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Startup et entreprises innovantes, l’Université de Perpignan lance son incubateur

Cette startup de Perpignan veut "jouer" et "collectionner" les entreprises

Article mis à jour le 28 mai 2024 à 08:18

Coupure de ruban et dévoilement de plaque étaient au programme de l’université de Perpignan ce vendredi 20 avril. Devant un parterre de personnalités du monde politique, économique et culturel du département, Fabrice Lorente, président de l’UPVD, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Jean Marc Pujol, Maire de Perpignan et Béatrice Gille rectrice de Montpellier ont officiellement inauguré ce lieu dédié au soutien et à la création d’entreprise. Une mise à l’honneur de la première promotion de 11 « jeunes pousses » incubées était à l’honneur

11 startup innovantes issues de 4 pôles (biologie, milieu marin, oenotourisme, fabrication de malt…)

Marc Tchangue ancien rugbyman de l’USAP et des Dragons Catalans veut créer une plateforme numérique. Ce marketplace aura vocation à mettre en relation  les étudiants en communication avec les professionnels en manque de solution numérique. Selon Marc, il y a « d’un côté, certains professionnels qui ont du mal à s’adapter au monde digital. Et de l’autre, les étudiants ont besoin de gagner en expérience et de se construire un réseau pour l’avenir. BootsPlace arrive à point nommé pour les réunir ! ».

Fabienne Meyer n’a pas hésité à franchir le pas de l’entrepreneuriat à l’âge de 50 ans. Son objectif : « Élaborer une plateforme numérique dédiée à l’apprentissage de la langue en appliquant la méthode du corpus linguistique »Pour éclaircir cette étrangeté, Fabienne se met en mode pédagogue : « le corpus va permettre un enseignement contextualisé ». Ou plus simplement,« l’étudiant va apprendre la langue selon le secteur d’activité qui lui est utile et non selon la méthode des manuels scolaires ».

Kevin Grande ambitionne de développer et commercialiser « un outil d’optimisation destiné aux décideurs ». L’ancien étudiant en gestion et management nous déclare : « EZEECamp s’inspire du travail de recherche de Laurent [Botti]* sur le secteur de l’hôtellerie de plein air ».

Fahoullia Mohamadi veut  « valorisation la richesse de la biochimie » de Mayotte.

Selon la jeune docteur en chimie, « le cœur du projet se situe dans la collaboration avec le Centre de Recherche du CNRS ». Elle insiste sur « les derniers équipements particulièrement performants », mais également sur « l’expertise de Cédric [Bertrand]. « Jeune prof’ très dynamique » au sein du laboratoire Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement de l’université de Perpignan.

Nicolas Gasnier prévoir d’ouvrir une malterie artisanale pour fournir les nombreux brasseurs locaux. Un projet qui lui permet d’agir concrètement : « Une des composantes de mon projet est d’intégrer une approche environnementale, sur l’économie d’eau, d’énergie… mais aussi travailler dans l’esprit du circuit court, de réduire l’empreinte écologique du transport, de participer à l’économie locale et aussi  d’offrir de nouveaux débouchés à l’agriculture du territoire ».

Julie Larra et Manon Jouyaux sont deux jeunes filles réunies autour d’une passion commune.

Celle du règne animal et plus particulièrement du milieu aquatique. Elles veulent apporter leur contribution à l’amélioration de la recherche et à la préservation du milieu marin. « L’océan, c’est la base et l’avenir de tout », confie Manon avec conviction.

Matthieu Gusse et Julien Clermont souhaitent développer un escape game portable pour améliorer la cohésion au travail.  «Parce que l’on sait, pour l’avoir vécu, qu’une tension au sein d’une équipe peut faire échouer le plus beau des projets. Nous avons imaginé un projet d’Escape Game portable qui servira à souder des groupes autour d’un objectif commun, le tout sous forme de jeu de rôle ».

Paradev est née dans ses laboratoires de l’UPVD, elle est certainement le projet le plus avancé de ceux présentés lors de l’inauguration. En novembre dernier, ils avaient remporté le prix Alfred Sauvy.

