ensemble de la France (6,8% contre 6,4%) et s’apparente à celui de la Bretagne (6,9%) ou de l’Île-de-France (6,7%). Toutefois, il reste loin derrière celui de la Corse (17%) et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (8,9%).
Un boom de l’emploi en haute saison
Dans la région Occitanie, le nombre d’emplois touristiques varie au gré des saisons. Il passe du simple au double entre les mois de janvier et d’août. En début d’année, la fréquentation touristique est à son minium et ne génère que 82.000 emplois touristiques. Mais en août, la fréquentation touristique est telle que 181.000 emplois sont nécessaires. Cette saisonnalité est plus marquée dans la région que dans l’ensemble des régions françaises mais inférieur à celle de Corse puisque, sur l’Île de Beauté, le tourisme est principalement estival.
Les secteurs de l’hébergement et de la restauration concentrent le plus d’emplois
En 2019, ces deux secteurs génèrent 41.900 emplois touristiques dans la région, soit un emploi touristique sur trois. Entre janvier et août, le nombre de ces emplois est multiplié par 2,4 dans le secteur de l’hébergement et par 4,7 dans celui de la restauration.
Les secteurs du commerce de détail alimentaire et non alimentaire, des activités de sports et de loisirs voient également leur nombre d’emplois touristiques augmenter durant l’été. Mais l’amplitude saisonnière la plus forte a lieu dans le secteur du patrimoine et de la culture, avec un nombre d’emplois multipliés par 7,5 entre janvier et août.
Une concentration sur le littoral et dans l’espace urbain
55.400. C’est le nombre d’emplois touristiques dans l’espace urbain ; ce qui représente 44% de l’emploi touristique régional. La moitié de ces emplois sont localisés dans les métropoles de Toulouse et de Montpellier. Cependant, la saisonnalité de l’emploi est moins marquée, puisque ces métropoles sont plutôt fréquentées dans le cadre du tourisme d’affaires.
Le littoral regroupe en moyenne 26.000 emplois touristiques ; soit 21% des emplois touristiques de la région. La part de l’emploi touristique représente 22% de l’emploi marchand, un taux très élevé. Sur le littoral, les emplois touristiques se retrouvent principalement dans la restauration et l’hébergement.
Quel est le profil des employés touristiques ?
En Occitanie, 54% des salariés du tourisme sont des femmes ; un chiffre proche du niveau national (53%). Les femmes sont en grande partie présentes dans les offices de tourisme ainsi que dans les emplois liés au tourisme des grandes surfaces, du commerce et dans l’hébergement. En revanche, elles sont moins présentes que les hommes dans les secteurs des sports et des loisirs, du patrimoine et de la culture et de la restauration.
En ce qui concerne les emplois non salariés liés au tourisme, la tendance s’inverse puisque les hommes sont majoritaires avec 57% des emplois ; une part légèrement inférieure à celle de la France hors Mayotte (60%).
Dans la région, 17% des emplois salariés liés au tourisme sont occupés par des jeunes de moins de 25 ans. Ces salariés sont notamment en poste dans le secteur de la restauration. Dans ce secteur, la moyenne d’âge est de 36 ans, contre 39 ans pour l’ensemble des emplois touristiques. En revanche, les non salariés du tourisme sont beaucoup plus âgés, 48 ans en moyenne.
Les salariés du tourisme sont davantage à temps partiel en Occitanie qu’en France ; 24% contre 21%. 39% des emplois générés par la présence de touristes sont à temps partiel dans les grandes surfaces, 30% dans le commerce alimentaire et dans le secteur des sports et loisirs et 29% dans celui de la restauration.
Des emplois ponctuels et moins qualifiés
Les CDI représentent 63% des contrats de travail touristiques en moyenne sur l’année. Toutefois, cette proportion chute à 49% en juillet-août en raison de l’embauche de saisonniers. En moyenne sur l’année, ces emplois en CDI sont prédominants parmi les emplois touristiques des grandes surfaces (82%) ; mais très peu présents dans les activités liées au patrimoine et à la culture (27%).
Les emplois touristiques salariés sont peu qualifiés. 60% sont occupés par des employés, 15% par des ouvriers et 14% relèvent de professions intermédiaires. Quant aux cadres, ils ne représentent que 10% de ces emplois.
La part élevée d’employés a un impact sur les salaires dans le tourisme. Le salaire horaire moyen s’élève à 12€ nets, avec des disparités selon le secteur : de 10€ nets en moyenne dans la restauration et le commerce alimentaire, à 16€ nets dans les secteurs du patrimoine et de la culture ou du sport et des loisirs.
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