Article mis à jour le 4 mars 2024 à 15:10
Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations Unies, la journée du 8 mars est dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. Plusieurs évènements se déroulent à Perpignan, comme partout en France et à travers le monde ; un moment privilégié pour constater aussi bien les avancées que les inerties quant à la place des femmes dans la société, et ainsi réfléchir, échanger et se mobiliser pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Détail des actions prévues dans les Pyrénées-Orientales.
♦ Une grève féministe partout en France
Les syndicats et les associations féministes appellent à une grande journée de mobilisation le mardi 8 mars 2022. L’idée ? Faire une grève féministe pour imposer des revalorisations salariales, pour demander des emplois stables et durables, pour stopper les violences sexistes et sexuelles, pour bénéficier d’une meilleure rémunération du congé parental…
Des mesures fortes pour enfin obtenir l’égalité entre les femmes et les hommes. Cet appel national doit montrer que les femmes sont les grandes oubliées de l’histoire. La crise sanitaire de ces derniers mois a montré que les femmes étaient essentielles à la société. Certes, les prises de conscience évoluent et la mobilisation féministe reste forte ; mais cela reste insuffisant.
Le Collectif Droits Des Femmes 66 appelle à la manifestation qui partira de la place de la résistance à Perpignan à 18h.
Plusieurs manifestations se tiendront partout en France. À Paris, elle s’élancera de la Gare du Nord à 14h. À Nîmes, le départ s’effectuera de la Maison Carrée. À Montpellier, le collectif se donnera rendez-vous sur la place Zeus.
> À lire : Reportage | Une semaine d’actions et de rassemblements pour la cause des femmes à Perpignan
♦ Quelles actions sont prévues dans les Pyrénées-Orientales ?
En partenariat avec de nombreuses associations, collectifs et communes des Pyrénées-Orientales, plus de 40 manifestations sont proposées par le Département du 7 au 18 mars ; notamment à destination de la jeunesse. « Pour la première fois dans les Semaines des Droits des Femmes, de nouvelles thématiques seront abordées lors de plusieurs manifestations. Ainsi, le rôle des femmes dans la préhistoire, la situation des femmes conjointes d’artisans ou de commerçants et les violences gynécologiques et obstétricales seront au cœur de la programmation de cette année. »
Du 28 février au 12 mars, la mairie de Perpignan organise les « Journées des droits des femmes ». Plusieurs évènements sont prévus : ateliers, animations, expositions, conférences, et rencontres… Le jour J, une table ronde autour des droits des femmes se tiendra dans toutes les agences de Pôle Emploi. Les femmes pourront également participer à un atelier « Bien-être et estime de soi » au CCAS situé 2 rue du Lieutenant Pruneta. Toujours au CCAS, l’évènement « Sentiers de femme » proposera des débats à partir de témoignages de femmes.
Une journée musicale des femmes est organisée à l’Atmosphère Bella Ciao (Place Rigaud, Perpignan) « pour un chant universel en diversité des langues, pour la paix et la justice des femmes dans le monde. » Neuf pays réunis autour d’une seule cause grâce à 17 femmes désireuses d’exprimer et de partager leur art. Au programme: musique, poésie, photographie, sourire et bonne humeur de 18h à 20h.
> À lire : Grenelle des violences conjugales – Décryptage de la concertation et des mesures des Pyrénées-Orientales
♦ Cinéma : avortement et premières de corvée avec « Histoire d’A » et « Debout les femmes ! »
L’Institut Jean Vigo organise une projection de Histoire d’A ; le film sur l’avortement, fer de lance du mouvement féministe des années 70, frappé d’interdiction mais projeté clandestinement, enfin restauré et re-diffusé. Cette séance du 17 mars (19h) sera suivie d’une rencontre avec la coréalisatrice du film Marielle Issatel.
« Tourné dans la clandestinité, avec les moyens du bord, Histoires d’A reste l’un des plus célèbres documentaires des années 70. Censuré, traqué par la police, discuté, contesté… il témoigne d’un cinéma militant, politique et social, dont le féminisme libertaire se trouve, par clin d’œil de son titre, bien loin de la fameuse Histoire d’O… (…) Le film sera vu par des centaines de milliers de personnes, en deux ans à peine. »
Debout les femmes !, le dernier film de François Ruffin et Gilles Perret, sera diffusé le 9 mars à 18h30 au cinéma municipal de Toulouges, le 10 mars au cinéma Jean Jaurès d’Argelès-sur-Mer et le 11 mars dans la salle des fêtes de Roquefeuil. Chaque projection sera suivie d’un débat. Ce long-métrage porte sur les « premières de corvée » : ces femmes qui font tenir la société mais qui sont mal-payées et mal-traitées.
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♦ Les associations féministes fustigent le mandat d’Emmanuel Macron
En prévision de cette journée du 8 mars, les organisations féministes Oxfam France, Equipop et CARE France – en partenariat avec des associations expertes en droits des femmes comme ONE France, le Planning familial et la Fondation des Femmes – ont dressé le bilan du mandat d’Emmanuel Macron. Le Président de la République avait fait de l’égalité femmes-hommes « la grande cause nationale du quinquennat ».
Et pour les organisations et associations féministes, le verdict est sans appel. Le bilan est insuffisant en matière de lutte contre les violences, d’égalité professionnelle et économique, de parité politique et de budgets alloués à l’égalité femmes-hommes. Elles soulignent toutefois certains efforts réalisés qui restent insuffisants.
Pour Sandra Lhote-Fernandes, responsable du plaidoyer Droits des femmes d’Oxfam France, « Nous aurions pu donner une excellente note en communication, car le gouvernement répète souvent qu’il a un bilan exemplaire en matière d’égalité femmes-hommes. Malheureusement quand on creuse, les mesures prises ne sont pas très ambitieuses ni suffisamment financées ».
Lucie Daniel, experte plaidoyer chez Equipop rappelle que « le budget dédié à l’égalité femmes-hommes a certes augmenté durant le quinquennat, mais il reste dérisoire pour « la grande cause du quinquennat ». En effet, le budget alloué en faveur de l’Egalité femmes-hommes ne représente que 0,25% du budget général de l’Etat en 2022. Ludovica Anedda, chargée de plaidoyer pour l’égalité de genre de CARE France, d’ajouter « La lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail est un exemple édifiant : on reste sur du symbolique ».
Une journée de mobilisation qui semble donc nécessaire pour faire entendre des voix et revendiquer des droits.
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