Le tandem de deux geek, Jesse Himmerlstein et Jean Christophe Letraublon lance Play Curious. Parce que la science peut-être « cool et fun », l’objectif de cette année d’incubation est de lancer 4 prototypes pour « rendre accessible au plus grand nombre un sujet complexe en passant par le média du jeu vidéo ».

Sportif de haut niveau, Robin Juillaguet veut contribuer à repousser les limites humaines de l’ultra trail grâce aux travaux de recherches menées par Grégory Doucende, enseignant chercheur au STAPS de Font Romeu. Des travaux que Robin souhaite mettre à disposition des sportifs afin qu’ils améliorent leurs conditions d’entraînement.. WineScape est le projet lauréat du premier hackathon lancé par le Programme européen Miro.

Pour le Président de l’Université il s’agit d’un lieu emprunt d’un état d’esprit, celui de l’innovation

Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche, adressait son message depuis Paris, retenue par le conseil des Ministres. Celle qui fut elle-même présidente de l’université de Nice-Sophia-Antipolis, regrettait de délivrer son message « de très loin de trop loin ». Remerciant Fabrice Lorente pour son travail en tant que président de l’UPVD, pour « le pari réussi d’une université ouverte sur son territoire… sans rien renier de l’excellence universitaire... un acteur fort ».

Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, a quant à elle choisi de « sortir des discours« .

Usant du « pitch » à l’image des incubés montés sur scène pour cet exercice périlleux qui consiste à présenter son projet en un temps limité, en l’occurence 45 secondes. Le propos de Madame Delga furent plus étoffés. Cette dernière faisant référence aux moyens alloués par la région à la recherche et à l’enseignement supérieur.

Elle déclarait « ce n’est pas un hasard si cet incubateur naît dans les locaux de l’université. Ici, on l’a compris depuis un moment : améliorer notre compétitivité passe par des liens renforcés entre recherche, enseignement supérieur et entreprises ». La présidente de la région a particulièrement insisté sur le rôle que tient l’université en tant qu’établissement de « proximité ». Un rôle qui, selon elle, permet « aux étudiants issus des milieux populaires de prendre l’escalier de la réussite ».

Jean Marc Pujol, président de la métropole Perpignan Méditerranée et Maire de Perpignan, évoquait l’incubateur en tant « qu’une nécessité de transition et de transmission« . Faisant un pari sur l’avenir, Jean Marc Pujol déclarait « c’est grâce à ces jeunes gens que nous aurons demain des entreprises d’excellence dans notre territoire ».

La rectrice d’académie de Montpellier Béatrice Gille rappelait la nécessité de ce genre de lieux afin que les 34% des jeunes qui déclarent vouloir entreprendre puissent concrétiser leur souhait, rappelant qu’aujourd’hui ils n’étaient que 3% à franchir le pas de l’entrepreunariat.

Pour Fabrice Lorente, « UPVD Incube est bien plus qu’un bâtiment, mais bien un état d’esprit, le vaisseau amiral, la place du village, la ruche de l’entrepreunariat, de l’insertion professionnelle… »

Les chiffres clés d’UPVD Incube 

Un bâtiment de 1000 M2 réalisé en 15 mois pour un coût total de 2 620 000 euros :

  • Financement de la Communauté urbaine Perpignan Méditerranée à hauteur de 1 million d’euros
  • La Région Occitanie apporte 700 000 d’euros à la création de l’hôtel d’incubation
  • L’État participe au financement pour une enveloppe de 700 000 euros
  • La Fondation UPVD soutien UPVD Incube avec un budget de 265 000 euros
  • Le Crédit Agricole, mécène de la Fondation UPVD, apporte quant à lui son soutien au fonctionnement de cette structure avec 1 million d’euros dans le cadre de la chaire « incubation entreprises innovantes ».

*Laurent Botti est enseignant chercheur et spécialiste du tourisme à l’Université de Perpignan.

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Maïté Torres